3: Gastro-entérologie et nutrition

Chapitre 3 Gastro-entérologie et nutrition




Symptômes de maladie gastro-intestinale










Examens en cas de maladie gastro-intestinale


Outre les tests sanguins, qui comprennent souvent la sérologie cœliaque, l’endoscopie et l’imagerie radiologique sont les examens les plus communs en cas de troubles gastro-intestinaux. Certains centres recherchent des marqueurs fécaux de l’inflammation intestinale et des lésions tissulaires, par exemple la calprotectine fécale. Cela leur permet de distinguer, avec précision, une affection organique d’une maladie fonctionnelle non inflammatoire.



Endoscopie


L’endoscopie digestive est généralement effectuée en ambulatoire. Ces examens exigent un consentement éclairé écrit. Une biopsie de la muqueuse fait souvent partie de l’examen ; si un cancer est soupçonné, il faut prélever des biopsies multiples (8 à 10) afin de réduire le risque d’un résultat faussement négatif dû à des prélèvements hors de la tumeur.







Imagerie





Tomodensitométrie (TDM)


En cas de maladie gastro-intestinale, on recourt volontiers à la TDM (voir le Glossaire), en particulier pour la stadification d’un cancer intra-abdominal et pour le diagnostic et l’évaluation d’un abdomen aigu, dû soit à une perforation viscérale, soit à une inflammation, par exemple une appendicite. Elle permet aussi de localiser et d’identifier la cause d’une obstruction intestinale et de détecter des calculs rénaux. La colographie par TDM, ou coloscopie virtuelle, offre une vue intraluminale du côlon rempli d’air, simulée par ordinateur. Comme la coloscopie conventionnelle, elle nécessite une préparation intestinale complète (voir en fin de chapitre) et la distension du côlon par de l’air. Les images obtenues peuvent mettre en évidence des polypes (fig. 3.1) et un cancer, mais des biopsies ne peuvent être prélevées, ni les polypes retirés. Elle est principalement utilisée lorsque la coloscopie conventionnelle ne peut être effectuée en raison de l’intolérance du patient ou de difficultés techniques. Une TDM abdominale et pelvienne, sans préparation, s’avère utile pour la détection d’un cancer du côlon chez un patient fragile ou âgé qui ne peut tolérer la préparation de l’intestin requise pour une colographie conventionnelle ou par TDM.



Les risques liés à la TDM sont les réactions allergiques au produit de contraste intraveineux et l’exposition aux radiations. La dose efficace de radiation abdominale et pelvienne pour une TDM ou une colographie par TDM est de 10 mSv ; ce qui équivaut à une exposition d’environ 3 ans au rayonnement naturel de fond. C’est pourquoi des TDM répétées peuvent augmenter le risque de cancer.







Bouche


Les affections buccales sont fréquentes et souvent bénignes, bien qu’elles puissent parfois être la cause de symptômes graves.









Œsophage


Les symptômes œsophagiens sont la dysphagie, les brûlures d’estomac, les régurgitations et les douleurs à la déglutition.



La dysphagie (déglutition difficile) a des causes mécaniques et neuromusculaires (tableau 3.1). Une brève histoire de dysphagie progressive d’abord pour les solides puis pour les liquides est évocatrice d’une sténose mécanique. Une gastroscopie s’impose d’urgence (voir plus haut), notamment pour rechercher une sténose œsophagienne maligne. Une gorgée barytée est l’examen de première ligne le plus indiqué quand les antécédents révèlent que la dysphagie pour les solides et liquides est apparue lentement, et suggèrent de la sorte un trouble de la motilité comme l’achalasie. Une manométrie œsophagienne peut ensuite être nécessaire.


On parle de brûlure d’estomac lorsque la douleur est rétrosternale ou épigastrique ; elle est produite par le reflux d’acide gastrique dans l’œsophage. Elle peut irradier vers la gorge et être confondue avec une douleur thoracique d’origine cardiaque (voir chap. 10). Elle est souvent aggravée par la flexion ou la position couchée ; elle est soulagée par des antiacides.


La régurgitation est le reflux spontané du contenu œsophagien dans la bouche et le pharynx. Elle survient en cas de reflux gastro-œsophagien ou de sténose œsophagienne.


L’odynophagie est une douleur durant la déglutition notamment d’alcool et d’un liquide chaud. Elle suggère une inflammation œsophagienne (œsophagite) en raison d’un reflux gastro-œsophagien, d’une infection œsophagienne, par exemple par le virus herpès simplex ou Candida, ou de médicaments tels que le potassium à libération lente ou les bisphosphonates.



Reflux gastro-œsophagien (RGO)


Le reflux du contenu gastrique dans l’œsophage est un événement normal. Les symptômes ne se manifestent que lorsque le contact du contenu gastrique avec la muqueuse œsophagienne est prolongé.






Soins


Des mesures conservatrices – comme perdre du poids, éviter les excès d’alcool et l’ingestion d’aliments aggravant, arrêter le tabac –, lorsqu’elles sont associées à des antiacides simples, sont souvent suffisantes en cas de symptômes légers et en l’absence d’œsophagite. Les patients présentant des symptômes sévères ou avec une pathologie avérée (œsophagite ou complications) requièrent un IPP.




