3: La phase de distribution des médicaments


La phase de distribution des médicaments





Après son absorption, le principe actif médicamenteux est véhiculé par le sang pour être réparti à l’intérieur de l’organisme. La phase de distribution permet ainsi le transfert réversible d’une molécule, suite à son absorption, dans les différents compartiments de l’organisme. Ces compartiments sont divers et variés, allant de certains organes de stockage (diffusion tissulaire) comme le tissu adipeux aux cellules sanguines et aux protéines plasmatiques circulantes (transport sanguin).


La diffusion des médicaments est possible dans l’ensemble des volumes liquidiens extra- ou intracellulaires, selon la vitesse de perfusion des tissus plus ou moins vascularisés) et la perméabilité membranaire (endothélium capillaire, membrane cellulaire).


Au cours de sa distribution sanguine ou tissulaire, le médicament peut exister sous deux formes en équilibre dynamique :



Les formes libre (fu) et liée (fb) se retrouvent en équilibre selon la loi d’action de masse (avec des constantes d’association Ka et de dissociation Kd. Le plus souvent, la liaison est réversible car de faible énergie (ionique). Cet équilibre peut être modifié par le métabolisme et l’excrétion. La forme liée peut se dissocier dès que la forme libre a gagné les tissus ou a été éliminée.


Selon les molécules, la répartition tissulaire peut être très variable. En effet, la liaison aux protéines plasmatiques ne concerne pas toutes les molécules médicamenteuses. À l’équilibre, la concentration de la forme libre [Cu] sera identique dans l’ensemble de l’organisme.


Seule la forme libre, qui pourra diffuser et se lier à ses cibles pharmacologiques spécifiques, assure l’effet thérapeutique.




Distribution dans les compartiments sanguins


Le sang peut être considéré comme la dispersion de cellules ou éléments figurés dans le plasma dans lequel sont dissoutes des protéines. Les médicaments peuvent se lier à l’une et/ou l’autre de ces constituants sanguins.




Les protéines plasmatiques


Les protéines plasmatiques, relativement concentrées dans le plasma (60 à 70 g/L), constituent des cibles de distribution importantes. Les protéines circulantes principalement concernées sont l’albumine (40 g/L), mais aussi l’α1-glycoprotéine acide (1 %), des γ-globulines, des lipoprotéines ou l’hémoglobine (tableau 3.1).



La fixation est réalisée au moyen de liaisons de faible énergie selon un pourcentage de fixation qui peut varier de 0,00 (fu = 100,00 %) à 99,99 % (fu ≈ 0,00 %).


La force de la fixation varie selon l’affinité entre molécule et protéine (Ka).


La capacité de fixation d’une protéine dépend :





L’intérêt en pratique




• Les variations de concentrations des protéines plasmatiques doivent être prises en compte pour les médicaments fortement fixés aux protéines plasmatiques, qu’elles soient physiologiques (grossesse) ou pathologiques (syndrome néphrotique).


• L’association de médicaments fortement fixés aux protéines plasmatiques entraîne une compétition pour les sites de fixation, générant un risque d’interactions médicamenteuses avec déplacement du médicament possédant la plus faible affinité. Cela sera ainsi en cas d’association d’anti-inflammatoires non stéroïdiens avec des anticoagulants oraux de type antivitamine K (fluindione ou warfarine), majorant ainsi leur risque hémorragique. On peut également citer l’association de sulfamides antibactériens à un sulfamide hypoglycémiant utilisé dans le traitement du diabète de type II, renforçant le risque d’hypoglycémie. C’est pourquoi ce type d’interaction sera contre-indiqué.

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May 4, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 3: La phase de distribution des médicaments

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