Partie 2 Dermatologie
Maladie de Hailey-Hailey (pemphigus chronique bénin familial)
Antiscabieux et antipédiculeux
Dermocorticoïdes de classe III
Infections sexuellement transmissibles
Dermatoses virales – Verrues et condylomes
Kératolytiques-acide salicylique
Maladies bulleuses : pemphigoïde bulleuse.
Bas et bandes de contention veineuse
ACNÉ
FICHE MALADIE
DÉFINITION
L’acné est une affection très fréquente, touchant préférentiellement le visage et le dos des adolescents. Bénigne, elle évolue spontanément vers la guérison, parfois après plusieurs années d’évolution. Le seul risque est celui de l’évolution cicatricielle locale dans les formes graves (visage « grêlé »).
CAUSES ET MÉCANISMES
• Génétique : transmission héréditaire sur un mode mal éclairci.
• Sécrétion : le sébum est le « fuel de l’inflammation de l’acné ».
• Facteurs hormonaux : essentiellement les androgènes, chez l’homme comme chez la femme.
• Facteurs bactériens : en particulier Propionibacterium acnes, retrouvé en abondance dans le follicule pilo-sébacé.
• Facteurs inducteurs ou aggravants (à toujours rechercher) :
• Certains médicaments (corticoïdes par voie générale ou dermocorticoïdes, vitamine B12, androgènes, contraceptifs à activité androgénique, RIMIFON, DYHIDAN, SURVECTOR, barbituriques, etc.).
• Certaines professions exposées (goudron, chlore, etc.).
• Rebond après une exposition solaire.
• Pathologie endocrinienne (hypercortisolisme, tumeurs virilisantes).
DIAGNOSTIC
L’acné associe, à des degrés variables :
• les comédons ouverts : sébum et kératine s’accumulent dans un follicule pilo-sébacé ouvert sur l’extérieur ; ce sont les points noirs ;
• les comédons fermés : sébum et kératine s’accumulent dans un follicule pilo-sébacé fermé ; ce sont les microkystes, ou points blancs ;
• les papules, élevures rouges, traduisant l’inflammation autour de ce follicule obstrué ;
• les pustules, traduisant la destruction puriforme du follicule pilo-sébacé ;
• les nodules, très inflammatoires, pouvant laisser une cicatrice inesthétique ; ils sont développés à partir de kystes profonds, inflammatoires et rompus.
TRAITEMENT
L’acné doit être traitée pour éviter :
Le traitement a trois cibles :
• Agir sur la composante rétentionnelle en vidant les comédons et en empêchant leur formation :
• Agir sur les composantes infectieuse et inflammatoire :
• Réduire la séborrhée. Un traitement antiandrogénique est utilisable seulement chez la femme et en l’absence de contre-indications : acétate de cyprotérone (ANDROCUR).
Précautions d’emploi
Arrêt du traitement si : troubles oculaires, signes d’hépatite, accident thromboembolique, céphalées importantes.
Surveillance clinique : examen gynécologique avec palpation des seins, poids, pression artérielle.
Surveillance biologique : lipides sanguins, glycémie, bilan hépatique.
Érysipèle
FICHE MALADIE
TRAITEMENT
Dans le cas contraire, le patient est hospitalisé.
• PÉNICILLINE G par voie IV : posologie adaptée au poids, 200 000 UI/kg/j en 6 inj. (par exemple, 90 kg = 3 MUI 6 fois/j).
• Relais per os après 48 h d’apyrexie par pénicilline V (ORACILLINE) : 1 à 2 cp. à 1 million d’unités 3 fois/j ou amoxicilline 1 g x 3/j pour une durée totale de 15 jours à 3 semaines.
• Traitement de la porte d’entrée cutanée : soins d’ulcères, de plaies, d’intertrigo inter-orteil. Par exemple : antisepsie de plaies cutanées par éraflures par BÉTADINE solution dermique 10 % 2 fois/j pendant 1 semaine.
• Anticoagulation préventive s’il existe des facteurs de risque de thrombose veineuse associés. Par exemple : LOVENOX 0,2 mL ou 0,4 mL SC 1 fois/j jusqu’à amélioration des signes inflammatoires et reprise normale de la marche.
• Vaccination antitétanique à jour.
• Antalgiques contre la douleur.
PRÉVENTION DES RÉCIDIVES
SURVEILLANCE DU TRAITEMENT
• Dessiner les limites de l’inflammation à l’aide d’un marqueur pour la surveillance.
• Pose d’une voie veineuse périphérique pour perfusion d’antibiotiques actifs sur le streptocoque (type penicilline), toujours après avoir interrogé le patient sur l’existence ou non d’une allergie à la pénicilline.
• Héparine de bas poids moléculaire SC si prescrite.
• Port de gants lors des soins et de la préparation des perfusions de pénicilline.
• Soins locaux de la porte d’entrée (BÉTADINE sur une plaie cutanée, sur un intertrigo interorteils).
ÉDUCATION ET CONSEILS
• bien suivre le traitement prescrit en insistant sur la durée de l’antibiothérapie d’au moins 15 jours ;
• prendre en charge l’insuffisance veineuse et/ou lymphatique par des drainages des membres inférieurs, le port d’une contention veineuse adaptée du matin jusqu’au soir, la marche régulière, le repos jambes surélevées, la perte de poids ;
• prendre en charge un ulcère de jambe ;
• avoir une hygiène rigoureuse des pieds et des jambes ;
• traiter rapidement une nouvelle porte d’entrée cutanée.
• suivre le traitement antibiotique au long cours, s’il est prescrit en raison de la persistance d’une porte d’entrée.
