23 Syndrome de rupture du muscle grand pectoral
SYNDROME CLINIQUE
Le muscle grand pectoral peut subir des traumatismes allant de déchirures musculaires microscopiques après le port de charges lourdes à une rupture macroscopique partielle du muscle ou, dans les cas extrêmes, à une rupture totale, associée à la formation d’un hématome et à des conséquences esthétiques (figures 23.1 et 23.2). De plus, le tendon du grand pectoral peut se rompre à son point d’insertion à la crête du grand tubercule de l’humérus (figure 23.3).Le grand pectoral est un muscle large, épais et en forme d’éventail qui prend son origine à la surface antérieure de la clavicule proxi- male, à la surface antérieure du sternum, aux attaches cartilagineuses des deuxième à sixième et parfois septième côtes, ainsi qu’à la bande aponévrotique du muscle oblique externe de l’abdomen. Ces fibres musculaires se mêlent à d’autres dirigées vers le haut et latéralement ou encore horizontales, ainsi que d’autres dirigées vers le bas et latéralement, l’ensemble de ces fibres se rejoignant dans un large tendon plat qui s’insère à la crête du grand tubercule de l’humérus.
Figure 23.2 Rupture totale du muscle grand pectoral, associée à la formation d’un hématome et à des conséquences esthétiques.
Figure 23.3 Rupture du tendon du grand pectoral à son point d’insertion à la crête du grand tubercule de l’humérus.
Le tableau clinique du syndrome de rupture du grand pectoral est varié du fait de ses étiologies multiples, la gravité des symptômes étant directement proportionnelle à l’intensité du traumatisme subi par le muscle et/ou son tendon. Les patients éprouvent une douleur aiguë à la paroi thoracique antérieure après un traumatisme musculaire survenu lors d’activités telles que le développé d’haltères couché ou la descente en rappel (figure 23.4). Le patient peut aussi présenter un déficit de rotation médiale de l’humérus à des degrés variables. En cas de déchirure complète du muscle ou de rupture du tendon, il existe un bombement de la paroi thoracique antérieure lors de la contraction du muscle, similaire au signe du biceps de « Popeye » qui se produit avec la manœuvre de Ludington lors d’une rupture du tendon du biceps (figures 23.5 et 23.6). Si la rupture n’est pas rapidement traitée, la rétraction et la calcification musculaires se poursuivent, aggravant l’incapacité fonctionnelle et les conséquences esthétiques.
Figure 23.5 A. L’IRM axiale en séquence GRE (gradient-recalled echo) d’un patient au repos souffrant d’une déchirure du tendon du pectoral à proximité de l’humérus gauche révèle une légère asymétrie des muscles grands pectoraux, avec une apparente discontinuité du grand pectoral gauche au niveau de la ligne axillaire (flèche). B. L’IRM axiale GRE chez le même patient avec une contraction maximale soutenue du muscle lésé montre une saillie proéminente à la face médiale du grand pectoral gauche (flèche).
Source : Edelman RR, Hesselink JR, Zlatkin MB, Crues JV. Clinical magnetic resonance imaging, 3rd ed. Philadelphie : Saunders ; 2006. p. 3468.