2: Examen clinique

2 Examen clinique




L’examen clinique est la phase essentielle de la démarche diagnostique. Il comprend un examen clinique général et un examen dermatologique. Cependant, la confirmation d’une maladie générale, grâce à des examens complémentaires spécifiques, n’est entreprise qu’après l’examen dermatologique.



EXAMEN CLINIQUE GÉNÉRAL


L’examen clinique général doit être réalisé systématiquement, afin de mettre en évidence une éventuelle maladie générale, dont un mode d’expression serait cutané, ou bien d’estimer l’importance du retentissement général de la dermatose.






EXAMEN DERMATOLOGIQUE


La dermatologie étant une discipline très visuelle, un bon éclairage est indispensable. Une bonne contention peut s’avérer nécessaire. L’animal est d’abord examiné d’assez loin, pour se faire une idée de la distribution générale des lésions. Suit, ensuite, une observation rapprochée dans un ordre logique : tête vers la queue, face dorsale puis ventrale, revêtement cutané puis muqueuses, afin de ne rien oublier. On peut, ainsi, évaluer les anomalies cutanées, les modifications des phanères et la présence d’éléments étrangers.



IDENTIFICATION DES LÉSIONS


L’identification des lésions cutanées est une étape cruciale pour le diagnostic de la dermatose. Les lésions que l’on peut observer se répartissent en 3 groupes : lésions primaires, lésions pouvant être primaires ou secondaires et lésions secondaires.



Lésions primaires


Les lésions primaires (tableau 2.I) se développent spontanément et sont le reflet direct de la maladie. Elles traduisent, au plan morphologique, le processus lésionnel dont elles permettent de suspecter le mécanisme. Leur identification est d’une grande importance car elle oriente toujours la démarche, voire aboutit quelquefois au diagnostic. Certaines d’entre elles sont très fugaces, aussi, une observation répétée peut s’avérer nécessaire, imposant parfois l’hospitalisation de l’animal.


Tableau 2.I Les lésions primaires en dermatologie














Lésions primaires
Modification de la couleur Érythème
Purpura
Macule
Lésions solides (œdème, infiltrat cellulaire ou surcharge en matériel amorphe) Papule et plaque Nodule, tumeur et kyste Végétations et verrucosités
Lésions remplies de liquide Vésicule et bulle Pustule


Érythème


L’érythème est la lésion dermatologique la plus courante. Il s’exprime par une rougeur congestive de la peau, localisée ou diffuse, qui s’efface à la vitropression (fig. 2.1). Il traduit une vasodilatation dermique superficielle. Il accompagne la majorité des dermatoses, dont il peut être le seul signe. Les érythèmes actifs, dus à une dilatation artériolaire, sont les seuls observés en médecine vétérinaire. On distingue les érythèmes localisés dont la topographie est généralement directement fonction de la cause et les érythèmes diffus observés, par exemple, lors d’allergie ou de toxidermie.






Papule – plaque


La papule est une petite lésion, pleine et surélevée, d’un diamètre compris entre 1 et 3 millimètres (fig. 2.5). La plaque est de plus grande taille et résulte de la coalescence de plusieurs papules (fig. 2.6) ; la lésion élémentaire doit être recherchée en périphérie. Les papules peuvent être épidermiques, dermiques ou folliculaires. Les papules épidermiques sont causées par de la spongiose ou une hyperplasie de l’épiderme. Les papules dermiques représentent un épaississement circonscrit du derme. Lorsqu’elles sont dues à un œdème dermique, ce sont des papules ou des plaques urticariennes, également appelées plaques ortiées, à surface plane et sont érythémateuses et fugaces (fig. 2.7). Lorsque l’œdème s’étend à l’hypoderme, tissu beaucoup plus lâche, il diffuse et entraîne une tuméfaction régionale aux limites incertaines, c’est l’angio-œdème ou œdème de Quincke. Les papules dues à un infiltrat cellulaire inflammatoire sont fermes et souvent bien délimitées. Les papules dysmétaboliques sont dues à l’accumulation dermique d’une substance amorphe à la suite d’un trouble métabolique général ou local tel qu’une calcinose, une xanthomatose ou une mucinose cutanées. Les papules folliculaires sont dues à une folliculite bactérienne, fongique (dermatophytose) ou parasitaire (démodécie).







Vésicule – bulle


La vésicule est une lésion en dôme, de petite taille, en général de 1 à 3 millimètres et ne dépassant pas 1 centimètre, et contenant une collection de liquide clair (fig. 2.9). La minceur de l’épiderme rend ces lésions fragiles et transitoires. La bulle est une vésicule dont le diamètre est supérieur à 1 centimètre. Les vésicules et les bulles sont situées dans le massif épidermique ou à la jonction dermo-épidermique. Les vésicules et les bulles épidermiques se forment par dissociation des kératinocytes par de la spongiose, comme dans les dermatites de contact, ou par l’action d’autoanticorps, comme dans les pemphigus, ou par nécrose des kératinocytes comme dans le lupus érythémateux, les toxidermies ou les viroses cutanées. Les vésicules et les bulles sous-épidermiques se forment par décollement dermo-épidermique dû, soit à l’accumulation de sérosité lors d’œdème dermique très intense dans certaines dermatites inflammatoires, soit à une lésion de la jonction dermo-épidermique elle-même, secondaire à l’action d’autoanticorps, comme dans la pemphigoïde, ou à une anomalie de la synthèse d’un de ses composants, comme dans les épidermolyses bulleuses héréditaires. Le terme impétigo bulleux désigne, en fait, une pyodermite caractérisée par des pustules, sous-cornées, de grande taille (fig. 2.10).





Pustule


C’est une collection liquidienne en relief, d’emblée purulente, dont la taille va de quelques millimètres à 1 centimètre. On distingue cliniquement les pustules non folliculaires, indépendantes des follicules pileux et rencontrées dans les impétigos et les pemphigus superficiels (fig. 2.11 et 2.12), et les pustules folliculaires, centrées sur les follicules pileux et qui correspondent à l’infection de l’appareil pilo-sébacé. Ces folliculites peuvent avoir une origine bactérienne (fig. 2.13), démodécique ou fongique. Elles peuvent évoluer vers la furonculose, par formation d’un microabcès intradermique, après éclatement du follicule (fig. 2.14). Malheureusement, les pustules sont souvent fugaces et s’expriment surtout par des lésions secondaires : collerettes épidermiques (fig. 2.15) et croûtes.


Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on 2: Examen clinique

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access