Conseils
CE QU’IL FAUT SAVOIR
Savoir conclure son oral
La note que vous allez recevoir suite à votre oral reflète l’impression que vous avez laissée au jury durant toute la durée de l’échange. Vous avez pris soin de réfléchir à votre présentation, il convient maintenant de soigner votre sortie. Pour terminer sur une bonne impression, sachez faire face avec pertinence aux questions conclusives.
« Avez-vous préparé cet oral ? »
Cette question déstabilise souvent les candidats. Ce n’est pas son but, soyez simplement honnête. Vous pourriez avoir envie de nier toute préparation pour l’oral pour souligner que vous êtes spontané et sincère dans vos réponses. Cependant, vous n’avez pas à cacher le fait que vous avez essayé de vous préparer à l’épreuve, cela va normalement se ressentir par la clarté de votre présentation, la finesse de votre analyse et la bonne explication de vos motivations.
Vous pouvez expliquer que, sachant que l’oral est une épreuve sélective, vous avez pris le temps de faire un bilan sur vous-même, vous vous êtes bien informé sur le métier et vous avez échangé avec des étudiants ayant passé ce concours précédemment pour qu’ils puissent partager leur expérience.
Le jury conclura que vous êtes dans une démarche active, que vous cherchez réellement à obtenir votre concours et donc que ce projet est important à vos yeux. Le concours est un examen d’entrée et généralement, avant d’aller à un examen, on révise, c’est un comportement normal dont vous n’avez pas à avoir honte, bien au contraire, c’est une preuve supplémentaire de votre volonté de réussir.
« Avez-vous des questions ? »
Le jury vous propose à présent de renverser la situation et de questionner à votre tour vos interlocuteurs. L’envie est parfois grande pour les candidats de répondre un bref « non » afin de mettre un terme plus rapidement à l’entretien. Ceci est d’autant plus vrai que le candidat a eu des difficultés à mener à bien l’entretien. Il s’agit évidemment d’une erreur à ne pas commettre.
Ceci ne signifie pas pour autant que vous devez « inventer » des questions si vous n’en avez pas. Dans ce cas, votre réponse négative doit être justifiée : « Non, je n’ai pas de question particulière en tête. Je pense avoir eu beaucoup de renseignements dans la documentation que j’ai lue et dans les échanges que j’ai eus. »
À l’inverse, si quelques éléments vous semblent confus dans ce que vous savez de la formation par exemple, profitez-en. L’impression que vous donnerez (et qui est fondée) est que vous vous êtes documenté sur la formation et que vous vous projetez. Cette démarche active sera appréciée.
Abstenez-vous de poser des questions relatives à la date des résultats ou au nombre de places dans la formation. Vous donneriez l’impression d’être angoissé par l’épreuve et de ne pas dépasser ce stade (le concours) pour vous projeter. C’est là une marque d’immaturité et de manque de confiance en soi. De même, évitez les questions faussement fanfaronnes : « Qu’avez-vous pensé de mon oral ? »
« Voulez-vous ajouter quelque chose ? »
Là encore, beaucoup de candidats ont tendance à dire simplement « non », se privant ainsi de quelques précieuses secondes supplémentaires pour convaincre le jury de la pertinence de leur projet. Face à cette question, il y a deux situations possibles.
Vous n’avez rien à ajouter
Saisissez cette occasion pour faire une brève synthèse de vos propos et pour réaffirmer votre motivation pour le métier et la formation d’AMP.
Vous souhaitez compléter votre oral
C’est l’occasion de pouvoir brièvement citer une expérience ou quelque chose qui vous semble important et qui n’a pas pu trouver sa place dans le reste de votre propos. L’entretien se termine, il vous faut être bref, mais ce que vous allez ajouter sera tout de même pris en compte par le jury au moment de rédiger l’évaluation, alors n’hésitez pas.
Durant l’entretien, que faire si…
… vous ne comprenez pas la question ?
Il y a deux manières de ne pas comprendre une question : soit votre incompréhension de la question est partielle, soit elle est totale.
