Introduction

Les aspects théoriques ont été abordés à la fin du chapitre 25 et nous considérerons dans ce chapitre 27 les applications pratiques de ces considérations évoquées précédemment. La réalisation d’une prothèse totale de genou à l’aide d’un ancillaire conventionnel mécanique a été décrite précédemment. L’utilisation de la « navigation » chirurgicale utilisant l’ordinateur s’est développée depuis une dizaine d’années, la première intervention de chirurgie prothétique du genou chez l’homme ayant eu lieu sous la direction de D. Saragaglia. Celle-ci a pour but de rendre la chirurgie plus précise (en ayant à tout moment la possibilité de passer à un ancillaire mécanique).

Nous utilisons un système de navigation PLEOS (fig. 27.1) qui permet d’utiliser trois chemins (ou stratégies) chirurgicaux :

Fig. 27.1 Système de navigation PLEOS.

Installation

L’installation est la même que pour une prothèse genou conventionnelle.

Voie d’abord

Elle ne diffère pas de celle utilisée habituellement. Nous réalisons une voie antéro-interne transquadricipitale en cas de varus et une voie antéro-externe aussi transquadricipitale en cas de valgus. Comme nous cherchons à placer les broches fémorales dans l’incision : celle-ci est étendue de 2 cm vers le haut.

Les ligaments croisés sont réséqués et le tibia luxé en avant à l’aide d’un écarteur contre-coudé. Cette manœuvre est nécessaire pour l’acquisition de l’ensemble des points d’intérêt, notamment la zone d’insertion du LCP.

Mise en place des capteurs

Deux capteurs sont fixés, l’un au tibia, l’autre au fémur.

Les fiches percutanées du capteur tibial sont positionnées 10 cm sous l’incision cutanée de manière à ne pas gêner le maniement du guide de coupe tibiale. Les deux fiches filetées tibiales sont introduites au moteur sur la face interne du tibia, avec un espacement correspondant au capteur qui unira ensuite ces deux fiches.

Les fiches fémorales percutanées (ou bien introduites 10 cm au-dessus de l’incision cutanée) sont positionnées en laissant une distance d’au moins 8 cm par rapport à l’interligne pour ne pas entrer en conflit dans les temps ultérieurs notamment avec le guide de coupe fémorale. De la même manière qu’au tibia, deux fiches filetées sont fixées au moteur sur la face antérieure du fémur, avec un espacement correspondant au capteur que l’on fixe ensuite sur ces deux fiches.

On contrôle ensuite le positionnement de l’ordinateur et de l’antenne de réception. Les capteurs tibiaux et fémoraux doivent être parfaitement visibles en extension et en flexion maximale.

Acquisitions

Fémur

On commence par identifier le centre de la tête fémorale, en effectuant, genou en extension, un mouvement de circumduction lente et répétée de l’ensemble du membre inférieur. Il faut limiter les mouvements du bassin à ce stade comme nous l’avons démontré (fig. 27.2).

Fig. 27.2 Acquisition du centre de hanche. Il faut réaliser des petits mouvements rotatoires dans le sens horaire.

Le reste des points est acquis à l’aide d’un palpeur comportant des repères optiques.

On repère tout d’abord trois points, correspondant à la corticale antérieure du fémur, plutôt dans sa partie antérolatérale afin de ne pas se situer dans une dépression qui risquerait d’entraîner une encoche antérieure lors de la coupe fémorale (fig. 27.3).

Fig. 27.3 Acquisition des points fémoraux antérieurs.

Ensuite, la ligne de Whiteside est repérée à l’aide de trois points acquis à l’aide du palpeur (fig. 27.4).

Fig. 27.4 Acquisition de la ligne du fond de trochlée (ligne de Whiteside).

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