18: Lambeau de grand dorsal en chirurgie mammaire

Chapitre 18 Lambeau de grand dorsal en chirurgie mammaire




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C’est à la fin du XIXe siècle qu’un chirurgien italien du nom de Tansini décrit pour la première fois le lambeau de grand dorsal [1]. Il faudra attendre les années 1970 pour que ce lambeau tombé dans l’oubli réapparaisse, utilisé par Olivari en couverture thoracomammaire [2].




Vascularisation du muscle grand dorsal


Le muscle grand dorsal est de type V selon la classification de Mathes et Nahai [3].


Il possède un pédicule dominant et des pédicules secondaires accessoires segmentaires.


Pour la reconstruction mammaire, les pédicules accessoires intercostaux et lombaires sont sectionnés et le lambeau est levé sur le pédicule dominant.


Le pédicule dominant est l’artère thoracodorsale, branche distale de l’artère subscapulaire, elle-même issue de l’artère axillaire.


Quelques centimètres après son origine, la subscapulaire se bifurque et donne, outre l’artère thoracodorsale, une artère circonflexe scapulaire dont les branches sont destinées aux muscles sous-scapulaires mais aussi à la peau des lambeaux scapulaires et parascapulaires.


Certains utilisent ce pédicule circonflexe scapulaire comme pédicule receveur des lambeaux microanastomosés de reconstruction mammaire.


Avant de pénétrer le muscle, l’artère thoracodorsale donne une ou plusieurs branches thoraciques pour le muscle serratus.


Il existe un réseau vasculaire anastomotique à la fois périscapulaire et latérothoracique par le pédicule du serratus. Celui-ci est capable d’assurer la vascularisation du muscle de manière rétrograde en cas de ligature ou de thrombose du pédicule principal (séquelles de radiothérapie ou de curage) [figure 18.2].



Cette grande fiabilité vasculaire rend inutile la pratique d’examens complémentaires artériographiques ou même échographiques dans la pratique courante de ce lambeau.


L’artère thoracodorsale pénètre le muscle grand dorsal à environ 10 cm de son origine et à 4 cm en arrière du bord antérieur du muscle.


Puis le pédicule thoracodorsal se divise en donnant, dans 90 % des cas, deux branches principales, une latérale qui suit le bord antérieur du muscle et l’autre supéromédiale qui suit le bord supérieur. Le nerf thoracodorsal, branche du tronc secondaire postérieur (C5-C6-C7-C8), innerve le muscle. Il accompagne le pédicule vasculaire et se divise également en deux branches.


Cette bifurcation permet la dissection élective d’une partie du muscle sans léser la partie restante [4].


Le territoire cutané est très vaste mais néanmoins plus fiable en proximal qu’en distal. Il peut s’étendre en avant du bord antérieur du muscle sur quelques centimètres au hasard. La largeur classique d’une palette autofermante est de 8 à 10 cm.





Indications des techniques de reconstruction mammaire


La maîtrise de l’ensemble des techniques permet d’adapter au mieux la reconstruction aux particularités individuelles de chaque patiente.


Elles demeurent pourtant, au moins en partie, affaires d’école [5,6].



Indications en reconstruction mammaire différée (RMD)


Elles sont posées essentiellement sur la base de l’interrogatoire et de l’examen clinique.






Indications en reconstruction mammaire immédiate (RMI)


Elles sont dictées par les séquences thérapeutiques qui elles-mêmes découlent des indications carcinologiques de la mastectomie. La radiothérapie est l’élément le plus péjoratif pour la RMI avec prothèse.







Le lambeau musculocutané de grand dorsal avec prothèse (GD + PM) en reconstruction mammaire


Dès les années 1975, le lambeau de grand dorsal associé à une prothèse devient une technique prisée de reconstruction mammaire [713].


Elle assure de bons résultats, actuellement analysés à long terme [1418].


De nombreuses variantes sont possibles et continuent de faire l’objet d’études – variantes dans le dessin des palettes cutanées, dans le positionnement du lambeau musculaire et dans l’inclusion de la palette cutanée dorsale en région mammaire [1920].


Nous présentons notre technique, fruit de notre expérience personnelle.




image Dessin préopératoire


Il est réalisé sur une patiente éveillée (et, en position debout.


La palette cutanée dorsale emporte l’excès cutané évalué par pincement.


Elle est dessinée à grand axe horizontal. La fermeture se fera par simple rapprochement des berges avec une résultante cicatricielle cachée dans le soutien-gorge (figure 18.3).




Inclusion du lambeau en zone mammaire chez la patiente mastectomisée en reconstruction différée


Deux options sont possibles.




Apr 27, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 18: Lambeau de grand dorsal en chirurgie mammaire

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