Chapitre 2 I La santé La santé est un état de complet bien-être, physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité1. La notion de santé est donc un état dynamique qui peut s’apprécier selon deux axes : la santé « résistance » et la santé « bien-être » dans un environnement. Le Dictionnaire des soins infirmiers2 définit la maladie comme « l’altération de l’état de santé » caractérisée par « un ensemble de ruptures d’ordre physique, mental et/ou social et se manifeste par des symptômes objectifs et subjectifs ». Citons quatre maladies pour exemples. • Les maladies infectieuses, provoquées par l’introduction dans l’organisme d’un agent pathogène (virus, bactéries). Ex. : rougeole, grippe, varicelle, scarlatine, infections sexuellement transmissibles (IST)… • Les maladies génétiques, dues à l’atteinte des gènes portés par les chromosomes. Ex. : hémophilie, trisomie 21, drépanocytose… • Les maladies congénitales, visibles à la naissance mais qui se sont développées in utero. Ex. : la fente palatine. • Les maladies immunodéficitaires, caractérisées par une déficience de l’immunité. Citons quatre maladies pour exemples. • Les maladies organiques, causées par l’atteinte d’un organe. Ex. : infarctus, cataracte. • Les maladies mentales ou psychiques, l’organisme ne semble pas atteint, mais l’individu présente des troubles du comportement et de la personnalité. • Les maladies aiguës, maladies d’apparition soudaine avec une évolution rapide. • Les maladies chroniques, maladies avec une évolution lente, par paliers, et persistant parfois toute la vie. La politique de santé donne les orientations des actions de santé publique. La promotion de la santé et la prévention sont les axes principaux de la politique de santé. On détermine classiquement trois échelons de prévention. Elle s’exerce avant l’apparition de la maladie en agissant sur les facteurs de risque. II Le normal et le pathologique Une personnalité bien portante est celle qui a une adaptation satisfaisante : • à la réalité extérieure, c’est-à-dire au monde environnant ; • à la réalité intérieure, c’est-à-dire à son propre psychisme (le sujet se trouve en accord avec lui-même, il a une certaine estime de soi). Sous l’angle pathologique, le malade mental est essentiellement un être en souffrance psychique. Il est atteint gravement dans ses relations avec les autres (ce qui gêne son adaptation sociale), mais il souffre aussi dans sa relation avec lui-même (ce qui favorise son isolement). Si cette personne est bien souvent rejetée et taxée d’« anormale » ou de « non conforme », c’est probablement parce qu’elle est la caricature de notre propre personnalité, parce que certains des traits qui nous dérangent chez elle existent chez nous a minima ; traits de caractère dénotant d’une « anormalité » que l’on refuserait de voir. III Les déficiences et leurs étiologies On distingue les déficiences suivantes : • déficience intellectuelle : atteinte de l’intelligence, de la mémoire… ; • déficience psychique : atteinte de la conscience, du comportement… ; • déficience du langage et de la parole : atteinte de la communication, de l’expression… ; • déficience sensorielle : auditive (atteinte de l’acuité auditive), oculaire (atteinte de l’acuité visuelle) ; • déficience organique : atteinte respiratoire, gastro-intestinale… ; • le handicap moteur : déficience de la motricité (difficulté de déplacement) et de la mobilité (mouvements non coordonnés) ; • le handicap mental : déficience des fonctions intellectuelles, associée (ou non) à des troubles du comportement ; • le handicap sensoriel : déficience des fonctions visuelles et auditives. Le handicap moteur engendre des déficiences aux origines très diverses. La déficience mentale correspond à un retard mental et à l’incapacité de développement intellectuel. Des tests permettent de calculer le quotient intellectuel qui est le rapport entre l’âge mental (AM) et l’âge réel (AR) : QI = AM/AR x 100 (tableau 1.9). Il englobe les déficiences visuelles et auditives. Les causes et les conséquences des déficiences sur le comportement sont très diverses (tableau 1.10). Le terme « déficience auditive » désigne une personne atteinte de surdité à des degrés divers. Les déficiences sont classées en fonction de la perte en décibels (dB) sur les fréquences de la voix humaine (tableau 1.11). Les causes: On considère les surdités graves à partir d’une perte de 70 dB. Elles concernent surtout les enfants sourds de naissance et les personnes victimes d’une surdité brutale (accident…). Les surdités moyennes et légères sont le plus souvent retrouvées chez les personnes âgées. Les conséquences: La surdité perturbe le développement de toutes les fonctions : • le langage : chez l’enfant l’apprentissage du langage se fait par imitation ; • la fonction d’orientation : l’enfant entendant se tourne vers la source du bruit ; • la fonction de perception de la distance et des volumes : l’écho du bruit permet de situer une personne ; • la fonction de communication : l’environnement auditif (radio, téléphone…) n’est plus perçu ; • la fonction d’apprentissage : les connaissances s’acquièrent grâce à l’audition. Le handicap a des conséquences importantes sur la vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle de la personne. Toutes ces conséquences ne sont pas à dissocier les unes des autres ; leurs interactions sont très importantes. Dans notre société, la place faite aux handicapés est encore trop marginale, et l’intégration sociale est rarement atteinte. Les mentalités sont encore rétrogrades. Quelle que soit l’importance de l’atteinte physique ou mentale, la vie de ces personnes doit être digne d’être vécue. Compenser le handicap, c’est leur offrir les moyens de cette dignité. C’est un devoir pour notre société qui doit reconnaître à tous le droit de vivre libre, sans ségrégation et dans des conditions décentes. La société doit permettre aux personnes handicapées de décider de leur vie, de choisir et non de subir. Les appareillages et aides techniques (cf. ci-dessous et chapitre 7) vont participer à la lutte pour l’autonomie des personnes handicapées. • L’alphabet braille est indispensable à l’éducation des jeunes aveugles. Il est formé de groupes de points en relief représentant des lettres, chiffres et signes. La lecture se fait avec les doigts (150/min) et nécessite un long apprentissage. Cet alphabet est adapté dans toutes les langues. • L’ordinateur permet aujourd’hui une production automatique et rapide d’ouvrages en braille. Il aide à l’intégration des enfants aveugles dans des classes normales. • La canne blanche et/ou le chien d’aveugle servent à guider les aveugles lors de leurs déplacements. • Dans certaines villes, les trottoirs sont équipés de bandes rugueuses qui sont des repères très utiles pour les personnes aveugles.
Les pathologies, les déficiences et leurs incidences sur l’individu
A La définition de la santé
C La maladie : « altération de la santé »
D La classification des maladies
1 La classification par étiologie
2 La classification par typologie
E La politique de santé publique
2 Les échelons de la prévention
La prévention primaire
A Définitions du « normal » et du « pathologique »
2 Le malade mental
A Les notions de déficience, d’incapacité, d’inadaptation
1 La déficience
B Les situations de handicaps
1 Le handicap moteur
2 Le handicap mental
3 Le handicap sensoriel
Les déficiences visuelles
Les déficiences auditives
C Les conséquences du handicap
2 Les conséquences sur la vie familiale
3 Les conséquences sur la vie sociale
4 Les conséquences sur la vie professionnelle
D Les aides techniques
2 Les aides techniques pour les handicaps sensoriels
La rééducation et le matériel adaptés aux déficients visuels
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