Chapitre 19 Reconstruction mammaire par TRAM
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Rappels anatomiques
La vascularisation est assurée par deux pédicules dominants :
• l’artère épigastrique supérieure, qui est la terminaison interne de l’artère mammaire interne et qui aborde le muscle par sa face profonde entre le 6e et le 7e espace intercostal. Il s’agit du pédicule qui assurera la vascularisation du lambeau dans sa version pédiculée ;
• l’artère épigastrique inférieure, une branche de l’artère iliaque externe qui aborde le muscle par son bord externe sous l’arcade de Douglas, chemine à la face profonde du muscle jusqu’à l’ombilic puis pénètre le muscle pour s’anastomoser à l’artère épigastrique supérieure. Il existe de nombreuses perforantes destinées à la peau, principalement dans la région périombilicale, qui vont assurer la vascularisation de la palette cutanée.
Préparation de l’intervention
Dessins préopératoires
Ils sont réalisés sur la patiente debout. Au niveau thoracique, on repère le sillon sous-mammaire controlatéral et la ligne médiane. On dessine alors l’incision du côté de la reconstruction. Dans le cas d’une reconstruction différée, on prévoit d’enlever la peau entre la cicatrice de mastectomie et le futur sillon, que l’on repère au moins 2 cm au-dessus de la hauteur souhaitée. En effet, il faut anticiper la rétraction qui va se produire lors de l’ouverture de la cicatrice de mastectomie et lors de la fermeture abdominale (figure 19.1).
Installation
La patiente est installée en décubitus dorsal, bras à 70° sur une table permettant la position demi-assise. On vérifie en position demi-assise les possibilités de fermeture de la paroi abdominale. En cas de trop forte tension, on remonte un peu le tracé de l’incision inférieure. Le champ opératoire va des clavicules jusqu’aux plis inguinaux.
Technique chirurgicale
Décollements
On débute l’intervention par l’incision abdominale supérieure. L’incision cutanéograisseuse se fait verticalement jusqu’à l’aponévrose, sauf en région sus-ombilicale où elle se fait obliquement vers le haut afin de préserver les perforantes situées dans la graisse sus-ombilicale. Le décollement est fait au bistouri électrique. Il remonte jusqu’à la xyphoïde au milieu et latéralement jusqu’aux dernières côtes (figure 19.2).
Tunnelisation
La création du tunnel présternal est un point important pour le futur résultat esthétique de la reconstruction. Il faut éviter d’effondrer la partie interne du futur sillon sous-mammaire. Le tunnel est donc réalisé au niveau abdominal par un décollement dans le prolongement du muscle grand droit homolatéral. Au niveau thoracique, le décollement franchit la ligne médiane et se fait aux dépends de la partie interne du sillon sous-mammaire du sein controlatéral. La communication entre les deux décollements doit être suffisamment large pour laisser passer la palette cutanée du lambeau. On sera particulièrement soigneux sur l’hémostase afin de prévenir un hématome dans le tunnel (figure 19.3).
Décollement des hémipalettes cutanées
On pratique alors l’individualisation de l’ombilic en préservant un peu de graisse du côté controlatéral, alors que l’on passe au plus près du côté homolatéral pour ne pas léser les perforantes périombilicales. On place un fil repère sur l’ombilic afin de faciliter son extériorisation et sa mobilisation en fin d’intervention. Le décollement de l’hémipalette homolatérale est mené de la même façon et s’interrompt dès que l’on visualise les premières perforantes externes (figure 19.4).
Fig. 19.4 Décollement de l’hémipalette controlatérale jusqu’à visualisation des premières perforantes.