Chapitre 21 La reconstruction de la plaque aréolomamelonnaire
Retrouvez pour ce chapitre vidéos et cas cliniques dans l’application Chirurgie plastique du sein.
Comment positionner l’aréole ?
Tout d’abord, la patiente doit être actrice dans ce choix. L’application de crème anesthésiante en préparation au geste permet de voir où la patiente imagine son aréole. Très souvent, cette aide est précieuse.
L’association de ces trois méthodes permet de positionner au mieux la plaque aréolomamelonnaire (figure 21.1).
La reconstruction de l’aréole
L’aréole peut être classiquement reconstruite de deux façons : par greffe de peau totale et par tatouage.
Greffe de peau
Décrite par Little, elle se prélève au niveau du sillon génitocrural en peau totale [1].
Pourquoi avoir totalement abandonné cette technique ?
• La prise de greffe n’est pas toujours certaine, notamment sur terrain irradié, ce qui constitue un risque d’échec et de complication non négligeable en termes de cicatrisation.
• La repousse de poils sur le site receveur mammaire est fréquente, ce qui contraint les patientes gênées à une épilation.
• La coloration initialement plus foncée de cette peau décolore énormément au fil du temps, et certaines patientes sont demandeuses de pigmentation ultérieure par tatouage.
• La cicatrisation du site donneur peut être le siège de désunion du fait de sa localisation au niveau d’un pli de flexion, ou source de cicatrice disgracieuse « au maillot de bain ».
Tatouage ou dermopigmentation
La première aréole reconstruite par tatouage a été rapportée en 1975 [2]. Le tatouage n’a pas toujours eu bonne réputation, en raison de l’instabilité des couleurs des anciens pigments. Aujourd’hui, on dispose d’excellents pigments à base d’oxydes de fer et/ou dioxydes de titane dispersés dans un gel en suspension, dont la palette de couleurs est très proche des teintes naturelles des aréoles, et qui restent stables.
Un tatouage de qualité requiert un matériel irréprochable (figure 21.2) :
• un appareil de dermopigmentation aux normes CE ;
• des aiguilles à neuf pointes, en forme de peigne, pour définir plus rapidement et plus précisément une grande surface de pigmentation ;
• des pigments naturels d’excellente qualité pour la stabilité des couleurs, conditionnés en dosettes de 2 ml stériles, à usage unique ;
• une housse stérile lorsque le geste est réalisé au bloc opératoire avec la reconstruction mamelonnaire (le tatouage peut également être fait de façon isolée, en salle de consultation).