21 Régulation des hormones thyroïdiennes
La thyroïde
La thyroïde est une glande de 25 à 30 g située à la face antérieure du cou, en avant de la trachée. Elle est constituée de deux lobes reliés par un isthme, en regard du troisième cartilage trachéal. Elle est richement vascularisée et reçoit une innervation sympathique et parasympathique.
L’unité de base anatomique et fonctionnelle est le follicule, une vésicule sphérique de 50 à 500 μm de diamètre, constitué de cellules épithéliales polarisées ou thyréocytes : le pôle basal est localisé à proximité du réseau capillaire, tandis que le pôle apical présentant des microvillosités est au contact d’une substance colloïde riche en une glycoprotéine iodée, la thyroglobuline, à partir de laquelle sont synthétisées les hormones thyroïdiennes qui agissent sur le métabolisme, le développement et la différenciation tissulaire.
Le parenchyme parafolliculaire contient les cellules C qui sécrètent la calcitonine. Cette hormone régule le métabolisme phosphocalcique.
Les besoins en iode sont de l’ordre de 100 à 150 μg/j, voire 200 μg/j au cours de la grossesse et de l’allaitement : une part importante de l’iode nécessaire à la synthèse des hormones thyroïdiennes provient du recyclage de l’iode par récupération endogène, mais un apport alimentaire est nécessaire.
Biosynthèse des hormones thyroïdiennes
La thyroglobuline est une glycoprotéine constituée de deux sous-unités identiques, synthétisée exclusivement par les cellules thyroïdiennes. Elle peut exister à l’état polymérisé dans la lumière folliculaire. Elle subit une iodation dans la lumière folliculaire, ce processus étant sous la dépendance de la thyroperoxydase (TPO).
Les iodures sont captés à partir des capillaires sanguins grâce à une pompe Na+/I– située au pôle basal du thyréocyte. La TPO catalyse l’oxydation des iodures en radicaux libres I• en présence d’H2O2 et la fixation de ceux-ci sur des résidus tyrosyl de la thyroglobuline pour former des résidus mono-iodotyrosyl (MIT) et des résidus di-iodotyrosyl (DIT). Le couplage de ces iodotyrosines en iodothyronines est catalysé par la TPO, permettant ainsi la formation des hormones tri-iodothyronine (T3) et tétra-iodothyronine ou thyroxine (T4). La T3 est cinq fois plus active que la T4. La thyroglobuline subit ensuite une protéolyse grâce à laquelle sont libérées les hormones thyroïdiennes et des iodotyrosines. Seules les hormones T4 et T3 passent dans le sang où elles sont transportées par la TBG (Thyroxine Binding Protein), la transthyrétine, et l’albumine. Au niveau des tissus périphériques, la T4 peut subir une désiodation pour donner de la T3 ou de la T3 inverse ou rT3, biologiquement inactive. Ce mécanisme de production de la T3 est quantitativement plus important que la sécrétion de T3 par la thyroïde elle-même.
Régulation de la biosynthèse et de la sécrétion des hormones thyroïdiennes
La synthèse des hormones thyroïdiennes est sous le contrôle de la TSH hypothalamique (Thyroid Stimulating Hormone), elle-même stimulée par la TRH hypothalamique.
La TRH est une neurohormone constituée de trois acides aminés, libérée de façon pulsatile avec un maximum nocturne. Le froid stimule sa sécrétion tandis que les influences dopaminergiques et sérotoninergiques sont inhibitrices. Elle exerce une action stimulante sur les cellules thyréotropes et lactotropes de l’antéhypophyse.
La TSH est une glycoprotéine constituée de deux sous-unités α et β. La chaîne α est commune à la FSH, la LH et l’HCG tandis que la sous-unité β est spécifique à la TSH. Elle agit via des récepteurs membranaires et via le système adénylate cyclase/AMPc. La TSH augmente le débit sanguin intrathyroïdien, stimule la captation des iodures et les étapes de l’hormonogenèse.
Les hormones thyroïdiennes exercent un rétrocontrôle négatif sur l’hypothalamus et l’hypophyse.

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