29: Reprise de prothèse unicompartimentale

Chapitre 29 Reprise de prothèse unicompartimentale





Changement de prothèse unicompartimentale par PTG


La programmation opératoire et les principes techniques sont abordés. Nous n’insistons pas sur les principes de mise en place de la PTG qui ont été détaillés précédemment (cf. chapitre Prothèse totale de genou). Nous insisterons surtout sur les spécificités liées à la reprise de la P uni.




Bilan préopératoire


Un bilan clinique, biologique et radiologique, est indispensable afin de planifier le geste chirurgical. Il faut notamment éliminer un processus infectieux (histoire et examen cliniques, syndrome inflammatoire biologique, radiographies, scintigraphie osseuse si nécessaire).


Le bilan radiographique comprend :




Le scanner est très utile pour le diagnostic d’un échec d’une P uni (ostéolyse, débord prothétique, descellement, etc.) et pour la conduite de l’intervention. La mesure de l’angle bicondylien postérieur permet de déterminer si l’implant fémoral est bien positionné et s’il peut servir d’appui au guide de coupe fémoral.


La scintigraphie au technétium (tc99) et éventuellement aux leucocytes marqués (Leucoscan) permettra de confirmer la nature aseptique ou septique d’un descellement.



Prévoir les difficultés techniques


Les difficultés techniques sont représentées par les pertes de substances osseuses et les « laxités ligamentaires ».



Les pertes de substances osseuses sont les plus fréquentes. Elles sont estimées sur le bilan radiographique préopératoire (fig. 29.3) et si besoin sur le scanner. Elles sont définitivement évaluées pendant la chirurgie après l’ablation des implants.


La laxité frontale est recherchée sur les clichés en stress en valgus et varus. Dans le cadre d’une laxité externe avec échec d’une P uni interne, il faudra prévoir des gestes de libération interne afin d’équilibrer la balance ligamentaire. Dans le cas d’une laxité interne associée à un échec de P uni externe, des difficultés techniques liées aux gestes de libération externe sont à prévoir. Dans notre expérience, les indications de reprise par prothèse totale contrainte restent toutefois exceptionnelles. Il faut également faire la distinction entre la laxité dans la concavité (en général facilement comblée par des cales ou la PTG) et la laxité dans la convexité (laxité par distension ligamentaire) plus difficile à gérer.


La laxité sagittale constitue rarement une difficulté technique d’autant plus que nous utilisons une prothèse postéro-stabilisée. Une métallose est cependant présente lorsque la cupule atteint le métal back dans les échecs liés à une laxité antérieure négligée. L’évaluation exacte des lésions osseuses est plus difficile à appréhender et doit faire prescrire un scanner.


Implants : ils peuvent être laissés en place lorsqu’ils sont parfaitement axés tant en flexion qu’en extension (importance du bilan préopératoire). L’axe en flexion est évalué sur la radiographie de profil et sur le scanner. L’axe en extension est évalué sur la radiographie de face et le pangonogramme. Néanmoins, le plus souvent, le carter fémoral gêne le positionnement des guides et il faut mieux le retirer et mettre en place des cales sous les guides de coupe.




Technique chirurgicale



Reprise d’une prothèse unicompartimentale interne




Coupe tibiale


Le tibia est facilement luxé en avant (fig. 29.5). L’insert tibial, de même que le ciment, sont ensuite enlevés avec soin afin de ne pas aggraver la perte osseuse. À ce stade, l’implant fémoral est laissé en place. Le ciseau gouge permet de préparer l’introduction de la tige centro-médullaire au pied du ligament croisé antérieur réséqué.



La coupe tibiale est réalisée selon une technique identique à une PTG de première intention. La référence pour la coupe osseuse est le compartiment latéral non prothésé. L’épaisseur de la coupe est réglée à 9 mm par rapport au plateau tibial externe (plateau sain) (fig. 29.6). Celle-ci est réalisée à la scie oscillante. L’objectif est ne pas aggraver le déficit osseux par une coupe excessive et de restituer l’interligne fémoro-tibial.



Ainsi, cette coupe peut passer au-dessus du compartiment interne une fois l’insert tibial enlevé. Il convient alors de réaliser une nouvelle coupe de propreté du plateau interne a minima dans le même plan que la coupe du plateau tibial externe (fig. 29.7). Celle-ci peut être d’épaisseur variable, par exemple de 4 mm, 8 mm ou 12 mm, avec les implants dont nous disposons. Le guide de coupe tibiale doit permettre cette coupe étagée. Cet espace sera comblé par une cale métallique (fig. 29.8).




Après avoir réalisé la coupe, l’implant tibial d’essai est mis en place avec une cale de la hauteur correspondante (fig. 29.8). Le plateau d’essai tibial est positionné puis temporairement fixé en l’orientant selon une ligne joignant le centre des deux plateaux tibiaux. Le bord postérieur du tibia et la tubérosité tibiale antérieure sont des repères accessoires. La quille tibiale est ensuite préparée. Chaque fois qu’une cale est nécessaire, la quille tibiale doit être allongée (les longueurs 30 ou 75 mm sont disponibles). Nous n’hésitons pas à utiliser une quille franchement longue (75 mm par exemple) et souvent étroite (10 ou 12 mm de diamètre de manière à faciliter le positionnement de l’implant (fig. 29.9).


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May 27, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 29: Reprise de prothèse unicompartimentale

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