ERYSIPÈLE : SOINS DES PIEDS
L’hygiène des pieds doit être quotidienne :
• laver les pieds et les espaces interdigitaux à l’eau tiède avec un savon doux ;
• bien rincer et sécher par tamponnement ;
• en dehors de tout contexte infectieux, réaliser un bain de pieds une fois par semaine pendant 5 à 7 minutes maximum. Il est important de ne pas dépasser cette durée pour éviter le ramollissement et la sécheresse cutanée qui prédisposeraient à la survenue de lésions ;
• couper les ongles au carré. Ils ne doivent pas dépasser le bord de l’orteil ni être trop courts (pour éviter les ongles incarnés) ;
• hydrater la surface des pieds chaque jour avec une crème nourrissante dépourvue de lanoline (car allergisante), sans en mettre entre les orteils pour éviter de créer un environnement humide propice aux mycoses ;
• préférer des bas en coton blanc non serrés pour éviter macération et problèmes circulatoires ;
• si les pieds tendent à transpirer ou à être malodorants facilement : un antiseptique et un antitranspirant spécifique peuvent être indiqués pour prévenir les moiteurs et les échauffements ;
• changer régulièrement de chaussures en fonction des activités est fortement recommandé quotidiennement ;
• le choix d’une chaussure doit tenir compte de la morphologie du pied pour éviter toute blessure ou problème circulatoire ;
• éviter sparadraps autocollants et sprays déodorants qui abîment la peau ;
• Ne pas marcher pieds nus pour éviter toute blessure ;
• éviter toute source de chaleur telles que bain brûlant, bouillotte et radiateurs ;
• bien observer l’ensemble du pied, à l’aide d’un miroir et signaler sans attendre l’apparition d’une rougeur, d’un oedème, d’une fissure, d’une lésion, d’un écoulement, au pédicure, au podologue ou au médecin traitant.
FURONCLES
FICHE MALADIE
DÉFINITION, CAUSES ET MÉCANISMES
TRAITEMENT
• Antisepsie locale, par exemple chlorhexidine sur les lésions 1 à 2 fois/j et pansement, associée à une douche quotidienne avec un antiseptique (CYTÉAL, SEPTIVON).
• Hygiène correcte fondamentale, avec lavages des mains pluriquotidiens lors des situations de la vie courante et après chaque pansement, brossage des ongles, coupés court, avec un savon antiseptique.
• Antibiothérapie locale dans les gîtes réservoirs de staphylocoque (narines, anus, conduits auditifs externes, creux axillaires, ombilic, régions rétroauriculaires et cicatrices d’anciens furoncles) 2 fois/j pendant 1 semaine en cas de furonculose avec FUCIDINE ou MUPIDERM en cas de staphylocoque méticilline-résistant (SARM) après prélèvements bactériologiques du patient et, parfois, de sa famille en cas de récidives.
• En présence de fièvre, l’hospitalisation s’impose.
• Il est indiqué en cas de furoncles multiples, de furoncle médio-facial, de terrain débilité, ou en cas de furonculose ; on choisit un antibiotique anti-staphylocoque doré, PYOSTACINE 50 mg/kg/j.
• En cas de furonculose, on recherchera un diabète associé, une prise de corticoïdes au long court et tout autre traitement immunosuppresseur, un contage familial, un déficit immunitaire (sida), une atopie, une carence martiale.
• Arrêt de travail en cas de travail au contact des aliments.
PRONOSTIC
L’évolution est favorable sous traitement antiseptique local et antibiotique par voie générale.
ÉDUCATION ET CONSEILS EN CAS DE FURONCULOSE CHRONIQUE
Les furoncles sont des infections bactériennes profondes des follicules des poils.
• le port de sous-vêtements et de vêtements amples, plutôt en coton ;
• le brossage des ongles, coupés court, avec un antiseptique, et les lavages des mains pluriquotidiens ;
• la réalisation d’une douche quotidienne avec un savon antiseptique ;
PRÉLÈVEMENT BACTÉRIOLOGIQUE D’UNE PUSTULE
• Expliquer au patient l’intérêt et le déroulement de l’examen.
• Installer le patient confortablement.
• Adapter stérilement l’aiguille sur la seringue.
• Prélever le contenu d’une pustule sans toucher la peau alentour, en perçant une pustule avec l’aiguille et en aspirant le contenu avec la seringue.
• Ne pas désadapter l’aiguille de la seringue.
• Remplir le bon de laboratoire en précisant l’identité du patient, le service d’origine, le lieu, la nature, la date et l’heure des prélèvements, ainsi que le traitement reçu par le patient, et surtout que l’aiguille reste en place en raison de la nature du prélèvement (l’essentiel du matériel à examiner étant dans l’aiguille et non pas dans la seringue).
• Acheminer sans délai le prélèvement au laboratoire de bactériologie.
MYCOSES CUTANÉES ET MUQUEUSES
CANDIDOSES
FICHE MALADIE
CAUSES ET MÉCANISMES
Les facteurs favorisant le développement de Candida albicans sont :
DIAGNOSTIC
• Anale : la candidose est une des causes les plus fréquentes de prurit anal. Une anite douloureuse peut l’accompagner. Elle s’associe souvent à un foyer digestif.
• Vulvo-vaginale : cause fréquente de prurit vulvaire avec érythème, œdème, dépôts blanchâtres et vaginite douloureuse responsable de leucorrhées (à différentier d’une simple vulvite irritative, d’une dermatite séborrhéïque ou d’un psoriasis vulvaires).
• Génitale masculine : atteinte du gland, parfois du prépuce (balanite ± posthite), qui est rouge vernissé et recouvert d’un enduit blanchâtre ; une urétrite est parfois associée.