19: Réglementation des médicaments listés et des stupéfiants

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Réglementation des médicaments listés et des stupéfiants


Aucun médicament n’est inoffensif. Le Code de la santé publique et de la population réglemente les médicaments dont l’administration peut entraîner des effets toxiques. Le législateur a ainsi pris des mesures permettant de contrôler la délivrance des médicaments à risque pour le patient. Les tableaux 19.1 à 19.3 soulignent les points fondamentaux de cette réglementation et l’étiquetage des préparations.






Classification des médicaments à risque pour la santé


Les médicaments à risque pour la santé, parce qu’ils sont toxiques, dangereux ou qu’ils peuvent entraîner une toxicomanie, sont classés en trois grandes catégories.





Stupéfiants


Les stupéfiants sont des médicaments donnant lieu à des abus toxicomaniaques qui engendrent une dépendance physique ou psychique. Ils sont regroupés dans une liste particulière et leur délivrance est soumise à des règles très strictes : l’ordonnance du médecin est sécurisée et comporte un filigrane ainsi qu’un numéro de lot et un carré de microlettres interdisant sa falsification. Selon les médicaments prescrits, la quantité délivrée est limitée à 7, 14 ou 28 jours de traitement.


Les médicaments qui ne font partie d’aucune des listes ci-dessus sont dits hors liste car ils ne nécessitent pas d’ordonnance, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont exempts d’effets secondaires possibles. Ce sont tous les médicaments utilisés dans le cadre de l’automédication mais, aucun médicament n’étant inoffensif, leur administration doit évidemment toujours être surveillée.



Règles générales de rédaction d’une ordonnance


Tout médicament inscrit sur une liste doit être délivré sur ordonnance d’un médecin et, pour certains médicaments répertoriés dans une liste établie par le ministère de la Santé, d’un chirurgien-dentiste ou d’une sage-femme.


Toute ordonnance doit mentionner (figure 19.1) :




Avant la délivrance du médicament, le pharmacien doit commenter l’ordonnance aux patients afin de souligner les caractéristiques du produit et les précautions à prendre éventuellement lors de son administration.



Listes I et II des médicaments




Médicaments génériques et droit de substitution




Principe de bioéquivalence


Pour être conforme au médicament original, le générique doit avoir la même dose de principe actif, la même forme pharmaceutique et présenter une bioéquivalence identique à celle de la spécialité de référence démontrée par des études appropriées de biodisponibilité. La biodisponibilité d’un médicament représente la quantité de principe actif d’un médicament qui atteint la circulation générale et la vitesse à laquelle elle l’atteint.


Les excipients utilisés dans la fabrication du générique sont différents de ceux utilisés pour le princeps, ce qui peut entraîner des modifications du métabolisme du principe actif dans l’organisme et donc des modifications de l’effet thérapeutique.


Un médicament générique doit obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) qui ne nécessite qu’un test de bioéquivalence, réalisé sur des volontaires sains, dont le but est de s’assurer que les caractéristiques pharmacocinétiques (devenir du médicament dans l’organisme en fonction du temps et de la dose administrée) du générique sont voisines de celles du médicament original. Les autorités de santé admettent une différence inférieure à 20 % du comportement pharmacocinétique du générique par rapport au médicament princeps. On dit qu’il y a alors bioéquivalence entre les deux produits. Outre ce test fondamental de bioéquivalence, le contrôle de la composition chimique et des impuretés du générique est effectué exactement comme pour le princeps.



Intérêt du générique


Il peut exister pour chaque médicament de très nombreux génériques qui sont le plus souvent nommés par leur DCI suivie du nom du laboratoire fabricant ou par un nom quelconque donné par le fabricant avec le suffixe Gé, par exemple Doxylis Gé pour la doxycycline.


Le médicament générique a un prix de revient inférieur de 30 à 40 % à celui de la spécialité d’origine car tous les frais de recherche et développement ont déjà été financés par le laboratoire pharmaceutique pour le médicament original (princeps).


Un médecin peut directement prescrire un médicament générique à son patient. Si ce n’est pas le cas et pour diminuer les dépenses de santé, le pharmacien peut remplacer, en accord avec le patient, la spécialité pharmaceutique prescrite par son générique. Le médecin peut s’opposer à cette substitution en précisant en toutes lettres sur l’ordonnance « médicament non substituable ».

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May 19, 2017 | Posted by in Uncategorized | Comments Off on 19: Réglementation des médicaments listés et des stupéfiants

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