PNEUMOCONIOSES (2)
Réparation
Principe
Il y a présomption d’origine (surtout si les délais maximaux de prise en charge sont respectés).
Types d’indemnisation
• Indemnité de changement d’emploi (si anomalie radiologique isolée).
• Soins gratuits (si en rapport avec l’affection).
• Rente, dont le taux est fixé en fonction de l’IPP (incapacité partielle permanente), si atteinte fonctionnelle.
• ITT (incapacité temporaire totale) lors des complications reconnues dans les tableaux.
En pratique
1). Le médecin qui diagnostique la pneumoconiose doit faire un certificat médical descriptif en 3 exemplaires.
2). C’est au patient de faire la déclaration (accompagnée du certificat médical) auprès de son centre de Sécurité sociale, en détaillant l’exposition professionnelle.
3). Le médecin-conseil de ce centre constituera un dossier, pourra prendre l’avis d’un « médecin agréé en matière de pneumoconiose » ou transmettre le dossier au CRRMP (Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles) qui imposera son avis pour les cas les plus litigieux.
4). À l’issue de cette expertise, la maladie est reconnue et un taux d’IPP est proposé.
MALADIES PROFESSIONNELLES LIÉES À UNE EXPOSITION À L’AMIANTE (1)
Stratégie de surveillance médicale des personnes exposées ou ayant été exposées à l’amiante (extrait de la conférence de consensus de janvier 1999) [1]
Expositions fortes
Le premier de ces bilans comporte :
Ces bilans doivent être répétés tous les 6 ans.
Dans l’intervalle doivent être organisés tous les 2 ans des bilans comportant :
Expositions intermédiaires
Le premier de ces bilans comporte :
– une radiographie thoracique, suivie, en cas d’anomalies et si nécessaire, d’un scanner thoracique ;
– des EFR comportant une spirométrie et une courbe débit-volume.
Puis tous les 2 ans et à 4 reprises, doit être entrepris un bilan comportant :
– une radiographie thoracique.
30 ans après le début de l’exposition, doit être entrepris un bilan comportant :
– des EFR comportant une spirométrie et une courbe débit-volume.
Désignation de la maladie | Délai de prise charge | Liste limitative des travaux susceptibles de provoquerces maladies |
---|---|---|
Cancer bronchopulmonaire primitif | 40 ans (sous réserve d’une exposition de 10 ans) | – Travaux directement associés à la production des matériaux contenantde l’amiante. – Travaux nécessitant l’utilisation d’amiante en vrac. – Travaux d’isolation utilisant des matériaux contenant de l’amiante. – Travaux de retrait d’amiante. – Travaux de pose et de dépose de matériaux isolants contenantde l’amiante. – Travaux de construction et de réparation navale. – Travaux d’usinage, de découpe et de ponçage de matériaux contenantde l’amiante. – Fabrication de matériels de friction. – Travaux d’entretien ou de maintenance effectués sur des équipementscontenant des matériaux à base d’amiante. |
MALADIES PROFESSIONNELLES LIÉES À UNE EXPOSITION À L’AMIANTE (2)
Désignation des maladies | Délai de prise charge | Liste indicative des principaux travaux susceptibles de provoquer ces maladies(Cette liste est commune à l’ensemble des affections désignées aux paragraphes A, B, C, D et E) |
---|---|---|
A – Asbestose : fibrose pulmonaire diagnostiquée sur des signes radiologiques spécifiques, qu’il y ait ou non des modifications des explorations fonctionnelles respiratoires. | 35 ans (Sous réserve d’une durée d’exposition de 2 ans) | Travaux exposant à l’inhalation de poussières d’amiante notamment : |
Complications : insuffisance respiratoire aiguë, insuffisance ventriculaire droite. B – Lésions pleurales bénignes avec ou sans modifications des explorations fonctionnelles respiratoires : | Manipulation et utilisation de l’amiante brut dans les opérations de fabrications suivantes : | |
35 ans (Sous réserve d’une durée d’exposition de 5 ans) | ||
40 ans | Travaux de cardage, filage, tissage d’amiante et confection de produits contenant de l’amiante. Application, destruction et élimination de produits à base d’amiante : | |
• Épaississement de la plèvre viscérale, soit diffus, soit localisé lorsqu’il est associé à des bandes parenchymateuses ou à une atélectasie par enroulement. Ces anomalies constatées en l’absence d’antécédents de pleurésie de topographie concordante de cause non asbestosique devront être confirmées par un examen tomodensitométrique | 35 ans (Sous réserve d’une durée d’exposition de 5 ans) | |
C – Dégénérescence maligne bron- chopulmonaire compliquant les lésions parenchymateuses et pleurales bénignes ci-dessus mentionnées. | 35 ans (Sous réserve d’une durée d’exposition de 5 ans) | Travaux de pose et de dépose de calorifugeage contenant de l’amiante. |
D – Mésothéliome malin primitif dela plèvre, du péritoine, du péricarde. | 40 ans | Travaux d’équipement, d’entretien ou de maintenance effectués sur des matériels ou dans des locaux et annexes revêtus ou contenant des matériaux à base d’amiante. |
E – Autres tumeurs pleurales primitives. | 40 ans (Sous réserve d’une durée d’exposition de 5 ans) |
* Le délai de prise en charge est le délai maximal entre la cessation de l’exposition à l’amiante et la première constatation médicale de la maladie (cependant, même s’il n’est pas respecté, il faut faire une déclaration).