Dans le premier cas, vous pensez qu’il y a une ambiguïté sur un terme ou sur le sens général de la question. Par exemple, à la question « Quel type d’étudiant êtes-vous ? », vous pouvez apporter une réponse relative à votre comportement en cours (attention, participation, etc.) ou bien une réponse relative à votre intégration au sein du groupe (implication dans la vie estudiantine, relation avec les autres étudiants, etc.). En cas de mauvaise compréhension de la question, débutez votre réponse par une reformulation : « En tant qu’étudiant, c’est-à-dire… »
Dans le second cas, la question n’est pas comprise car un terme n’est pas connu. Vous ne savez pas quoi répondre par manque de connaissances. Ne lancez pas immédiatement un « Je ne sais pas ». Le jury en déduirait que vous lâchez facilement prise et que vous ne vous « accrochez » pas. La fatigue, le stress peuvent conduire le candidat à une impression de méconnaissance. Elle est souvent amplifiée, voire infondée. Vous avez travaillé, vous avez préparé votre oral, vous pouvez donc répondre. Que vous sachiez, c’est-à-dire que la connaissance soit immédiatement mobilisable pour vous, ou que vous ayez à la remobiliser, cherchez.
Si vous ne connaissez pas un terme ou ne maîtrisez pas un acronyme, il est possible de le demander au jury : « Pouvez-vous nous parler du travail en IME ? » Demandez ce que le jury entend par ce terme (un IME est institut médico-éducatif) et répondez.
… vous vous apercevez que votre réponse ne correspond pas à la question posée ?
En apportant votre réponse, vous vous apercevez soudainement (vous-même ou parce que l’expression des membres du jury vous enjoint de le faire) que votre réponse ne correspond pas à la question posée.
Ne stoppez pas net votre discours en vous enfermant dans le silence. Certes, votre réponse est partie « d’un mauvais pied », vous en avez conscience, c’est déjà ça. Le jury évalue votre maturité et donc votre capacité à surmonter une difficulté, à repérer vos erreurs et à les dépasser. Avouez : « Je crois que je ne réponds pas exactement à la question posée. » Puis reformulez la question du jury : « Vous me demandiez si… » Ensuite, reprenez votre explication.
… le jury ne vous laisse pas le temps de finir vos phrases ?
C’est une situation de communication frustrante pour le candidat, surtout s’il a l’impression de ne pas pouvoir se mettre en avant et souligner ses connaissances. Le risque ici est de voir le candidat s’énerver et tenter de s’imposer ou, à l’inverse, se murer.
Vous ne pouvez, bien entendu, pas résoudre une situation « conflictuelle » de cette manière : gardez votre calme, exprimez-vous posément. Le jury est là pour vous interroger, il vous accordera donc le temps de parole nécessaire. Si vous êtes interrompu, prenez en considération les éléments apportés et reprenez votre explication.
… le jury se tait ?
Peut-être est-il intéressé par ce que vous venez de dire et attend-il que vous développiez davantage votre explication. Ou peut-être pense-t-il que vous n’avez pas terminé. Ou peut-être veut-il vous déstabiliser.
Dans tous les cas, ne perdez pas votre assurance. Continuez votre développement mais restez attentif à la réaction de vos interlocuteurs, ils marqueront leur volonté de reprendre la parole par des gestes significatifs (acquiescements répétés et rapides, mouvements de main, etc.).
… le jury ne vous regarde pas ?
Rien n’est plus difficile pour un candidat que de se sentir « transparent ». Le jury lève à peine les yeux vers vous, il regarde le sol ou bien il jette un œil par la fenêtre. Là encore, ne vous laissez pas déstabiliser et n’abandonnez pas. Développez votre réponse.
Ce qui est en jeu ici, c’est la relation. Ne vous laissez pas entraîner dans une relation de distance avec le jury. Ne calquez pas votre comportement sur le sien : un candidat qui se met, lui aussi, à regarder par la fenêtre ou à détourner les yeux de ses interlocuteurs donnera l’impression d’avoir des difficultés à s’investir dans la relation. Il semblera fuir ou être peu conscient de l’importance de cet échange. Restez concentré, continuez à regarder vos interlocuteurs. Au besoin, variez les intonations pour donner du corps à vos propos.
Quelques conseils pour réussir son entretien
L’objectif de votre oral est de convaincre le jury de vous admettre en école afin de pouvoir vous former, obtenir votre diplôme d’État, puis exercer le métier que vous avez choisi. Pour y parvenir, retenez toujours ces deux règles :
Par conséquent, il faut aider le jury à percevoir la sincérité de vos motivations pour le métier, et pour cela, faites attention à votre attitude.
