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Calcul intégral ou résoudre y′ = f(x)
III. Propriétés générales de linéarité des intégrales
IV. Propriétés des intégrales définies
V. Rappel de primitives de fonctions usuelles
VI. Quelques méthodes de calcul d’une intégrale
VII. Application : valeur moyenne d’une fonction
VIII. Extension de la notion d’intégrale
IX. Évaluation de l’aire sous la courbe : intégration numérique
X. Exercice d’application d’étude de fonctions et de calcul intégral
On étudiera dans ce chapitre la résolution d’équations de type y′ = f(x).
Revenons donc sur la résolution de ces équations de type y′ = f(x).
Dans ce cas on ne connaît pas la fonction y = F(x) mais on connaît sa dérivée y′ = f(x) c’est-à-dire la vitesse de changement de y par rapport à x : on cherche donc la fonction y = F(x) telle que F′(x) = f(x). Cette fonction F(x) dont la dérivée donne f(x) s’appelle une primitive de f(x) : « une » car elle est définie à une constante près et « primitive » signifiant en quelque sorte « à l’origine de ».
Cette situation est très fréquente en biologie :
• par exemple on connaît la vitesse de croissance d’une population d’insectes en fonction du temps et on cherche la fonction p(t) ;
• par exemple on connaît la vitesse de variation d’une concentration plasmatique d’un médicament en fonction du temps C′ = et on veut en déduire la fonction C(t) décrivant la variation de la concentration au cours du temps.
Ainsi se pose la question de savoir comment faire cette opération inverse de la dérivée ou encore comment « comment anti-dériver ? »
Ensuite on appliquera le théorème fondamental du calcul intégral : « calculer une aire sous la courbe représentative de la fonction f(x) continue ou calculer une primitive de f(x) sont deux façons d′« anti-dériver » qui conduisent au même résultat ».
I Exemple introductif
On vérifie le théorème précédent sur un intervalle [a, b].
Calculer l’aire délimitée par l’axe des x, la droite représentative de la fonction f(x) = 2x + 1 et les droites verticales x = a et x = b: Cela revient à calculer l’aire du trapèze coloriée en bleu, soit A cette aire.
Ici on trouve en x = a la première base f(a) = 2a + 1 et en x = b la deuxième base f(b) = 2b + 1.
La hauteur du trapèze est représentée par le segment de longueur b − a.
A = [(2a + 1) + (2b + 1)](b − a).
Calculer une primitive F(x) de f(x):
La relation F′(x) = f(x) est vraie quelle que soit la valeur donnée à la constante : on l’appelle « constante arbitraire » et on l’écrira par la suite Cte.
On trouve ici pour f(x) = 2x + 1 une primitive :
F(b) − F(a) = (b2 + b + Cte) − (a2 + a + Cte) = (a + b +1)(b − a).
La constante Cte s’élimine car c’est la même puisque c’est la même primitive.
II Généralisation
Comment généraliser cette propriété si la courbe représentative de f(x) n’est pas une droite ?
A Comment calculer l’aire sous la courbe
quand f(x) est quelconque ?
On voit sur la figure 2.2 qu’en suivant le chemin M, N, O, P… on décrit des sommes majorantes de rectangles et qu’en suivant le chemin m, n, o, p… on décrit des sommes minorantes de rectangles : ces deux sommes encadrent bien l’aire sous la courbe de la fonction f(x).
B Quelle relation existe-t-il entre
et les primitives de f(x) ?
• Choisissons un point x variable de l’intervalle [a, b] et définissons la fonction « aire » qui est une fonction de x : . On voit que sous le signe intégral on fait apparaître une nouvelle variable, t qui est la variable selon laquelle on fera la décomposition en rectangles élémentaires.
• L’aire S(x) est délimitée (tracé en rouge) par la droite verticale passant par x = a et par celle passant par x variable (qui appartient à [a, b]), par l’axe des abscisses et par le tracé de la courbe.
• On va montrer que S(x) est la primitive de f(x) (c’est-à-dire que S′(x) = f(x)) qui s’annule en a.