La liste des travaux (colonne de droite) est indicative et reste donc ouverte (une déclaration doit être faite même si l’exposition à l’amiante s’est produite lors d’un travail ou d’un métier non mentionné ici).
PNEUMOTHORAX (1)
Le diagnostic est clinico-radiologique, sur un cliché de thorax en inspiration.
Circonstances de survenue
Pneumothorax spontané
• « Idiopathique bénin » : sujet jeune, longiligne; souvent bien toléré.
• Ou sur poumon pathologique (tuberculose, pneumocystose, BPCO-emphysème, asthme aigu grave, histiocytose X, etc.) : drainage obligatoire.
Recherche des signes de gravité
Signes cliniques = tamponnade gazeuse
Signes radiologiques
• Pneumothorax compressif avec déviation médiastinale.
• Bride (risque d’hémorragie) ou hémopneumothorax.
• Pneumothorax bilatéral. Poumon pathologique sous-jacent ou pneumothorax sur poumon unique.
• L’existence d’un hémothorax associé est toujours un signe de gravité (risque de choc hémorragique).
Conduite à tenir
Plusieurs situations se présentent.
Pneumothorax « suffocant »
Avec signes de compression (phénomène de soupape).
• « Décompression » à l’aiguille (IM) en extrême urgence : ponction 2e espace intercostal, ligne médioclaviculaire; on laisse l’aiguille en place, faisant communiquer la cavité pleurale avec l’air ambiant (but : ramener la surpression pleurale à la pression atmosphérique) jusqu’à la mise en place d’un drain.
• Oxygène 6–8 L/min, avec contrôle des gaz du sang.
• Perfusion « garde-veine » et éventuel remplissage vasculaire (surtout si hémothorax associé).
Pneumothorax idiopathique récent (< 48 h), complet bien toléré, < 3 cm de la paroi (< 20 % du volume hémithoracique), sur poumon sain, sans signe de gravité clinique ou radiologique
PNEUMOTHORAX (2)
Dans certains cas
Si le patient est bien inséré socialement, entouré, et a un premier pneumothorax minime, parfaitement bien toléré, la mise au repos est possible à domicile :
– bien informer le patient du risque d’aggravation : rappeler un médecin d’urgence en cas de dyspnée ou de nouvelle douleur ;
– le revoir avec un cliché de thorax à 24 h, 72 h, puis en fonction de l’évolution (ex. : J5, J10).
Dans tous les autres cas, une hospitalisation est nécessaire.
Mesures associées
Conseils
• Arrêt définitif du tabac : consultation antitabac, substituts nicotiniques.
• Éviter : instruments à vent, et autres efforts à glotte fermée.
• Voyages en avion déconseillés le 1er mois.
• « Contre-indication » des activités où la survenue d’un pneumothorax aurait des conséquences dramatiques : plongée sous-marine avec bouteilles, très haute montagne, parachutisme.
ÉPANCHEMENT PLEURAL LIQUIDIEN (1)
Rappel
L’épanchement pleural liquidien est défini par la présence de liquide dans la grande cavité pleurale.
La présence d’un épanchement pleural est toujours pathologique.
Diagnostic clinique = « trépied pleurétique » :
Examens complémentaires
Radiographie de thorax face + profil :
ÉPANCHEMENT PLEURAL LIQUIDIEN (2)
Diagnostic étiologique
• Pleurésie tuberculeuse : à prédominance lymphocytaire, glycopleurie basse.
• Pleurésies parapneumoniques : liquide stérile, riche en PNN altérés. Risque d’évolution défavorable : pH < 7,2, LDH > 1 000 UI/L, glycopleurie basse.
• Pleurésies néoplasiques : pleurésies métastatiques, mésothéliome pleural, hémopathies malignes.
• Pleurésie bénigne liée à l’amiante.
• Embolie pulmonaire : épanchement de faible abondance, séro-hématique.
• Collagénoses : polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux disséminé.
• Causes digestives : pancréatite, épanchement réactionnel en regard d’un foyer sous-phrénique, rupture œsophagienne.
• Iatrogènes : lupus induit, radiothérapie.
