Urologie
CANCER DE LA PROSTATE (1)
ANTIANDROGÈNES
PROPRIÉTÉS
Antiandrogéne non stéroïdien bloquant les récepteurs des androgènes, sans autre activité hormonale.
EFFETS INDÉSIRABLES
Troubles de l’accommodation à l’obscurité et de la vision des couleurs.
Troubles digestifs, nausées, vomissements, diarrhée.
Pour le flutamide il faut noter la possibilité de méthémoglobinémies et de photosensibilisation.
AGONISTES DE LA LH-RH (2)
CANCER DE LA PROSTATE (2)
Traitement curatif
• Les troubles de l’érection sont fréquents (80 % des cas), même après conservation des nerfs érecteurs (50 % des cas).
• L’incontinence permanente est rare (< 5 %) mais l’incontinence d’effort est fréquente (20 %, augmente avec l’âge).
Après prostatectomie totale, le taux de PSA à 2 mois doit être indétectable.
• Environ 76 Gy délivrés en fractionné (5 séances/sem. pendant 1 mois).
• Les complications sont l’asthénie (marquée et fréquente), les troubles de l’érection (50 %), l’incontinence (1 à 5 %), les cystites, redites ou iléites radiques, et les sténoses urétrales, plus rarement urétérales.
• Implantation percutanée sous contrôle échographie et endoscopique de grains d’iode 125.
• Nécessite une hosptialsation de 24 h.
• Les complications sont comparables à la radiothérapie externe mais les troubles de l’érection et les troubles de la continence sont plus rares. En revanche, la pollakiurie et la dysurie sont des complications fréquentes; la curiethérapie n’est donc pas proposée en cas d’adénome prostatique associé ou en cas de troubles urinaires du bas appareil.
ŒSTROGÈNES ANTIANDROGÉNIQUES
CONTRE-INDICATIONS
Maladies thromboemboliques, cardiovasculaires et hépatiques.
Diabète, obésité, insuffisance rénale.
CONTRE-INDICATIONS
Celle des œstrogènes : ne doit pas être utilisé en première intention du cancer prostatique.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Surveillance de l’hémogramme et des tests hépatiques.
En cas de risque thromboembolique un traitement anticoagulant est justifié.
EFFETS INDÉSIRABLES
Nausées, vomissements (associer un traitement antiémétique), accidents thromboemboliques.
CANCER DE LA PROSTATE (3)
Traitements du cancer de prostate métastatique hormonosensible [1]
Blocage par antiandrogène périphérique dans le cancer hormonosensible
ANTAGONISTE DE LA LH-RH
CANCER DE LA PROSTATE (4)
Complications des stades métastatiques
• Douleurs osseuses : antalgiques, corticoïdes, bisphosphonates (ZOMETA), anticorps monoclonal (XGEVA) et à plus long terme hormonothérapie sont efficaces. La radiothérapie est prescrite en cas de douleurs rebelles ou de compression neurologique associée.
• Complications cardiovasculaires des traitements hormonaux.
• Complications liées à l’évolution locale : dysurie, rétention vésicale chronique, hématurie, insuffisance rénale avec urétéro-hydronéphrose par envahissement du trigone vésical et des bas-uretères (nécessitant un drainage permanent par sondes urétérales).
[1] Dépistage du cancer de la prostate – Analyse critique des articles issus des études ERSPC (European Randomized Study of screening for Prostate Cancer) et PLCO : Prostate, Lung, Colorectal and Ovarian (cancer screening trial) (mars 2009), HAS, 2010
[2] Recommandations en Onco-Urologie 2010 : Cancer de la prostate, AFU, 2010
INHIBITEUR DE LA BIOSYNTHÈSE DES ANDROGÈNES
CANCER DU REIN (1)
Cancer du rein localisé ou localement avancé [1]
Néphrectomie élargie
La surrénale doit être préservée en l’absence d’extension extra-rénale (donc dans les stades < T3).
Traitement « conservateur » : néphrectomie partielle, tumorectomie, radiofréquence, cryothérapie
• Le traitement conservateur doit être systématiquement envisagé dans les indication dites « impératives », C’est-à dire-dans les situations où une néphrectomie totale imposerait une mise en dialyse: cancer bilatéral, cancer sur rein unique, néphropathie associée avec insuffisance rénale chronique.
• Le traitement conservateur est la règle dans les formes familiales de cancer du rein en raison du risque majeur de tumeur synchrone ou métachrone controlatérale (maladie de Von Hippel Lindau, Birt Hogg Dubé, forme héréditaire de cancer du rein papillaire, etc.). On privilégie alors le traitement par ablation (radiofréquence ou cryothérapie).
• Dans les indications dites électives (pas d’insuffisance rénale, rein controlatéral sain) le traitement conservateur par néphrectomie partielle ou tumorectomie est le traitement de référence des tumeurs de moins de 4 cm (T1 a). Il peut être également proposé pour les tumeurs de plus de 4 cm (T1b, T2) limitées au rein.
Cancer du rein métastatique [1]
Immunothérapie
• Interféron alpha : 6 millions d’unités trois fois par semaine. 12 % de réponses (partielles ou totales), le plus souvent transitoires (moins de 2 ans).
• • IL2 à haute dose : 600 000 UI/kg/dose, avec une dose toutes les 8 h pendant 5 j, puis 9 j off, puis à nouveau 5 j de traitement.
