18: Anatomie radiologique

Chapitre 18


Anatomie radiologique



Les radiographies standard ne montrent pas les tissus mous tels que les ligaments, les muscles ou les vaisseaux sanguins. Elles ne montrent que les os. Les os se comportent toutefois comme s’ils étaient transparents. Par conséquent, si deux os ou plus se superposent, leurs images respectives se superposeront aussi. Ce phénomène complique l’interprétation des radiographies standard du rachis lombal.


Les incidences latérales du rachis lombal sont relativement simples ; quelques portions sont superposées, mais les incidences antéropostérieures (AP) sont rendues compliquées par la superposition de multiples portions. Dans ces conditions, l’interprétation est facilitée par l’utilisation de l’anatomie anticipative (voir chapitre 17). Le lecteur devrait savoir à quoi s’attendre, puis déterminer si ce qu’il s’attend à trouver est réellement visible sur l’image.



INCIDENCES LATÉRALES


En observant une radiographie latérale du rachis lombal (figure 18.1), le lecteur devrait s’attendre à voir l’anatomie osseuse visible sur une vue latérale d’un spécimen anatomique (comme décrit dans le chapitre 17) (figure 18.2). Les tissus mous tels que le ligament jaune ou les nerfs spinaux ne seront pas visibles, contrairement aux corps vertébraux et aux éléments postérieurs. Les disques intervertébraux ne seront pas visibles ; ils auront l’apparence d’espaces entre les corps vertébraux.




Pour le lecteur pour lequel les diverses parties des vertèbres ne sont pas immédiatement apparentes sur une radiographie latérale, une approche systématique peut consister à identifier les composantes d’une seule vertèbre. Le même procédé est ensuite répété jusqu’à l’identification des composantes de toutes les vertèbres.


Sur une radiographie, sélectionnez l’image de la vertèbre la moins obscure : celle de L3 est typique. Les bords vertébraux supérieur, antérieur et inférieur du corps vertébral devraient être visibles, car ils ne sont obscurcis par aucune ombre superposée. Tracez ces bordures (figure 18.3). Continuez le tracé vers le bord postérieur jusqu’à sa jonction avec la racine du pédicule. Continuez le tracé vers le pédicule. Le tracé devient ensuite difficile, mais la lecture est facilitée par l’observation de ce que lecteur s’attend à voir. À partir de ce qu’il sait de l’anatomie du processus articulaire supérieur (figure 18.2), le lecteur devrait s’attendre à ce qu’à partir de l’angle postérosupérieur du pédicule se projette le processus articulaire supérieur en direction dorsale et céphalique, comme la tête ronde d’un petit champignon. Par conséquent, quels que soient les tracés pouvant paraître visibles, le lecteur devrait rechercher des tracés correspondant à cette projection arrondie. À partir du bord supérieur du pédicule, le tracé devrait continuer à circonscrire cette projection (figure 18.3).



De même, le lecteur devrait s’attendre à ce que de l’angle postéro-inférieur du pédicule se projette caudalement et légèrement dorsalement une lame étroite se développant en une masse ronde représentant le processus articulaire inférieur. Comme précédemment, les autres tracés devraient être ignorés, et seuls ceux conformes à cette attente devraient être tracés pour parfaire le processus articulaire inférieur (figure 18.3).


Le lecteur devrait s’attendre à ce que le processus transverse se projette comme une ombre elliptique à la jonction entre le pédicule et le processus articulaire supérieur. La reconnaissance de cette ombre elliptique permet de localiser le processus transverse (figure 18.3).


Concernant le processus épineux, le lecteur devrait s’attendre à une projection ayant un profil en lame de hache émergeant de la partie postérieure de la lame vertébrale. La reconnaissance et le tracé de la bordure du processus épineux complètent l’indentification des éléments postérieurs (figure 18.3).


Après avoir terminé le tracé de la vertèbre L3, le lecteur peut répéter la procédure pour tracer les autres vertèbres (figure 18.4). Deux points sont à noter lors de cette procédure. Premièrement, contrairement à ceux des niveaux lombaux typiques, les processus transverses de L5 possèdent une base épaisse émergeant du pédicule et du corps vertébral de L5. Deuxièmement, sur tous les niveaux, les processus articulaires supérieurs recouvrent les processus articulaires inférieurs de la vertèbre du dessus, ajoutant une complication.



Les os se comportant sous rayons X comme des structures transparentes, de nombreux repères peuvent apparaître sur les articulations zygapophysaires. Ces repères peuvent créer l’illusion d’une projection latérale de l’espace articulaire (figure 18.5). Cette apparence résulte des articulations en forme de « C » et/ou en forme de « J » observées de profil. Ce qui ressemble aux bords articulaires sur une radiographie (lignes 1 et 2 de la figure 18.5) n’est que les bords articulaires de la portion ventrale d’une partie de l’articulation (figure 18.6A). Le processus articulaire inférieur présente aussi latéralement le reste de sa surface articulaire (figure 18.6B). Cette surface sera recouverte latéralement par le reste du processus articulaire supérieur (figure 18.6C), et sur un spécimen anatomique intact, le processus articulaire inférieur ne sera plus visible (figure 18.6D). En conséquence de cette disposition, la ligne 2 de la figure 18.5B est continue avec le reste du processus articulaire inférieur (ligne 3) ; et les lignes 4a et 4b forment le bord externe du processus articulaire supérieur qui devient continu avec la lame, comme sur la ligne 5. Après avoir identifié les silhouettes de toutes les parties des vertèbres lombales, le lecteur devrait ensuite être capable d’imaginer la localisation des structures en relation qui ne sont pas visibles sur les radiographies.




Dans la région des corps vertébraux, le lecteur devrait s’attendre à trouver : le sac dural derrière les corps vertébraux ; les nerfs spinaux dans les foramens intervertébraux ; et le grand psoas plaquant les artères lombales et les veines lombales contre les corps vertébraux (figure 18.7A). Antérieurement, vers la droite, le lecteur devrait s’attendre à trouver le pilier droit du diaphragme et la veine cave inférieure (figure 18.7A). Postérieurement, derrière les lames et contre les processus épineux, il devrait s’attendre à trouver le muscle multifidus avec ses fibres passant en direction dorsale et céphalique (figure 18.7A). Superposées à ces structures, le lecteur devrait s’attendre à trouver diverses structures additionnelles (figure 18.7B). Antérieurement, à gauche de la veine cave inférieure, il devrait s’attendre à trouver l’aorte et le pilier gauche du diaphragme. Centralement, il devrait s’attendre à trouver le carré des lombes, derrière et latéralement au psoas. Postérieurement, il devrait s’attendre à trouver les fibres lombales et thoraciques inférieures des muscles érecteurs spinaux, latéralement au multifidus. Les fibres de ces muscles devraient se diriger en direction céphalique et ventrale.


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Apr 24, 2017 | Posted by in RADIOLOGIE | Comments Off on 18: Anatomie radiologique

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