ÉPANCHEMENT PLEURAL LIQUIDIEN (3)
Principes du traitement
En cas de mauvaise tolérance : oxygénothérapie, remplissage vasculaire, évacuation en urgence (ponction puis drainage).
Exsudats
Traitement étiologique : le traitement est en premier lieu celui de la pathologie responsable.
Pleurésie purulente
Il s’agit d’une urgence thérapeutique.
Kinésithérapie pleurale prolongée, elle vise à réduire les séquelles fibreuses pleurales.
Rechercher des foyers infectieux (dents ++) et les éradiquer.
Chylothorax
Parfois traitement chirurgical : ligature ou suture du canal thoracique.
Ponction pleurale
• Prémédication éventuelle (en l’absence de contre-indication) par ATROPINE 0,5 mg IM (± VALIUM 1/2 amp. en sublingual).
• Malade assis (dos vertical) au bord du lit, les bras appuyés en avant sur sa tablette de lit, haut située ; on se place dans son dos.
• Désinfection ; gants stériles.
• Anesthésie locale si l’on souhaite faire une évacuation du liquide, ou si l’on doit ponctionner avec un gros trocart : XYLOCAÏNE 1 % à injecter tout le long du trajet de la ponction.
• Ponction avec seringue de 20 mL adaptée à une aiguille IM longue ; en pleine matité (percussion !), souvent 1 espace sous la pointe de l’omoplate, perpendiculairement à la paroi, au ras du bord supérieur de la côte inférieure de l’espace intercostal :
• Ponction évacuatrice : on adapte, entre l’aiguille et la seringue, un robinet à 3 voies relié à une tubulure, branchée elle-même à un bocal d’aspiration; celle-ci doit être douce (− 20 à – 30 cm d’eau).
CANCER BRONCHIQUE PRIMITIF (1)
Facteurs de risque
Tabac = facteur de risque principal
Tous les types histologiques de cancer bronchique sont concernés.
Examens complémentaires
Bilan d’extension
• TDM abdominale et surrénales ± écho-graphie abdominale.
• TDM cérébrale parfois ± IRM cérébrale.
• Scintigraphie osseuse si douleurs osseuses.
• Tomographie par émission de positons (TEP).
• Biospsie ostéo-médullaire en cas de CBPC localisé au thorax.
Les marqueurs sériques ne doivent pas être dosés pour le diagnostic de cancer du poumon.
CANCER BRONCHIQUE PRIMITIF (2) – NON À PETITES CELLULES (1)
Bilan d’extension [1]
Il doit dater de moins de 6 semaines avant d’initier le traitement.
Tumeur accessible à un traitement locorégional
• TDM thoracique avec injection.
• Fibroscopie souple avec biopsies des éperons adjacents.
• IRM thoracique si tumeur de l’apex.
• ETO si doute sur une atteinte atriale.
• TEP scanner : exploration médiastinale en cas en cas d’hypermétabolisme ganglionnaire médiastinal, de tumeur centrale.
• TDM cérébrale avec injection ou IRM systématique.
• Confirmation anatomopathologique de toute métastase suseptible de modifier le traitement.
Stades TNM
Tumeur primitive (T)
• Tx : Tumeur prouvée par la présence de cellules malignes dans les sécrétions bronchiques, non visible en imagerie et en fibroscopie.
• T2 : Tumeur de plus de 3 cm sans dépasser 7 cm dans sa plus grande dimension ou présentant une des caractéristiques suivantes :
• T3 : Tumeur de plus de 7 cm ; ou envahissant directement une des structures suivantes :
• T4 : Tumeur quelle que soit sa taille envahissant :
CANCER BRONCHIQUE PRIMITIF (3) – NON À PETITES CELLULES (2)
Ganglions (N)
• Nx : Ganglions régionaux non évaluables.
• N0 : Absence de ganglions métastatiques régionaux.
• N1 : Métastase dans les ganglions lymphatiques intrapulmonaires, péribronchiques et/ou hilaires ipsilatéraux, y compris par envahissement direct.
• N2 : Métastase dans les ganglions lymphatiques médiastinaux ipsilatéraux et/ou sous-carénaires.
• N3 : Métastase dans les ganglions lymphatiques médiastinaux controlatéraux, hilaires controlatéraux, scalènes ou sous-claviculaires ipsilatéraux ou controlatéraux.
Métastases (M)
Stades
STADE | TNM |
---|---|
0 | Tis |
IA | T1a, b N0 M0 |
IB | T2a N0 M0 |
IIA | T1a, b N1 M0 |
T2a N1 M0 | |
T2b N0 M0 | |
IIB | T2b N1 M0 T3 N0 M0 |
IIIA | T3 N1-2 M0 |
T1-2 N2 M0 | |
T4 N0-1 M0 | |
IIIB | T4 N2 M0 T1-4 N3 M0 |
IV | Quels que soient T et N, M1 |