Item 185. Arrêt cardio-circulatoire
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OBJECTIFS
• Diagnostiquer un arrêt cardio-circulatoire.
• Prise en charge immédiate (médicaments avec leur posologie).
LIENS TRANSVERSAUX
ITEM 132 Angine de poitrine et infarctus myocardique.
ITEM 200 État de choc.
Consensus 
• Prise en charge de l’arrêt cardio-circulatoire – Recommandations formalisées d’experts – SRLF, SFAR, octobre 2006 (www.srlf.org).
▪ La mort subite (MS) représente 700 000 décès par an en Europe. Lorsqu’une réanimation est entreprise, la récupération d’une activité circulatoire est constatée dans 30 % des cas, mais la survie à la 24 e heure ne dépasse pas 15 %. Enfin, seuls 3 à 5 % des patients sortiront de l’hôpital sans séquelles neurologiques.
▪ L’objectif de la réanimation est double : récupération d’une activité circulatoire et limitation des conséquences neurologiques, la privation d’oxygène entraînant des lésions neurologiques irréversibles au bout de quelques minutes.
▪ Toute minute supplémentaire avant la mise en route d’une réanimation cardiopulmonaire (RCP) diminue la survie de 10 %.
▪ La cause la plus fréquente d’arrêt cardiorespiratoire est la fibrillation ventriculaire (40 %).
▪ En cas de fibrillation ventriculaire, une défibrillation immédiate permet la survie dans 90 % des cas. En l’absence de défibrillation, la fibrillation se dégrade en asystolie.
▪ Le diagnostic d’arrêt cardio-circulatoire étant rapidement fait, l’amélioration du pronostic vital et neurologique passe par la connaissance des 4 maillons de la chaîne de survie, qui sont :
– l’alerte ;
– la défibrillation lorsqu’elle est indiquée ;
– la RCP spécialisée.
▪ À l’arrivée en réanimation se posent les problèmes de la prise en charge d’un syndrome de défaillance multiviscérale faisant suite à l’arrêt cardiaque et du pronostic neurologique.
I. PHYSIOPATHOLOGIE
Trois types d’anomalies électriques sont retrouvés : la fibrillation ventriculaire, l’asystolie et la dissociation électromécanique.
A. Fibrillation ventriculaire (FV)
▪ C’est l’anomalie la plus fréquente et de meilleur pronostic.
▪ Elle est constituée d’une succession d’ondes de morphologie variable, de fréquence extrême, et dont chacune n’est séparée de l’autre par aucune phase isoélectrique. L’amplitude des ondes s’amortit avec le temps, donnant au départ un aspect de FV à grandes mailles puis à petites mailles. La FV n’est jamais spontanément réversible (fig. 185-1).
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Fig. 185-1 Source : Les troubles du rythme cardiaque dans la pratique médicale, L. De Roy, D. El Allaf, M. Renard, Masson, 2006, 4 e édition, 224 p. |
▪ Au cours de la FV à grandes mailles (dite tonique) peut persister une activité circulatoire et les chances que la défibrillation soit efficace sont meilleures.
▪ Au stade de FV à petites mailles (dite atonique) les chances d’efficacité de la défibrillation s’amenuisent ; progressivement, l’aspect de FV laisse place à un aspect d’asystolie.
B. Asystolie
C. Dissociation électromécanique (ou activité électrique sans pouls)
▪ Il s’agit de l’anomalie la plus rare.
▪ Elle est caractérisée par la persistance de complexes QRS (activité électrique) sans aucun battement cardiaque et donc aucun pouls perceptible (activité mécanique).
▪ Progressivement les complexes QRS s’élargissent et sont entrecoupés de pauses de plus en plus longues.
▪ Son pronostic est intermédiaire.
▪ Elle est le plus souvent secondaire à une hypovolémie, une embolie pulmonaire, une tamponnade ou un pneumothorax compressif.
II. CAUSES
A. Causes cardiaques
▪ Infarctus du myocardeITEM132

▪ Troubles du rythme (FV), souvent dans un contexte d’ischémie myocardique.
▪ Troubles de la conduction.
▪ Tamponnade.
B. Causes non cardiaques
▪ Embolie pulmonaire.
▪ Pneumothorax compressif.
▪ Hypoxie.
▪ Hypovolémie.
▪ Métabolique : hypokaliémie, hyperkaliémie, acidose métabolique.
▪ Hypothermie.
▪ Médicamenteuses : intoxications par bêtabloquants, digitaliques, carbamates, quinidiniques.
III. DIAGNOSTIC
Le diagnostic doit être fait en moins de 30 secondes et repose sur la présence de 3 signes :
▪ l’absence de réactivité ;
▪ l’absence de respiration spontanée (ou la présence d’une respiration agonique) ;
▪ l’absence de pouls fémoral ou carotidien pendant 5 à 15 secondes.
L’état de mort apparente (absence de réactivité et absence de respiration spontanée) suffit au diagnostic d’arrêt cardiorespiratoire et la prise du pouls n’est pas systématiquement recommandée aux secouristes non professionnels car elle peut être difficile et retarder la prise en charge.
La mydriase bilatérale aréactive est un signe d’apparition tardive lié à la souffrance neurologique.

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