25: Myiases et tungoses

Chapitre 25


Myiases et tungoses




Les myiases désignent tout parasitisme d’un être vivant par la larve d’une mouche, ou asticot. La tungose, ou « puce chique », est occasionnée par l’enkystement dans l’épiderme d’une puce fécondée du genre Tunga.



Myiases




I Épidémiologie


Le cycle classique d’une mouche est le suivant : après accouplement, les femelles pondent leurs œufs sur le substrat favorable à leur descendance (sol, eau souvent putride, tige, bouton floral, fruit ou légume…), soit isolément, soit en traînées ou dispersés sur une surface plus ou moins grande. Au bout d’un temps variable, de quelques minutes à plus de six mois, l’œuf éclot, donne une larve (l’asticot), mesurant de quelques millimètres à 2 cm environ. À l’extrémité postérieure existe une paire de stigmates respiratoires dont la morphologie varie en fonction des genres et des espèces. Après un laps de temps souvent fonction de la température ambiante, et un certain nombre de mues qui permettent à l’asticot d’atteindre son plein développement, sa cuticule durcit : c’est la pupe, en tonnelet, à l’intérieur de laquelle l’insecte adulte (ou imago) se forme. À maturité, la mouche s’échappe par un opercule préformé. Et le cycle recommence.


Les mouches étant réparties sur toutes les régions du monde, les myiases sont donc cosmopolites. Les asticots peuvent rester en surface de la peau (myiases épicutanées hématophages : ver de case), déterger des plaies (larvothérapie par Lucilia spp.), pénétrer des cavités (Oestrus ovis dans le nez, Musca domestica dans le vagin), se fixer temporairement sur la cornée ou la conjonctive, pénétrer la peau (myiases sous-cutanées soit furonculoïdes, ver de Cayor ou ver macaque, soit rampantes, Gasterophilus), ou effectuer un cycle interne tissulaire (Hypoderma, en impasse parasitaire chez l’homme) (tableau 25.1).





III Formes cliniques



A Myiases européennes



1 Hypoderma bovis


Cette mouche parasite des bovins est tout particulièrement connue des vétérinaires sous sa forme larvaire qui, à maturité, se nomme en France le varon.


Cette affection, devenue rare, touche exclusivement les enfants d’origine rurale ou ayant séjourné en région d’élevage bovin, à la campagne pendant les vacances d’été, période de ponte des insectes. Les signes cliniques sont multiples et peuvent se succéder ou se juxtaposer. La période d’apparition des troubles s’étale d’octobre à mars avec un maximum net en janvier.


Trois aspects cliniques sont à noter : des manifestations cutanées (lésion furonculoïde et/ou tumeurs ambulatoires), des manifestations profondes dominées par un syndrome méningé d’apparition brutale et des ophtalmomyiases internes (fig. 25.1). Chez l’homme, le cycle est toujours abortif en quelques mois mais le pronostic peut être grave (perte de la vision de l’œil atteint).



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Jun 17, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 25: Myiases et tungoses

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