Les conseils qui suivent doivent vous aider à avoir un discours non seulement bien construit mais aussi bien transmis.
Communication verbale
Les mots sont notre miroir : confus, ils trahissent nos difficultés à structurer le réel et révèlent un désordre dans la pensée. Ils peuvent nous trahir (lapsus) ou nous dévoiler sans que nous nous en rendions compte. La maîtrise du langage devient fondamentale pour éviter les contresens et les malentendus. En effet, être naturel, relativement spontané, ne signifie pas pour autant totalement relâché dans son vocabulaire et sa syntaxe.
La communication est réussie quand le candidat est parvenu à faire entendre au jury ce qu’il avait à lui dire. La maîtrise des mots ne relève pas d’une compétence hors du commun. Quelques règles simples et de « bon sens » sont à respecter :
Communication non verbale
La communication n’est pas qu’affaire de verbalisation. Nous « disons » beaucoup par notre attitude. La communication non verbale comprend tout ce qui, dans l’entretien, peut être soumis à interprétation en dehors du discours. Les mots ne sont pas les seuls outils dont nous disposons pour communiquer : le comportement, les gestes, les intonations, les regards voire les silences peuvent devenir éloquents. Durant l’oral, le fond et la forme sont indissociables. Dès lors, la communication non verbale doit enrichir le message au lieu de le parasiter. Elle le souligne, le rehausse et le met en valeur.
Le regard
Le regard joue un rôle important, tant du côté du jury que du candidat.
Dans l’interaction avec vos examinateurs, vous devez prendre garde à certains signes (froncement de sourcil, yeux écarquillés…). Le regard traduit parfois, sans que l’on s’en rende toujours compte, les émotions que l’on cherche à cacher. L’intérêt, la conviction, la détermination, la confiance se lisent dans les yeux au même titre que l’hésitation, le doute, le malaise, le manque de confiance en soi.
Sachez regarder vos interlocuteurs lors de discussions. Il est plus agréable de parler à quelqu’un qui vous regarde dans les yeux plutôt qu’à côté ou dans le vague. Un regard fuyant peut être interprété comme un manque d’assurance, de confiance en soi, de conviction…
Mais si regarder le jury est une chose simple lorsqu’il s’agit d’un entretien avec un seul interlocuteur, cela devient plus difficile quand ce jury est composé de plusieurs personnes. Il faut éviter d’adopter un comportement « artificiel » (balayer l’assistance du regard). Répondez à celui qui a énoncé la question en le regardant d’abord, puis développez votre réponse en cherchant des yeux l’autre jury pour maintenir l’échange.
Le jury n’est pas un ennemi mais un interlocuteur : il n’est ni à braver ni à craindre. Votre discours lui étant destiné, il faut parvenir à le regarder la plupart du temps et bien penser à tourner la tête pour regarder chacune des personnes qui le compose, même si l’une d’entre elles écrit sans cesse, la tête baissée sur sa feuille, regarde par la fenêtre ou semble peu adhérer à votre discours. Vous avez deux personnes à convaincre, les regarder successivement vous y aidera.
Le corps
Les mouvements du corps peuvent aussi révéler des aspects de la personnalité d’un individu. Adoptez une apparence physique qui reflète l’image de vous-même que vous décrivez. Par exemple, si vous prétendez être dynamique, adaptez votre comportement en conséquence.
De plus, vous éviterez de vous avachir et de poser les coudes sur le dossier de votre chaise. Vous manifesteriez ainsi une nonchalance susceptible de vous desservir. Se tenir correctement n’a rien d’une convention maniérée et caduque. Il s’agit du respect élémentaire que l’on doit à la personne avec laquelle on entre en interlocution. La maturité peut se lire dans la posture, la motivation aussi : marquer de la tonicité et de la droiture peut s’interpréter comme un comportement volontaire et dynamique.
Les gestes
Les gestes ne doivent pas parasiter le discours mais lui donner de l’épaisseur, l’enrichir. Les gestes débridés et mouvements intempestifs sont également à proscrire. Certains candidats développent des tics gestuels d’autocontact : ils se passent la main dans les cheveux, font tourner leur bague sur leur doigt, etc. La finalité de ces gestes est l’autorassurance : prendre conscience de sa présence (de son corps) diminue la nervosité. Ces gestes sont le signe d’une crainte de l’échange, d’un repli sur soi et plus généralement d’un manque de confiance en soi.
