ITEM 265 Neuropathie périphérique
LIENS TRANSVERSAUX
Étiologies
Addiction et conduites dopantes : épidémiologie, prévention, dépistage. Morbidité, comorbidité et complications. Prise en charge, traitements substitutifs et sevrage : alcool, tabac, psycho-actifs et substances illicites.
1. La topographie :
– polyneuropathie (« polynévrite ») : atteinte poly-tronculaire distale, bilatérale et symétrique (longueur-dépendante = PAAP (Polyneuropathie Axonales Ascendantes Progressives)), généralement subaiguë ou chronique. Elle correspond à l’atteinte des fibres nerveuses les plus longues, s’étendant de façon centripète ;
– mononeuropathie (« mononévrite ») : atteinte tronculaire unique (donc unilatérale), généralement aiguë. Elle correspond à l’atteinte d’un nerf (lésion monofocale par compression, ischémie) ;
– multineuropathie (« multinévrite ») : atteinte asymétrique, généralement aiguë. Elle correspond à l’atteinte successive de plusieurs nerfs (plusieurs mononévrites) généralement asymétrique dans le temps et dans l’espace ;
– radiculopathie : atteinte d’une racine nerveuse, pouvant se situer depuis son émergence médullaire jusqu’au trou de conjugaison (le plus souvent : cruralgie, sciatique, névralgie cervico-brachiale) ;
– méningo-radiculite : atteinte d’une ou de plusieurs racines nerveuses associée à une méningite (cellularité trop élevée du liquide céphalorachidien) ;
3. Le mode d’installation : aigu (moins de 4 semaines), subaigu ou chronique (installation sur plus de 3 mois).
4. Le mécanisme sous-jacent (déterminé par l’EMG et/ou l’histologie) : il existe des neuropathies par lésion primitive axonale (ou neuropathie axonale), et d’autres par lésion primitive de la myéline (ou neuropathie démyélinisante).
I. DIAGNOSTIC
A. Manifestations cliniques
Le diagnostic d’une neuropathie périphérique est clinique.
2. Signes moteurs
Systématisation du déficit (topographie tronculaire, radiculaire, plexique : symétrique ou asymétrique multifocal).
3. Signes sensitifs
Signes « objectifs » :
– troubles de sensibilité superficielle comprenant le tact grossier et la sensibilité thermo-algique, ainsi que le tact fin (sensibilité épicritique) (hypo/anesthésie) ;
Ces différents signes sont souvent associés de façon complexe (faire un schéma daté précis). La distribution des symptômes signe une atteinte longueur-dépendante (polynévrite), multifocale asymétrique (multinévrite, polyradiculonévrite), tronculaire, radiculaire ou plexique.
B. Manifestations électriques*
L’électromyogramme est utile pour confirmer l’atteinte neurogène, mais surtout pour donner des éléments d’orientation sur le mécanisme étiopathogénique sous-jacent. C’est un examen simple comprenant deux parties :
– une phase de détection : recueil de l’activité électrique d’un groupe musculaire en plaçant une électrode dans ce(s) muscle(s). La détection est pratiquée au repos puis à l’effort ; elle précise l’étendue de l’atteinte (monomélique, membres inférieurs, 4 membres, face), et le territoire dénervé (systématisation tronculaire, radiculaire, ou plexique),
Détection au repos (normalement pas d’activité) : potentiels de fibrillation et de dénervation en cas d’axonopathie sévère.
En cas de myélinopathie :
– les gaines de myéline touchées conduisent mal l’influx nerveux : diminution des vitesses de conduction, augmentation des latences distales, au maximum : blocs de conduction (arrêt de la conduction saltatoire) ;
C. Autres examens à visée diagnostique*
Analyse du liquide céphalorachidien, on recherche :
– une élévation du nombre de cellules dans le LCR (> 5 cellules/champ) devant faire évoquer en premier lieu une méningo-radiculite ;
Biopsie neuromusculaire :
– utile pour déterminer le diagnostic pathologique sous-jacent dans les cas difficiles ou mixtes à l’EMG (mécanisme axonal ou démyélinisant), indispensable pour certains diagnostics étiologiques (vascularite, dépôts d’amylose, lèpre, sarcoïdose) et souvent utile pour apporter des arguments sur le pronostic évolutif (dégénérescence wallerienne, régénération axonale) ;
Biologie en fonction de la cause présumée (généralement bilan adapté à la recherche des pathologies suspectées) :
– inflammatoire : VS, CRP, NFS, anticorps antinucléaires, ANCA, facteur rhumatoïde si PAN suspectée par exemple ;
– infectieuse : sérologies virales (HSV, VZV, CMV, EBV, HHV8, VIH, HTLV1, hépatite B) ou bactériennes (Borrelia burgdorferi, Campylobacter) ;
II. DIFFÉRENTS SYNDROMES DE NEUROPATHIE PÉRIPHÉRIQUE
A. Monofocal tronculaire = mononévrites (ou mononeuropathies)
Étiologies : essentiellement par phénomène compressif (syndromes canalaires) par arguments de fréquence (canal carpien surtout ). Attention : une mononévrite peut être une multinévrite à un stade débutant.