CANCER DU REIN (2)
Agents antiangiogéniques
Ces agents appartiennent à différentes familles :
– inhibiteurs des tyrosine-kinsases ciblant la voie VEGF/HIF : sunitinib, sorafénib, erlotinib, pazopanib;
– inhibiteurs de mTOR (ciblant le cycle cellulaire) : évérolimus (AFINITOR) ou temsirolimus (TORISEL).
Lignes de traitement | Risque faible ou intermédiaire | Haut risque |
---|---|---|
Première ligne | Sunitinib | Temsirolimus |
Pazopanib | ||
Bévacizumab + IFN | ||
IL-2 haute dose (option) | ||
Deuxième ligne | Axitinib | |
Évérolimus | ||
Sorafénib | ||
Pazopanib |
Place de la chirurgie en situation métastatique
En attendant, la néphrectomie est indiqué dans deux situations:
– lorsque la tumeur est symptomatique (douleurs, déglobulisation, etc.);
– lorsque les métastases sont limitées à un seul site et sont extirpables; dans ce cas, la chirurgie de la tumeur primitive (par néphrectomie totale ou partielle si elle est réalisable) doit être associée à la résection de toutes les métastases.
CANCER DU TESTICULE (1)
Traitement ultérieur [1]
Il dépend du bilan d’extension et de l’histologie.
Histologie
CANCER DU TESTICULE (2)
Tumeurs non séminomateuses [1]
Stade 1
• Faible risque de dissémination (pas d’emboles vasculaires du cordon, moins de 50 % de carcinome embryonnaire), et patient consentant:
• Surveillance (marqueurs et scanner abdomino-thoracique tous les 2 à 3 mois la première année + testicule controlatéral).
• Ou chimiothérapie (2 cycles de BEP).
• Ou lymphadénectomie rétropéritonéale (et BEP uniquement si N+).
• Haut risque de dissémination (emboles vasculaires) : curage ganglionnaire lombo-aortique :
Stades II et III
Chimiothérapie (3 à 4 cycles de BEP). Puis bilan d’extension :
– marqueurs normaux; pas de masse résiduelle : surveillance;
– marqueurs normaux + masses résiduelles : curage lombo-aortique. Surveillance simple en cas de négativité ou chimiothérapie si positif (4 cycles de VEIP : vinblastine, étoposide, ifosfamide, dsplatine);
– marqueurs élevés + masses résiduelles : chimiothérapie (4 cycles de VIP ± curage);
– maladie réfractaire : chimiothérapie intensive avec auto-greffe de moelle.
COLIQUE NÉPHRÉTIQUE (1)
Traitement au domicile
Une fois la douleur initiale calmée
• Restriction hydrique (1 L/j) initialement : après disparition complète des douleurs, hyperdiurèse pour aider la migration lithiasique.
• Tamiser l’urine (à travers un tamis disponible en pharmacie) et conserver tout fragment émis pour analyse.
• AINS per os ou en supp. Ex : BI-PROFÉNID LP 100 mg 1 cp. matin et soir pendant 5 j, associé à du lansoprazole 15 mg × 1/j.
Examens complémentaires à effectuer rapidement
– Créatininémie, NFS, calcémie: les examens biolobiques ne sont pas à réaliser à chaque épisode chez les patients lithiasiques connus.
– Bandelette urinaire, ECBU (infection urinaire ?).
– Imagerie de l’appareil urinaire : le scanner abdomino-pelvien sans injection est l’examen de référence pour le diagnostic de lithiase et de dilatation des cavités. L’injection n’est pas nécessaire en urgence en l’absence de signes de gravité ou d’hospitalisation. Il est proposé de faire à distance un uroscanner en l’absence d’insuffisance rénale ou d’allergie à l’iode; cet examen a totalement remplacé l’urographie intraveineuse dans cette indication.
– En urgence, et en l’absence de scanner sans injection : faire un ASP et une écho-graphie rénale afin de rechercher une dilatation des cavités et de voir un calcul radio-opaque. Ces examens ont une sensibilité inférieure au scanner mais une spéci-ficté acceptable.
– Conserver tout fragment émis pour analyse ultérieure (spectrophotométrie infrarouge).
COLIQUE NÉPHRÉTIQUE (2)
Hospitalisation
Elle est nécessaire dans les cas suivants.
Colique néphrétique résistante
Définie par la résistance des douleurs aux AINS. Il y a souvent dans ces cas :
– une obstruction complète avec distension échographique des cavités;
– une lithiase volumineuse > 7 mm dont les chances de migration spontanées sont minimes.
Fièvre : « pyélonéphrite aiguë lithiasique » ou colique néphrétique fébrile
• Voie veineuse. Urgence médicochirurgicale, pronostic vital mis en jeu.
• Remplissage : on redoute le choc septique qui peut être gravissime même chez le sujet jeune.
• Antibiothérapie parentérale : céphalosporines de 3e génération + aminosides si fonction rénale normale.
• Bilan préopératoire, patient à jeun.
• Drainage de l’urine : sonde urétérale montée par les voies naturelles (sonde urétérale droite ou sonde double J) ou néphrostomie percutanée échoguidée.
• Prélèvements bactériologiques peropératoires de l’urine en amont de l’obstacle pour antibiogramme.
• Traitement de la lithiase à distance (3 sem.) du sepsis initial, l’antibiothérapie étant poursuivie per os jusqu’ à cette date.