À l’inverse, savoir utiliser ses mains pour souligner les points essentiels de son propos confère au message plus de clarté et de vie. Le candidat qui place ses mains dans ses poches ou qui les joint entre ses cuisses se prive d’un instrument de communication essentiel. Observez les hommes politiques, rompus aux pratiques discursives : vous verrez combien la gestuelle anime un propos qui, sans elle, pourrait rapidement ennuyer.
Pensez à poser votre crayon et à retirer tout bracelet, bague ou montre qui pourrait vous donner envie de jouer avec, ce qui risque, d’une part, de faire des bruits parasites agaçants et, d’autre part, de distraire le jury qui ne sera alors plus réceptif à votre argumentation.
La voix
L’intonation et le timbre ont une importance capitale. Le premier élément à travailler est l’intensité vocale : une voix bien placée est une voix audible sans effort par le jury. Il s’agit alors de parler suffisamment fort, sans pour autant gêner vos interlocuteurs. Cette intensité est bien entendu relative à la distance qui vous sépare du jury, à la taille de la pièce, etc.
D’autre part, un message intéressant mais dit sans conviction et d’un ton monocorde perd tout son effet. Le jury, il ne faut jamais l’oublier, est souvent usé par des heures d’entretien. Pour retenir son attention, il est primordial de poser sa voix pour parler lentement, clairement et distinctement tout en évitant les tics de langage (« bah », « euh », « hein »), les mots familiers et les phrases inachevées.
Enfin, maîtriser l’intonation permet de mettre en valeur des mots en les renforçant. Vous appuyez ainsi votre propos en mettant en avant les termes essentiels à sa compréhension. L’intonation est aussi une ponctuation logique de la phrase : en fin de phrase, votre intonation est plus basse pour marquer le « point ». De même, en fin d’exposé, vous devez faire entendre le changement d’intonation. Ceci vous évitera la situation gênante où le candidat se trouve dans l’obligation de dire : « Euh… j’ai fini. »
Vous pouvez vous entraîner à énoncer votre présentation ou à répondre à quelques questions types en vous enregistrant soit en audio soit en vidéo. Cela vous aidera à prendre du recul sur plusieurs niveaux :
Nous vous conseillons de commencer par vous écouter, puis de vous regarder, pour vous concentrer sur votre parole sans être perturbé par l’image dans un premier temps.
S’entraîner à partir des questions les plus fréquemment posées
Dans cet ouvrage, de nombreuses questions habituelles ont été présentées et commentées. Les voici réunies et classées par thèmes, parmi d’autres questions fréquentes, afin de pouvoir vous entraîner de temps en temps avec des proches qui accepteront d’endosser le rôle de jury. Ils pourront ainsi vous mettre en situation de répondre à voix haute à quelques questions prises au hasard ou stratégiquement choisies pour vous aider à réviser un aspect de l’entretien qui vous pose plus de difficultés.
Scolarité
Dans quelle matière étiez-vous le meilleur (ou le plus en difficulté) pendant votre scolarité ?
Quel type d’élève étiez-vous ?
Quel est votre parcours scolaire ?
Quel était votre projet professionnel à 15 ans (ou l’an dernier) ?
Quel a été l’élément déclenchant qui vous a orienté vers la profession ?
Quel a été l’élément vous motivant à passer le concours cette année ?
Pourquoi pensez-vous ne pas avoir réussi le concours l’an dernier ?
Expériences antérieures
Avez-vous des expériences professionnelles ?
Que vous ont apporté vos expériences antérieures ?
Vos expériences professionnelles vous semblent-elles utiles pour devenir AMP ?
Avez-vous déjà exercé une activité qui soit en rapport avec la profession ?
Avez-vous déjà travaillé en équipe ?
Qu’est-ce qui vous semble difficile dans le travail d’équipe ?
Avez-vous déjà réalisé un stage de découverte du métier ?
Quels sont les points positifs et négatifs que vous retenez de ce stage ?
Citez une expérience au cours de laquelle vous avez fait preuve d’initiative.

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