2: Calcul intégral ou résoudre y′ = f(x)

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Calcul intégral ou résoudre y′ = f(x)



On étudiera dans ce chapitre la résolution d’équations de type y′ = f(x).


Tout d’abord nous montrerons, sur un exemple, la relation qui existe entre le calcul d’une aire sous la courbe représentative de la fonction f(x) et le calcul intégral. Nous rappellerons les propriétés générales des intégrales et le formulaire de calcul de primitives. Nous traiterons du calcul intégral selon les trois méthodes suivantes : intégration par changement de variable, intégration par parties, intégration de fractions rationnelles en se limitant aux racines réelles pour un dénominateur de deuxième degré. Nous définirons la notion de valeur moyenne d’une fonction. En vue des applications du calcul intégral en probabilités nous étendrons cette notion de calcul intégral lorsque les bornes sont infinies, lorsque la fonction est infinie ou lorsque la fonction est continue par morceaux. Et pour finir nous aborderons le cas de l’évaluation numérique d’une intégrale, très utilisée en pharmacocinétique.


Revenons donc sur la résolution de ces équations de type y′ = f(x).


Dans ce cas on ne connaît pas la fonction y = F(x) mais on connaît sa dérivée y′ = f(x) c’est-à-dire la vitesse de changement de y par rapport à x : on cherche donc la fonction y = F(x) telle que F′(x) = f(x). Cette fonction F(x) dont la dérivée donne f(x) s’appelle une primitive de f(x) : « une » car elle est définie à une constante près et « primitive » signifiant en quelque sorte « à l’origine de ».


Cette situation est très fréquente en biologie :



Cette recherche de primitives semble être l’opération inverse de la dérivation. Alors que la dérivation, lorsqu’elle est possible, ne pose pas de difficulté technique, la recherche de primitives peut être plus délicate et parfois même impossible.


Ainsi se pose la question de savoir comment faire cette opération inverse de la dérivée ou encore comment « comment anti-dériver ? »


Tout d’abord une condition doit être respectée : on « anti-dérive » sur un intervalle où la fonction est continue, nous appellerons [a, b] cet intervalle avec a inférieur à b.


Ensuite on appliquera le théorème fondamental du calcul intégral : « calculer une aire sous la courbe représentative de la fonction f(x) continue ou calculer une primitive de f(x) sont deux façons d′« anti-dériver » qui conduisent au même résultat ».



I Exemple introductif


Soit une fonction affine f(x) = 2 + 1. Attention, ici f(x) c’est une dérivée et on veut « anti-dériver » f(x).


On vérifie le théorème précédent sur un intervalle [a, b].









II Généralisation


Comment généraliser cette propriété si la courbe représentative de f(x) n’est pas une droite ?



A Comment calculer l’aire sous la courbe image quand f(x) est quelconque ?


On décompose cette aire en aires élémentaires que l’on somme (on retrouve la lettre S du signe intégral). Pour simplifier le calcul, ces aires élémentaires seront des rectangles, tous de même largeur h (« pas ») constante par convention positive. Les longueurs de ces rectangles seront des valeurs prises par la fonction f(x) successivement en x et x + h. L’aire sous la courbe recherchée sera encadrée par des sommes de rectangles « majorantes » et des sommes de rectangles « minorantes ».


On voit sur la figure 2.2 qu’en suivant le chemin M, N, O, P… on décrit des sommes majorantes de rectangles et qu’en suivant le chemin m, n, o, p… on décrit des sommes minorantes de rectangles : ces deux sommes encadrent bien l’aire sous la courbe de la fonction f(x).



Si h → 0 c’est-à-dire si le nombre de rectangles de décomposition devient infini, alors cette somme d’aires de rectangles a pour valeur limite l’aire sous la courbe (nous nous placerons dans les cas où cette limite existe, on dit alors que la fonction est intégrable sur l’intervalle [a, b] qui sont les bornes d’intégration).



