291: Adénopathie superficielle

Item 291 Adénopathie superficielle



image



Objectifs



• Devant une adénopathie superficielle, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.


Liens transversaux



ITEM 77 Angines et pharyngites de l’enfant et de l’adulte.

ITEM 85 Infection à VIH.

ITEM 87 Infections cutanéomuqueuses bactériennes et mycosiques.

ITEM 95 Maladies sexuellement transmissibles : gonococcies, chlamydiose, syphilis.

ITEM 101 Pathologies d’inoculation.

ITEM 106 Tuberculose.

ITEM 112 Réaction inflammatoire : aspects biologiques et cliniques. Conduite à tenir.

ITEM 116 Pathologies auto-immunes : aspects épidémiologiques, diagnostiques et principes de traitement.

ITEM 117 Lupus érythémateux disséminé. Syndrome des antiphospholipides.

ITEM 124 Sarcoïdose.

ITEM 140 Diagnostic des cancers : signes d’appel et investigations paracliniques ; stadification ; pronostic.

ITEMS 145 à 160 Tumeurs malignes solides spécifiques d’organes.

ITEM 162 Leucémies aiguës.

ITEM 163 Leucémies lymphoïdes chroniques.

ITEM 164 Lymphomes malins.

ITEM 333 Syndrome mononucléosique.


Consensus image



• Guide ALD n° 30 – Lymphomes non hodgkiniens ganglionnaires de l’adulte, section 3.4 : Diagnostic, « Principes de la biopsie ganglionnaire» (p. 11), HAS, septembre 2009.

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2009-11/ald_30_gm_lnh_web.pdf



Pour comprendre…



image Les ganglions lymphatiques sont des organes lymphoïdes secondaires localisés sur le trajet des vaisseaux lymphatiques.

image Ils sont le siège de la réponse immunitaire spécifique T puis B, aboutissant respectivement à la réponse immunitaire cellulaire et humorale.

image Une adénopathie est définie comme un ganglion de taille supérieure à 1 cm.

image L’augmentation du volume ganglionnaire peut résulter :
– d’une réponse immunitaire physiologique secondaire à une stimulation antigénique locale ou systémique (micro-organisme pathogène dans les maladies infectieuses ; autoanticorps dans les maladies auto-immunes) ;

– de l’expansion clonale incontrôlée et/ou de la survie anormale des lymphocytes B ou T ;

– de l’envahissement par des cellules extraganglionnaires (hématopoïétiques ou non).

image La conduite à tenir devant une adénopathie est dominée par l’enquête étiologique.


I Examen clinique


L’interrogatoire et l’examen du patient doivent :


image aboutir au diagnostic positif d’adénopathie ;

image éliminer les diagnostics différentiels ;

image rechercher des signes de gravité ;

image orienter le diagnostic en fonction :
– du caractère isolé ou multiple des ganglions ;

– de leur évolution aiguë (moins d’un mois) ou chronique (plus d’un mois).


A Interrogatoire


Il précise :


image antécédents : infections, antécédents d’adénopathies ;

image mode de vie : contexte professionnel, présence d’animaux dans l’entourage, notion de griffures/morsures ITEM 101, conduites à risque d’infections sexuellement transmissibles ITEMS 85, 95, voyages ;

image prises médicamenteuses (hydantoïnes) ;

image histoire de la maladie :
– date de découverte, circonstances, caractère évolutif aigu ou chronique ;

– caractère inflammatoire du ganglion : douleur, chaleur, rougeur ;

– siège anatomique : signes fonctionnels ou compression des structures anatomiques adjacentes (douleurs, dysphonie, dysphagie) ;

– signes généraux : altération de l’état général, fièvre ;

– présence de signes fonctionnels orientant le diagnostic :
• vers une maladie de système (arthralgies, syndrome sec, neuropathie) ;

• vers une infection locale (douleur, chaleur, rougeur locale) ;

• vers une hémopathie maligne (prurit, sueurs nocturnes).


B Examen physique



image Pose le diagnostic d’adénopathie : ganglion supérieur à 1 cm.

image Examen de toutes les aires ganglionnaires :
– en précisant leur nombre, taille, siège, caractère (mobilité ou fixe), consistance, symétrie, nature inflammatoire ;

– en y associant l’examen de la rate et des amygdales ;

– l’ensemble est consigné dans un schéma daté.image

image Examen des aires anatomiques de drainage (tableau 291-I ) : recherche d’une porte d’entrée infectieuse, tumorale.image

image Recherche de signes de gravité :image
– compression veineuse avec risque de thrombose :
• localisation jugulaire interne (syndrome cave supérieur) ;

• localisation fémorale (œdèmes des membres inférieurs) ;

– compression neurologique : syndrome radiculaire ou tronculaire ;

– compression trachéale, se manifestant par une dyspnée laryngée ;

Tableau 291-I Aires anatomiques de drainage










































Aires ganglionnaires Territoires de drainage
Préauriculaires Ophtalmique, oreille, cuir chevelu
Rétroauriculaires Oreille, cuir chevelu
Sous-mentonniers, sous-maxillaires Bouche, langue
Occipitaux Cuir chevelu, ORL
Jugulocarotidiens ORL, thyroïde
Sus-claviculaires
Organes sous-diaphragmatiques, pelvis, testicules

Seins, poumons

Tête
Sous-claviculaires Membres supérieurs, seins
Axillaires Seins, membres supérieurs
Épitrochléens Avant-bras
Inguinaux horizontaux Marge anale, organes génitaux
Inguinaux verticaux Membres inférieurs
Tout ganglion Peau

L’existence de signes de compression impose des examens complémentaires à la recherche d’adénopathies profondes.




image Critères de malignité d’une adénopathie :image
– taille > 2 cm ;

– non douloureuse, non inflammatoire ;

– dure ;

– adhérente aux plans profonds ;

– chronique (plus d’un mois) ;

– associée à une splénomégalie ;

– non satellite d’une porte d’entrée infectieuse ;

– ganglion de Troisier (adénopathie sus-claviculaire gauche, synonyme de néoplasie sous-diaphragmatique).image

image Examen complet du patient à la recherche de signes d’orientation diagnostique :
– recherche de points d’appel infectieux systémiques ou localisés ;

– recherche d’un syndrome tumoral ITEM 140 ;

– recherche d’anomalies en faveur d’une maladie de système (synovites, sclérodermie, alopécie, purpura, éruption cutanée).


II Diagnostic différentiel



image Ganglion de taille normale (< 1 cm) mais facilement palpé chez un sujet mince.

image En fonction du territoire anatomique, hypertrophie normale ou non des structures anatomiques présentes (tableau 291-II ).

Tableau 291-II Diagnostic différentiel devant une adénopathie : autres hypertrophies









Territoire anatomique Structure anatomique
Cervical
Anévrisme carotidien

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May 13, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 291: Adénopathie superficielle

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