248. Hypothyroïdie

Item 248. Hypothyroïdie







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I. PHYSIOPATHOLOGIE






▪ La thyroïde fabrique deux types d’hormones, libérées dans la circulation sanguine :




– la thyroxine (T4) ;


– la triiodothyronine (T3).


▪ Elles sont majoritairement liées à une protéine porteuse : la TBG ( thyroxine binding globulin).



▪ Il faut noter qu’il existe une conversion périphérique de T4 en T3, ce qui explique qu’en donnant uniquement de la thyroxine, sous forme de Lévothyrox® (T4), on peut obtenir un profil plasmatique hormonal normal.







– la synthèse des hormones thyroïdiennes est sous contrôle de la TSH ( thyroidstimulating hormone), produite par les cellules thyréotropes de l’hypophyse. La TSH est elle-même sous la dépendance de la TRH ( thyrotropin releasing hormone) ;


– lors d’une baisse de la concentration des hormones thyroïdiennes en périphérie, la synthèse de TRH par l’hypothalamus et celle de TSH par l’hypophyse sont stimulées (rétrocontrôle négatif), afin d’augmenter la production d’hormones thyroïdiennes.


▪ Le taux de TSH peut augmenter au-dessus des valeurs normales, alors que les taux d’hormones périphériques restent encore dans les normes du laboratoire en raison de :




– la demi-vie prolongée des hormones thyroïdiennes (environ 8 jours pour la T4 et 24 heures pour la T3) ;


– la grande sensibilité du mécanisme de rétrocontrôle sur l’hypothalamus et l’hypophyse (les concentrations d’hormones périphériques sont diminuées mais encore dans les limites normales, ce qui suffit à entraîner une élévation de la TSH)


▪ La synthèse des hormones thyroïdiennes fait intervenir :




– une enzyme, la thyroperoxydase (TPO) ;


– et la thyroglobuline, protéine spécifique produite par la thyroïde.



▪ En cas de pathologie hypothalamo-hypophysaire, c’est la production de TSH qui fait défaut : son taux est normal ou bas. La baisse des taux d’hormones périphériques en dessous des valeurs normales du laboratoire permet de poser le diagnostic.


II. DÉFINITION ET ÉPIDÉMIOLOGIE






▪ L’hypothyroïdie est un déficit en hormones thyroïdiennes :




– par atteinte primaire de la glande thyroïde (hypothyroïdie périphérique) : la TSH est élevée ;


– par atteinte hypothalamo-hypophysaire (hypothyroïdie centrale ou « secondaire » ou insuffisance thyréotrope) : la TSH est normale ou basse.


▪ L’hypothyroïdie périphérique peut être :




– patente (dite également « clinique » ou « avérée ») : le taux de T4 est en dessous des valeurs normales du laboratoire ;


– fruste (dite également « infraclinique » ou « asymptomatique ») : le taux de T4 est dans les valeurs normales du laboratoire et la TSH est comprise le plus souvent entre 4 et 10 mUI/l.


▪ L’hypothyroïdie est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes.


▪ L’incidence augmente avec l’âge.


▪ L’hypothyroïdie périphérique est 1 000 fois plus fréquente que l’hypothyroïdie centrale.


III. DIAGNOSTIC




B. Biologie


On peut observer :




▪ une hypercholestérolémie ITEM 129 ;


▪ une anémie macrocytaire ou normocytaire ITEM 297 ;


▪ une hyponatrémie de dilution ;


▪ une élévation des CPK ITEM 219.

Ces dosages ne sont à demander qu’en cas d’hypothyroïdie clinique franche (soit devant une TSH supérieure à 50 voire 100 mUI/l sauf pour l’hypercholestérolémie qui peut s’observer même pour des hypothyroïdies frustes).


C. Complications


Les complications sont la conséquence d’une hypothyroïdie profonde et prolongée. Elles sont de plus en plus rares actuellement.




▪ Complications cardiaques :




athérome coronarien se développant précocementITEM 132 ; B9782294701795500058/icon05-9782294701795.jpg is missing


– cœur myxœdémateux avec insuffisance cardiaque ITEM 250 et, rarement, épanchement péricardique ITEM 274 ;


– HTA plus rarement.


▪ Complications neuropsychiques : syndrome confusionnel et dépressif, surtout chez les sujets âgés ITEM 63


▪ Complications musculaires :




– syndrome d’apnée du sommeil (par atteinte des muscles intercostaux et du diaphragme et infiltration du tractus ORL) ;


– myopathie proximale (avec parfois CPK très élevées).


▪ Complications endocriniennes, exceptionnelles :




– galactorrhée secondaire à une hyperprolactinémie (qui s’explique par le fait que la TRH stimule la synthèse de TSH et de prolactine) ;


– troubles des règles.


▪ Complications diverses :




– épanchement des séreuses riches en protides, exceptionnellement : ascite, pleurésie ;


– insuffisance rénale :




• fonctionnelle, régressant avec le traitement de l’hypothyroïdie ;


• observée seulement pour les hypothyroïdies très profondes ;

May 13, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 248. Hypothyroïdie

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