3 Développement psychoaffectif, approche psychanalytique

Freud a défini cinq étapes de développement décomposées en différents stades.

Chacun de ces stades, une fois dépassé, continue à être plus ou moins actif et peut faire l’objet de fixation et/ou régression.

Avant la naissance

Il ne s’agit pas d’un stade. Avant la naissance de l’enfant, celui-ci est déjà investi sur un mode imaginaire et fantasmatique dans la psyché maternelle, paternelle et familiale. L’enfant à naître est généralement idéalisé, en même temps qu’investi en fonction de ce qu’il représente pour chaque membre de la famille (rivalité, angoisse, enjeux narcissiques, réparation…). La naissance confronte l’enfant réel à l’enfant imaginaire et le décalage qui en découle participe déjà au devenir de l’enfant.

La rencontre mère–enfant est donc précédée de l’activité fantasmatique des parents.

Stade oral (0–1 an)

Oralité et distinction soi/non soi

La différence entre soi et non soi n’est pas encore établi. Elle va s’effectuer au cours de la première année. Il n’y a donc pas de relation d’objet (c’est-à-dire à un autre comme sujet différencié).

La zone orale (la bouche) est la plus investie à ce stade. C’est le mode de contact avec le monde extérieur, « le sein », d’abord vécu comme un prolongement de lui-même avant d’être perçu comme distinct donc « bon » lorsqu’il est présent et apaise les tensions et « mauvais » lorsqu’il est absent et frustrant.

Construction de l’appareil à penser

Le bébé est soumis à des sensations (faim, douleur..), hallucinations et émotions, qu’il ne peut lier à des représentations du fait de l’immaturité de son appareil à penser.

Il expulse par la motricité (cris, mouvements) ces éléments sans signification qui seront traduits et restitués par la mère.

Eléments primaires (pas de sens) – expulsion – traduction par la mère et restitution en éléments secondaires au bébé (sens donné) = c’est la fonction alpha maternelle décrite par W.R. Bion.

Le processus d’identification

Le processus d’identification est un processus affectif qui permet le partage d’une expérience psychique intime, alors que les deux subjectivités restent séparées. L’identification est en ce sens synonyme d’empathie. C’est aussi un mécanisme progressif qui permet au sujet humain d’intégrer durablement certaines des qualités des personnes de son entourage.

Le processus d’intégration

René Spitz a dégagé trois organisateurs qui amènent l’enfant à se différencier et à reconnaître autrui :

• le sourire : à 3 mois ;

• l’angoisse de l’étranger : à 8 mois ;

• l’apparition du « non » : vers 15 mois.

• Le processus de différenciation (séparation-individuation)

Margaret Mahler a décrit trois phases qui font passés l’enfant d’un état de fusion à sa mère (symbiose) à un état de distinction et de construction de soi :

• l’autisme normal : 1^res semaines, indifférenciation totale par rapport au monde extérieur ;

• la phase symbiotique normale : de 1 à 9 mois, dépendance totale, intégrée dans une relation duelle, fusionnelle ;

• le processus de séparation-individuation : de 6 mois à 3 ans, prise en compte de l’exploration du monde extérieur.

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