Chapitre 2 Le membre inférieur, clé de la stabilité Très souvent étudié pour son rôle dans la marche et dans la locomotion, le membre inférieur de l’Homme est aussi un élément clé de sa stabilité. Plus encore que dans toutes les autres espèces, du fait de la bipédie, le membre inférieur humain ne peut assurer un quelconque déplacement sans satisfaire aux importantes conditions de stabilité qui s’imposent à lui. La notion de stabilité rejoignant celle d’équilibre, notons que la physique distingue trois types d’équilibre du solide : instable, stable et neutre (figure 2.1) : • un corps est en équilibre instable s’il tend à poursuivre son mouvement après avoir été légèrement déplacé ; • un corps est en équilibre stable si, après un déplacement, il tend à revenir à sa position initiale ; • un corps est en équilibre neutre quand, après avoir subi un léger déplacement, il garde sa nouvelle position. Au niveau articulaire, la notion de stabilité est à la fois contradictoire, complémentaire et indissociable de celle de mobilité. De façon simplificatrice, on peut considérer que, dans une articulation, plus l’une des deux composantes est forte, plus l’autre est généralement faible. Il en résulte un principe clinique de base selon lequel la stabilité articulaire se définit principalement selon la qualité de la relation anatomique existante entre les surfaces articulaires de deux os voisins. Cliniquement, la notion de stabilité repose sur des critères comme la coaptation ou la cohésion, la congruence et la présence ou l’absence de contact des surfaces articulaires (figure 2.2) : • articulation normale : la congruence et la cohésion sont respectées ; • articulation laxe ou hypermobilité : le jeu articulaire est exagéré, la cohésion articulaire est diminuée, mais la congruence est maintenue ; • articulation subluxée : il y a contact partiel des surfaces articulaires, avec perte de la congruence ; • articulation disloquée : il y a perte de contact des surfaces articulaires. Si l’on reprend l’exemple de la bille en équilibre stable, le travail à fournir pour la « déloger » du puits dans lequel elle se trouve dépend de la profondeur du trou ! Même très intuitivement, on peut comprendre que plus le trou est profond et plus la hauteur du déplacement à effectuer est importante, plus le travail à fournir doit être conséquent (figure 2.3). • elles ont les propriétés de résistance voulue et de viscoélasticité nécessaire pour rétablir l’équilibre lors d’une déstabilisation importante ; • les ligaments sont des structures viscoélastiques passives ; • les muscles sont des organes viscoélastiques dynamiques ; • ces propriétés varient en fonction de la cinématique articulaire pour permettre un mouvement complet de l’articulation, tout en assurant une protection satisfaisante dans les différents secteurs articulaires. • au premier niveau : l’unité articulaire ; • au second niveau : la chaîne articulée ou le segment articulé ; • au troisième niveau : la globalité corporelle qui s’équilibre par le biais de l’appareil locomoteur. • d’une part, ils permettent d’avoir une base d’appui stable, indispensable à tout déplacement corporel ; • d’autre part, ils sont le point de départ de tous les mécanismes d’équilibration corporelle, particulièrement importants du fait de la bipédie. La stabilité articulaire résulte de nombreux mécanismes relevant : • de la géométrie articulaire ; • des éléments de restriction passive (tissus capsuloligamentaires) ; • des stabilisateurs dynamiques ; Selon Dufour et Pillu (2006), la stabilité osseuse est fonction de plusieurs paramètres : • la concordance concerne les rayons de courbure des surfaces concernées : plus les rayons sont identiques, moins il existe de variétés de glissements ; • la congruence correspond à l’emboîtement des surfaces : la congruence osseuse peut parfois être améliorée par la présence de fibrocartilages qui améliorent la congruence articulaire ; • les rapports angulaires des os voisins déterminent le mode de transmission des contraintes : l’articulation est d’autant plus stable que cette transmission se fait le long d’un seul et même axe ; • l’irrégularité de l’interligne, par exemple selon une ligne brisée, donne plus de stabilité à l’articulation ; • les rapports avec la pesanteur : chaque fois que celle-ci joue un rôle coaptateur, elle exerce un effet stabilisateur.
La stabilité : un concept difficile à définir !
Considérations physiques : stabilité et équilibre
Considérations cliniques
Considérations énergétiques
La stabilité : une nécessité systémique !
Intégrité articulaire
Stabilité aux différents niveaux
Stabilité de l’unité articulaire
Quelle stabilité ?
Facteurs structuraux : géométrie articulaire
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