Complications




Œsophage de Barrett


L’œsophage de Barrett est défini par le remplacement de l’épithélium pavimenteux stratifié qui tapisse normalement l’œsophage distal par un épithélium cylindrique anormal (métaplasie cylindrique intestinale). Il se développe en réaction à un reflux acide de longue date, et est irréversible. Le diagnostic est fondé sur les aspects endoscopiques et des biopsies de l’épithélium cylindrique ; l’épithélium, de pâle et brillant qu’il était à l’état normal, est devenu rougeâtre. L’œsophage de Barrett peut dégénérer en adénocarcinome. Les patients atteints de cette maladie sont traités par un IPP et font l’objet d’une surveillance endoscopique tous les 2 ans, avec de multiples biopsies qui permettent de suivre la dysplasie et l’éventuel développement d’un carcinome. La détection et le traitement de l’œsophage de Barrett sont des matières controversées et mouvantes. Le dépistage endoscopique de l’œsophage de Barrett est généralement recommandé chez les patients qui souffrent de brûlures d’estomac depuis plus de 10 ans. Une dysplasie de haut grade (confirmée par deux pathologistes) qui apparaît au cours du suivi endoscopique constitue un risque significatif de cancer ; dans ce cas, les options thérapeutiques comprennent une œsophagectomie (pour un patient jeune et solide), une résection endoscopique des muqueuses (pour une zone localisée de haute dysplasie) ou une ablation endoscopique des tissus dysplasiques (thérapie photodynamique ou par radiofréquence). Les patients atteints de dysplasie de bas grade sont soumis à une surveillance endoscopique plus intensive, tous les 6 à 12 mois.



Achalasie


Cette affection, d’étiologie inconnue, se manifeste par une altération du transit œsophagien liée à un trouble du péristaltisme et un manque de relaxation du sphincter œsophagien inférieur.













Tumeurs malignes œsophagiennes









Tumeurs bénignes œsophagiennes


Voir p. 62 (« Tumeurs stromales gastro-intestinales » [TSGI]).



Estomac et duodénum


Les principales fonctions de l’estomac sont les suivantes :



émulsifier les graisses et fragmenter mécaniquement la nourriture ;


servir de réservoir alimentaire ;


sécréter le facteur intrinsèque, nécessaire à l’absorption de la vitamine B12, (voir chap. 5) et l’acide gastrique par les cellules pariétales du fundus. L’acide gastrique déclenche le processus de digestion protéique et exerce un rôle protecteur en détruisant les bactéries. La sécrétion d’acide est amplifiée par stimulation du nerf vague, par l’histamine et la gastrine. Elle est inhibée par la somatostatine provenant des cellules D antrales ;


la sécrétion de mucus et de pepsinogène par les cellules principales du fundus ; l’acide gastrique convertit le pepsinogène en pepsine, qui digère les protéines.



Infection à Helicobacter pylori


H. pylori est une bactérie à Gram négatif, de forme spiralée, productrice d’uréase, trouvée principalement dans l’antre gastrique et dans les zones de métaplasie gastrique dans le duodénum. Elle est étroitement associée à une gastrite chronique active, aux ulcères gastrique et duodénal, au cancer gastrique et au lymphome gastrique à cellules B (voir plus loin). La plupart des patients infectés sont toutefois asymptomatiques.







Ulcère gastroduodénal


Un ulcère est dit peptique lorsqu’il affecte une muqueuse exposée à une agression acide. C’est dans l’estomac et le duodénum proximal que la plupart se développent.




Étiologie


H. pylori et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ainsi que l’aspirine sont la cause de la plupart des cas. L’administration simultanée de corticoïdes et d’AINS augmente le risque d’ulcère. Le tableau 3.4 reprend les mécanismes potentiels expliquant l’induction d’ulcère par H. pylori. On pense que la réduction de la résistance de la muqueuse gastrique est la cause principale d’ulcère gastrique puisque, contrairement à ce qui prédispose à l’ulcère duodénal, la sécrétion d’acide gastrique est réduite. L’aspirine et les AINS causent des ulcères, au moins en partie, par réduction de la production de prostaglandines (par inhibition de la cyclooxygénase-1) qui assurent la protection des muqueuses du tractus gastro-intestinal supérieur. Des causes moins fréquentes d’ulcère gastroduodénal sont l’hyperparathyroïdie, le syndrome de Zollinger-Ellison (voir le tableau 4.15), une insuffisance vasculaire, la sarcoïdose et la maladie de Crohn.


Tableau 3.4 Propositions de mécanismes pathogéniques d’H. pylori





Sécrétion accrue d’acide gastrique due à:


Altération de la couche protectrice des muqueuses
Réduction de la production duodénale de bicarbonate
Production de facteurs de virulence :





Examens


Les patients de moins de 55 ans avec des symptômes de type ulcère devraient subir des tests non invasifs pour infection à H. pylori (tableau 3.3) ; une endoscopie digestive haute n’est généralement pas nécessaire (voir traitement de la dyspepsie plus loin). Chez les patients qui subissent une endoscopie et se trouvent avoir un ulcère gastrique, plusieurs biopsies doivent être prélevées à partir du centre et du bord de l’ulcère, car il est souvent impossible de distinguer à l’œil nu un ulcère bénin d’un malin. Un repas baryté est utile si une obstruction gastrique est suspectée.



Soins








Gastropathie et gastrite


Gastropathie est le terme qui désigne une altération de la muqueuse gastrique consistant en lésions épithéliales avec troubles de la régénération cellulaire, la réaction inflammatoire étant faible ou absente. La gastrite est une inflammation de la muqueuse gastrique. Cette distinction a causé beaucoup de confusion, puisque « gastrite » est le terme souvent utilisé pour décrire les caractéristiques endoscopiques ou radiologiques de la muqueuse gastrique plutôt que des aspects histologiques spécifiques.





Cancer gastrique










Aug 1, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 3: Gastro-entérologie et nutrition

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