18: Les superfluités verbales

Chapitre 18 Les superfluités verbales


Les superfluités verbales désignent toutes les formes de redondances qui encombrent le discours ou la phrase.




Répétition


Les répétitions, quand elles sont utilisées à des fins rhétoriques, peuvent conférer au discours une expressivité particulière. Les écrivains, journalistes ou hommes politiques ne se privent d’ailleurs pas d’en user. Qu’on relise le fameux « J’accuse… », d’Émile Zola, dont la tonalité solennelle et incantatoire doit beaucoup à la répétition de ce groupe verbal au début de chaque phrase. Les linguistes appellent « épanalepses » les répétitions rhétoriques du discours. Ainsi, quand de Gaulle lance, en pleine grève ouvrière, « il faut bien que les travailleurs travaillent », il utilise la redondance à des fins d’insistance (un travailleur ne peut se mettre en grève puisque, par définition, il travaille…). Cependant, n’est pas Zola ou de Gaulle qui veut et les candidats ont intérêt à éviter d’alourdir le discours avec d’inutiles répétitions.


Prenons ce court passage, relevé dans une copie d’étudiant :




Pléonasme


Le pléonasme consiste à ajouter une répétition à ce qui vient d’être énoncé. On connaît les fameux « descendre en bas » et « prévoir à l’avance ». On évitera plus généralement un certain nombre d’expressions pourtant courantes.


Dans notre société actuelle : puisque notre société est forcément actuelle, contemporaine, « notre société » suffira largement.


Opposer son veto : un veto désigne déjà une opposition. Aussi doit-on dire « mettre son veto » ou « exercer son droit de veto ».


La panacée universelle : une panacée se définit comme un remède universel. Inutile, dès lors, d’ajouter l’adjectif.


S’avérer vrai : s’avérer signifie « révéler vrai ». On peut dire que les oracles « se sont avérés » (sens intransitif, sans complément) ou qu’ils « se sont révélés vrais»… Notons au passage qu’« avérer faux » constitue un contresens.


S’entraider mutuellement : par définition, une entraide ne saurait être individuelle.


Un hasard imprévu : le caractère aléatoire du hasard en fait une force nécessairement imprévisible.


L’apparence extérieure : rien ne se donne à voir plus extérieurement qu’une apparence.


Un fait concret : on définit un fait comme une action, un événement, bref quelque chose de tangible, et par là même, de parfaitement concret.


Le monopole exclusif : une situation de monopole s’exerce sans partage.


Des étapes successives : les étapes ont la particularité de se suivre, de se succéder… Elles sont donc obligatoirement successives.


Voire même : certes, certains grammairiens estiment la locution correcte… Cependant, on se dispensera de l’utiliser dans la mesure où l’adverbe « voire », dans son usage courant, signifie déjà « même » (cf. les remarques sur certains adverbes).

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May 18, 2017 | Posted by in Uncategorized | Comments Off on 18: Les superfluités verbales

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