B Quelle relation existe-t-il entre image et les primitives de f(x) ?




Sur la figure 2.3, les aires quadrillées des rectangles sont les aires hf(t) et hf(t + h). Ces deux aires rectangulaires encadrent l’aire délimitée dans sa partie supérieure par l’arc de courbe souligné en pointillé rouge ; cette aire peut s’évaluer comme étant la différence entre la fonction S(t + h) qui est représentée par l’aire délimitée par les droites verticales passant par x = a et x = t + h et la fonction S(t) qui est représentée par l’aire délimitée par les droites verticales passant par x = a et x = t. On peut donc écrire que la différence des aires S(t + h) et S(t) est encadrée par les aires de deux rectangles hf(t) et hf(t + h) :



hf(t) ≤ S(t + h) − S(t) ≤ hf(t + h).


On rappelle que h est positif, on peut alors diviser par h sans changer le sens de l’inégalité :


image



Évaluons cette inégalité quand h → 0+.


image car f est continue sur [a, b].


Donc image.


Or, on a vu dans le chapitre 1 que image exprime la dérivée de S(t), résultat encore vrai si h → 0+.


Donc S′(t) = f(t).



Avec les notations différentielles on peut écrire h = dt.


Cette relation est vraie pour toute valeur x appartenant à l’intervalle [a, b] :


S′(x) = f(x) et donc S(x) est une primitive de f(x).


En x = a les droites verticales qui délimitent S(x) sont confondues alors S(a) = 0. On en déduit que S(x) est la primitive de f(x) qui s’annule en a.


D’autres lettres que t peuvent être employées sous le signe intégral, par exemple :


image



On dit que la variable d’intégration est une variable muette (on l’a appelée soit t soit u et cela ne change rien au résultat).




C Quelques remarques sur le signe ∫


Attention avec le même symbole ∫ on représente :



• soit une intégrale qui est un nombre (intégrale définie) image et qui peut se calculer :



• soit l’ensemble des primitives ou intégrale indéfinie :



• soit une primitive précise de f(x) qu’on note image : cette primitive s’annule en x = a et est une fonction de x.


    Par exemple : image qui s’annule bien en x = 2.


Ce type d’intégrales se retrouvera dans le chapitre 7, dans l’étude de la fonction de répartition.




IV Propriétés des intégrales définies


image : l’aire est nulle







Signe d’une intégrale et parité de f(x): Si sur un intervalle [x1, x2] la fonction f(x) > 0 alors F′(x) = f(x) > 0 est positive, donc F(x) est croissante sur [x1, x2] donc F(x2) − F(x1) > 0. Or cette différence représente l’aire sous la courbe, donc si f(x) > 0 alors l’aire sous la courbe est positive ; de même si f(x) < 0 alors l’aire sous la courbe est négative.





On peut dire que par raison de symétrie,image.


image




image




On proposera dans un paragraphe ultérieur une démonstration plus rigoureuse, par changement de variable, de ces résultats.




VI Quelques méthodes de calcul d’une intégrale


Nous verrons l’intégration par changement de variables, l’intégration par parties et l’intégration des fractions rationnelles dans les cas les plus simples.


Dans ce paragraphe on utilisera la notation différentielle df(x) = f′(x) dx et la notation majuscule pour les primitives, F′(x) = f(x).



A Changement de variables


Les formules sont données pour les intégrales indéfinies mais s’appliquent aux intégrales définies à condition que la fonction soit définie sur l’intervalle d’intégration et que les bornes soient adaptées à cette nouvelle variable (ce passage aux intégrales définies peut être délicat).


On ne sait pas calculer l’intégrale I = ∫f(x) dx.


On passe à la variable t telle que :








x = ϕ(t) dx = ϕ′(t) dt I = ∫f(ϕ(t))ϕ(t) dt = ∫g(t) dt.

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May 9, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 2: Calcul intégral ou résoudre y′ = f(x)

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