ITEM 209 Malaise, perte de connaissance, crise comitiale chez l’adulte
LIENS TRANSVERSAUX
Sujets tombés aux concours de l’internat et aux ECN : 2002, 2005
• 2002 : Syncope chez une femme de 77 ans occasionnant une fracture de cheville. Prise d’un traitement antihypertenseur et de Sotalex (sotalol) pour une fibrillation auriculaire paroxystique connue.
3) Le scope enregistre une anomalie contemporaine d’un malaise. Quel diagnostic évoquez-vous ? (torsade de pointe)
6) Par quelle(s) modification(s) du traitement médicamenteux allez-vous prévenir la récidive de ce type d’accident dans l’immédiat ?
• 2002 : Malaise avec perte de connaissance de 5 minutes et confusion au décours chez une femme de 85 ans. Fracture du poignet associée.
3) Traitement par digoxine, Cordarone (amiodarone), Aldactazine (altizide + spironolactone) et Catapressan (clonidine) pour une cardiopathie mixte hypertensive et ischémique. Rôle de ces médicaments dans la perte de connaissance ?
• 2005 : 2 lipothymies chez un homme de 64 ans d’origine lorraine. En arrêt de travail depuis 1 mois, amaigrissement de 8 kg en 6 mois. Douleurs abdominales depuis plusieurs semaines, vomissements depuis 48 heures. Température : 38 °C, hypotension, tachycardie. Examen pulmonaire, abdominal et neurologique normaux. Glycémie capillaire 2,2 mmol/L.
1) Diagnostics étiologiques possibles ? Classez-les par ordre de probabilité en fonction des données dont vous disposez. Pour chaque étiologie, précisez les éléments en faveur ou en défaveur. Finalement, un seul diagnostic doit être retenu. Lequel ?
2) Quels sont les mécanismes physiopathologiques les plus probables de l’hypoglycémie et des troubles ioniques chez ce patient?
Son étiologie peut être de nature vasculaire (alors appelée syncope) ou épileptique (crise comitiale).
Il faut faire la part des choses entre une cause extrêmement fréquente et bénigne : le malaise vagal (ou syncope vagale) et d’autres causes plus graves, potentiellement léthales (trouble du rythme cardiaque par exemple).
L’interrogatoire et l’examen physique apportent souvent suffisamment d’éléments pour conclure à une syncope vagale, mais quelques examens comme l’électrocardiogramme (ECG) à 12 dérivations et la biologie standard sont couramment effectués, dans les centres de médecine d’urgence, pour toute consultation ayant trait à une perte de connaissance.
Notez que nous ne parlerons ici que des pertes de connaissance spontanées, les autres malaises, survenant après un traumatisme par exemple, sont traités dans d’autres chapitres.
Dernière précision : l’hypoglycémie est parfois considérée, chez les non-diabétiques, comme une cause de perte de connaissance brève. C’est faux. En effet, chez le sujet non diabétique, la cause la plus fréquente d’hypoglycémie est l’insulinome, tumeur endocrine dont la fréquence n’excède pas 1 pour 10 000 ! En revanche, chez le diabétique prenant un traitement par sulfamides ou insuline, la survenue d’un malaise hypoglycémique est fréquente.
I. SYNCOPES
A. Définition
Le terme syncope regroupe toutes les pertes de connaissance brèves et complètes de cause cardiaque ou vasculaire, par ischémie cérébrale globale et transitoire.
Il s’agit d’une perte de connaissance à l’emporte-pièce, avec ou sans prodromes (sensation de faiblesse, de déséquilibre, de jambes cotonneuses) et avec une chute parfois traumatisante.
La perte de connaissance dure moins d’une minute, le sujet étant soit immobile et atone, soit animé de secousses pouvant faire évoquer à tort une crise comitiale.
La pâleur du visage est classique, de même que le pouls filant et la respiration superficielle. Lors du retour à la conscience il n’y a pas de confusion et le patient peut relater les événements jusqu’à sa perte de conscience.
Il peut, comme au cours d’une crise comitiale, y avoir perte d’urine et morsure de langue, cependant cette dernière concerne le bout de la langue, alors que la morsure latérale de la langue est évocatrice de crise de nature épileptique.
La lipothymie est une syncope a minima :
– il n’y a pas de perte de connaissance vraie, mais plutôt une sensation de faiblesse généralisée avec un voile noir devant les yeux ou un brouillard visuel, des acouphènes, palpitations, sueurs, de survenue brutale et de régression spontanée en moins d’une minute ;
B. Examen clinique
1. Interrogatoire
Il devra faire préciser plusieurs éléments (avec interrogatoire des témoins tant que possible ++) :
Éléments déclenchants possibles (émotion, douleur, effort, toux, miction, lever, pression latérale sur le cou (rasage) à la suite d’une prise médicamenteuse).
C. Examens paracliniques
1. Examens systématiques
Électrocardiogramme (ECG) 12 dérivations à la recherche : d’une ischémie cardiaque , d’un trouble du rythme , d’un trouble de conduction .
2. En fonction du contexte et si le premier bilan est négatif
Holter ECG (trouble du rythme ou de conduction paroxystique) éventuellement complété par un enregistrement du faisceau de His (examen endovasculaire invasif).