ITEM 201 Évaluation de la gravité et recherche des complications précoces chez un traumatisé crânio-facial
LIENS TRANSVERSAUX
Sujets tombés au concours de l’internat : 2003
• 2003 : Femme de 70 ans traitée par Solupsan (carbasalate calcique). Elle a subi un traumatisme crânien sans perte de connaissance il y a deux mois et traîne la jambe droite depuis quelques jours.
2) Quels sont les principaux signes focaux que vous vous attendez à retrouver à l’examen neurologique ?
Les traumatismes crâniens sont un motif extrêmement fréquent de consultation aux urgences et restent dans la majorité des cas sans conséquence. Cependant, un traumatisé crânien, même asymptomatique, doit être surveillé sur 24 h (au domicile ou à l’hôpital, selon les cas) en raison du risque d’hématome extradural.
L’hématome extradural est redouté pour 2 raisons :
l’existence fréquente d’un intervalle libre entre le traumatisme et l’apparition des signes cliniques, souvent retardés de quelques heures, peut être faussement rassurant à la phase aiguë;
le caractère rapidement compressif de l’hématome (parce que d’origine artérielle) menace rapidement le pronostic vital en raison du risque d’engagement cérébral.
D’autres lésions peuvent également mettre en jeu le pronostic :
cérébrales : hématome sous-dural aigu, hématome intraparenchymateux, hydrocéphalie aiguë, embarrures, hypertension intracrânienne de causes multiple ;
I. PHYSIOPATHOLOGIE
Un traumatisme crânien peut être à l’origine de différents types d’hématomes intracrâniens.
Des hématomes extracérébraux, situés au niveau des méninges :
– l’hématome extradural est une collection de sang située entre l’os en dehors et la dure-mère en dedans. Il est secondaire à un saignement d’origine artérielle (artère méningée moyenne ou l’une de ses branches) ;
– l’hématome sous-dural est une collection de sang située entre la dure-mère en dehors et l’arachnoïde en dedans. Il est secondaire à un saignement d’origine veineuse ;
II. EXAMEN CLINIQUE D’UN TRAUMATISÉ CRÂNIEN
L’examen clinique d’un traumatisé crânien doit en urgence :
Évaluer la gravité du traumatisme, afin d’indiquer la conduite à tenir : score de Glasgow et constantes vitales (pouls, TA : choc hémorragique ?).
Rechercher d’autres lésions associées : massif facial, œil, rachis cervical, autres atteintes viscérales pouvant menacer le pronostic vital à court terme (polytraumatisme).
B. Examen clinique
Hémodynamique : pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire. L’état de choc fait rechercher des lésions viscérales associées dans le cadre d’un polytraumatisme.
Examen neurologique :score de Glasgow (tableau 201-I), taille et réactivité des pupilles, signe de localisation, signes post-critiques : morsure latérale de langue, perte d’urine, confusion , syndrome confusionnel .
Examen du rachis cervical, au moindre doute immobilisation du rachis en rectitude et bilan radiographique avant toute mobilisation active ou passive.
L’existence d’une cervicalgie et/ou d’un signe de Claude-Bernard-Horner fait suspecter une dissection post-traumatique d’une artère cervicale.
Recherche d’autres lésions extracrâniennes (notamment abdominales) pouvant menacer le pronostic vital.
Score | Adulte | Enfant |
---|---|---|
E | Ouverture des yeux | |
4 | – spontanée | |
3 | – à la demande | |
2 | – à la douleur | |
1 | – aucune | |
V | Meilleure réponse verbale | |
5 | – orientée | – orientée |
4 | – confuse | – mots |
3 | – incohérente | – sons |
2 | – incompréhensible | – cris |
1 | – aucune | – aucune |
M | Meilleure réponse motrice | |
6 | – obéit aux ordres | |
5 | – localise la douleur | |
4 | – évitement non adapté | |
3 | – flexion à la douleur (décortication) | |
2 | – extension à la douleur (décérébration) | |
1 | – aucune | |
Le score de Glasgow est le total E+V+M : de 15 (individu normal) à 3 (coma grave). |