Sur la figure 2.3, les aires quadrillées des rectangles sont les aires hf(t) et hf(t + h). Ces deux aires rectangulaires encadrent l’aire délimitée dans sa partie supérieure par l’arc de courbe souligné en pointillé rouge ; cette aire peut s’évaluer comme étant la différence entre la fonction S(t + h) qui est représentée par l’aire délimitée par les droites verticales passant par x = a et x = t + h et la fonction S(t) qui est représentée par l’aire délimitée par les droites verticales passant par x = a et x = t. On peut donc écrire que la différence des aires S(t + h) et S(t) est encadrée par les aires de deux rectangles hf(t) et hf(t + h) :
hf(t) ≤ S(t + h) − S(t) ≤ hf(t + h).
On rappelle que h est positif, on peut alors diviser par h sans changer le sens de l’inégalité :
Évaluons cette inégalité quand h → 0+.
car f est continue sur [a, b].
Or, on a vu dans le chapitre 1 que exprime la dérivée de S(t), résultat encore vrai si h → 0+.
Avec les notations différentielles on peut écrire h = dt.
Cette relation est vraie pour toute valeur x appartenant à l’intervalle [a, b] :
S′(x) = f(x) et donc S(x) est une primitive de f(x).
D’autres lettres que t peuvent être employées sous le signe intégral, par exemple :
On dit que la variable d’intégration est une variable muette (on l’a appelée soit t soit u et cela ne change rien au résultat).
C Quelques remarques sur le signe ∫
Attention avec le même symbole ∫ on représente :
• soit une intégrale qui est un nombre (intégrale définie) et qui peut se calculer :
− de façon approchée en évaluant l’aire sous la courbe : c’est ce que l’on fait quand on ne connaît pas la fonction f(x) ou quand on n’en connaît pas de primitive (voir § IX. Évaluation de l’aire sous la courbe : intégration numérique),
− ou à partir d’une primitive :
Les primitives de x2 sont F(x) = + Cte :
Ici aussi la Cte s’élimine. La différence F(2) − F(1) est représentée par : donc
;
• soit l’ensemble des primitives ou intégrale indéfinie :
– on note ∫f(x) dx = F(x) cette intégrale indéfinie.
Quelle que soit la valeur affectée à la constante d’intégration, la dérivée de F(x) vaut x2.
• soit une primitive précise de f(x) qu’on note : cette primitive s’annule en x = a et est une fonction de x.
Ce type d’intégrales se retrouvera dans le chapitre 7, dans l’étude de la fonction de répartition.
III Propriétés générales de linéarité des intégrales
Ces propriétés de linéarité sont vraies pour les intégrales définies, indéfinies et les primitives.
f(x) et g(x) étant continues sur [a, b].
∫(f(x) + g(x)) dx = ∫f(x) dx + ∫g(x) dx.
IV Propriétés des intégrales définies
Relation de Chasles (c ∈ [a, b]): Cette relation se démontre aisément puisqu’il y a égalité numérique avec l’aire sous la courbe.
Signe d’une intégrale et parité de f(x): Si sur un intervalle [x1, x2] la fonction f(x) > 0 alors F′(x) = f(x) > 0 est positive, donc F(x) est croissante sur [x1, x2] donc F(x2) − F(x1) > 0. Or cette différence représente l’aire sous la courbe, donc si f(x) > 0 alors l’aire sous la courbe est positive ; de même si f(x) < 0 alors l’aire sous la courbe est négative.
On peut dire que par raison de symétrie,.
• Si f(x) est impaire sur [− a, a], alors f(− x) = − f(x), les aires sont égales en valeurs absolues mais de signes opposés : .
V Rappel de primitives de fonctions usuelles
Ces relations sont vraies quelles que soient les lettres utilisées, par exemple :
VI Quelques méthodes de calcul d’une intégrale
Nous verrons l’intégration par changement de variables, l’intégration par parties et l’intégration des fractions rationnelles dans les cas les plus simples.