2: Rappel Des Pathologies

2 Rappel Des Pathologies



QUATRE TYPES D’ÉVOLUTION DES LÉSIONS NEUROLOGIQUES


Il existe de nombreuses classifications des pathologies. La plus utile aux rééducateurs est celle qui est basée sur l’évolution des lésions neurologiques. Elle permet de comprendre le rôle de la rééducation.


Les lésions neurologiques peuvent évoluer de quatre façons différentes :







Évolution favorable : amélioration des lésions neurologiques


Exemples :







Le plus souvent cette amélioration n’est pas totale et cette phase se prolonge par une phase de séquelles.


C’est l’évolution idéale. Le rééducateur et son patient sont heureux de voir les progrès qui ont lieu quel que soit le type de prise en charge. Ces progrès spontanés semblent valider toutes les formes de prise en charge, même les plus farfelues. Cependant, comme dirait le Cid « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » (Corneille). Il faudrait que le thérapeute soit vraiment néfaste pour obtenir un mauvais résultat.


Pourtant, l’expérience prouve que l’approche fonctionnelle permet de gagner du temps, et d’optimiser totalement les acquisitions spontanées des patients. Les approches non-fonctionnelles (ou partiellement fonctionnelles) peuvent laisser des lacunes importantes dans les acquisitions.


Exemple : une patiente âgée de 18 ans, présentant des séquelles de traumatisme crânien avait en apparence totalement récupéré avec une approche rééducative essentiellement basée sur le travail de l’équilibre sur un tapis (travail à quatre pattes, en chevalier servant et debout, etc.) associé à des exercices de marche effectués dans la salle de kinésithérapie.


À sa sortie du centre de rééducation, elle entre dans un institut de formation professionnelle. Pour accéder au hall d’entrée de cette école, il y avait une magnifique volée d’une dizaine de marches. À plusieurs reprises, la patiente est tombée en descendant ces escaliers sans rampe. La crainte de nouvelles chutes la prenait au moment de franchir à nouveau cet obstacle sans aide. Elle devenait donc tributaire d’une tierce personne pour ces escaliers.


Des séances de kinésithérapie furent prescrites à titre externe à l’institut Pomponiana, axées essentiellement sur la montée et la descente des escaliers et la marche en tout terrain. Ces exercices n’avaient jamais été travaillés en rééducation auparavant. Au bout de trois semaines d’entraînement, elle réussit à monter et à descendre quatre étages sans se tenir à la rampe. Son problème d’équilibration était résolu.





Aggravation très lente des lésions neurologiques


Exemples :




Les lésions neurologiques s’aggravent lentement chaque jour. Les patients présentant une pathologie lentement évolutive sont ceux qui permettent de valider avec le moins de risque d’erreurs les techniques de rééducation fonctionnelle.


En effet, si un patient présentant une affection lentement dégénérative apprend de nouvelles activités (ou retrouve des possibilités auxquelles il avait renoncé prématurément), cette évolution ne peut être due qu’aux vertus de la rééducation fonctionnelle bien ciblée (et non pas à l’évolution spontanée des lésions anatomiques).


Il faut éviter de se décourager dans les aggravations très lentes des lésions neurologiques.


Chez un patient qui n’a jamais fait de rééducation fonctionnelle :





Après une longue évolution et plusieurs années de rééducation fonctionnelle, il faut savoir changer d’objectif et effectuer des apprentissages plus modestes, en relation avec l’état du patient :





RAPPELS CONCERNANT LES SYNDROMES CÉRÉBELLEUX



Les troubles de la coordination dans l’espace


Définition : difficulté à piloter les différentes articulations du corps.


Cette difficulté s’exprime par trois symptômes : les tremblements, l’hypermétrie et l’asynergie.



Tremblements


Il s’agit de tremblements d’action qui disparaissent au repos. Ils se manifestent lors du maintien actif d’une attitude.




Cette difficulté ressemble à celle d’un pilote débutant qui n’arrive pas à maintenir un hélicoptère en vol stationnaire.


Lorsque ce tremblement est important, il va parasiter les activités fonctionnelles du patient.


Exemple : pour le membre supérieur, le sujet ne peut pas tenir une cuillère pleine de soupe, sans en renverser le contenu. Pour le membre inférieur, la station debout est tremblée et instable avec de nombreuses oscillations que l’on peut mettre en évidence et quantifier sur un statokinésimètre.


Chez les patients qui peuvent tenir debout avec les pieds serrés l’un contre l’autre, on observe « la danse des tendons de la cheville ». Il s’agit de contractions incessantes des muscles stabilisateurs de la cheville qui tentent de contrôler les déséquilibres du patient.


La gêne fonctionnelle occasionnée par les tremblements (et donc son intensité) s’évalue facilement grâce à la cotation de Hansen. Celle-ci concerne toutes les sortes de handicaps (moteur, sensitif, visuel, auditif, etc.). Facile à mettre en œuvre, la cotation se fait de 0 à 4.






Les troubles de la coordination dans le temps


Définition : difficulté à contracter et à décontracter rapidement les groupes musculaires.


Cette difficulté s’exprime par les trois symptômes suivants :









Hypotonie cérébelleuse : et si c’était la cause de tout ?


Cette hypothèse concernant l’hypotonie est argumentée par de nombreux auteurs.









COMMENT LE CÉRÉBELLEUX CHRONIQUE COMPENSE-T-IL SON HANDICAP ?


Les symptômes du patient présentant une atteinte cérébelleuse chronique sont difficiles à mettre en évidence. En effet, le patient a appris à compenser son handicap.



L’analyse du mouvement cérébelleux



Analyse posturographique de la station debout


Chez un sujet sain, la position debout avec les pieds à « dix heures dix » met en évidence des oscillations de faible amplitude du centre de pression, et donc du centre de gravité du corps. La surface occupée par la projection au sol du centre de gravité est beaucoup plus petite que le polygone de sustentation, elle dépasse rarement 2 cm2 (fig. 2.1 a).



Chez un cérébelleux chronique, l’analyse posturographique dévoile :





Conclusion : l’équilibre debout de ce patient semble parfait, car il a appris à compenser son handicap.


L’analyse posturographique montre que son organisation motrice est différente de celle du sujet sain : augmentation des oscillations du centre de pression et de la surface occupée par ces oscillations (7 cm2 pour ce patient). Cette surface reste à l’intérieur du polygone de sustentation.


La compensation permettant une station debout stable, malgré des oscillations inévitables, est apprise par essais-erreurs.


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May 16, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 2: Rappel Des Pathologies

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