17. Se préparer à répondre aux questions relevant de la dimension professionnelle


Se préparer à répondre aux questions relevant de la dimension professionnelle



CE QU’IL FAUT SAVOIR


Le jury analysera avant tout la manière dont vous appréhendez le métier, les connaissances que vous en avez, les aptitudes que vous pensez déployer dans les pratiques professionnelles, les moyens que vous vous êtes donnés pour réussir…


On s’oriente vers un métier parce qu’un secteur nous intéresse, parce qu’on rencontre un professionnel, parce que l’idée surgit au détour d’une lecture ou d’une émission de télévision, etc. Chacun a son propre déclic, qui précède la recherche d’informations, l’élaboration concrète du projet et la mise en œuvre des moyens de le réussir. Ce parcours peut prendre toutes les formes possibles : toutes les trajectoires qui mènent au métier d’AMP sont également valables. Elles doivent simplement être pensées, structurées et verbalisées de manière claire et cohérente. On ne se dirige pas vers ce métier par caprice, par simple lubie, mais parce que la décision a été mûrement réfléchie. Un projet professionnel se déroule généralement en trois étapes : l’idée, le projet et la réalisation des objectifs. C’est la cohérence de ce parcours que le jury appréciera.



Idée et orientation professionnelle



image Déclic


Pourquoi choisit-on, un jour, de devenir aide médico-psychologique ? Quelles raisons nous poussent à emprunter telle voie plutôt que telle autre ? À quel moment a-t-on la certitude d’avoir trouvé le métier qui nous correspond le mieux ?


Les réponses renvoient aux motivations profondes de notre orientation professionnelle. Tout part d’une vague idée pour les uns, d’un véritable déclic pour les autres. Quoi qu’il en soit, il n’est pas toujours évident de cerner la logique de son choix. Pour clarifier sa pensée avant l’oral, il faut se poser quelques questions très simples. Quand ai-je eu cette idée ? Puis-je en donner la date précise ou l’idée a-t-elle germé à une certaine époque ? Dans quel contexte était-ce ? Pourquoi ? Quel événement particulier et quelle situation sont à l’origine de ce projet ?


Les réponses vous aideront à mieux comprendre votre cheminement, à mettre en perspective la manière dont vous considériez le métier par rapport à ce que vous en savez maintenant. Cette évolution, qui ne doit pas nécessairement s’étaler sur une longue période, marque la maturité d’un projet professionnel.


Vous avez parfaitement le droit d’avoir eu l’idée de devenir AMP parce qu’un film à succès pointant l’importance de la relation entre une personne handicapée et son aidant vous a plu. Pourquoi pas ? À chacun sa trajectoire. Il faut bien que l’histoire ait un début. Cependant, le fait de rester sur cette vision risque de vous décrédibiliser lors de l’entretien. Le jury appréciera que vous ayez cheminé depuis l’idéalisme ou la naïveté des premières impressions jusqu’à la confrontation avec le réel.



image Recherche théorique de l’information


Ce cheminement vers une représentation plus réaliste du métier commence par la recherche, finalement assez théorique, des informations qui le concernent. La démarche la plus cohérente consiste à s’informer d’abord sur le métier, puis sur la formation qui en permet l’exercice pour terminer par les conditions d’accès à cette formation.



image Métier

Si ce n’est déjà fait, allez au-delà des éléments mentionnés dans le présent ouvrage. Rendez-vous dans un centre d’information et d’orientation (CIO), commandez des brochures, consultez les sites Internet des syndicats professionnels pour obtenir les informations sur les lieux et conditions d’exercice, le statut, les débouchés, les salaires et évolutions de carrière. Il est utile de connaître le cadre légal et institutionnel qui entoure la profession. Les candidats négligent trop ces aspects « matériels » : au mieux, ils croient que parler argent, perspectives de carrière ou protection sociale les desservira ; au pire, ils idéalisent tellement le métier qu’ils n’y ont même pas réfléchi. Ils se font aisément coincer sur ces questions d’apparence anodine. Cependant, même dans le domaine social, on exerce une activité salariée. Il ne s’agit ni d’un sacerdoce ni d’une activité caritative !



image Formation

Si vous tentez le concours pour intégrer un centre de formation, c’est que vous avez une idée des matières étudiées, que globalement vous les appréciez et que vous vous sentez capable d’obtenir votre diplôme. Aussi, n’arrivez pas à l’entretien sans connaître le contenu de la formation, le nombre d’heures théoriques et pratiques dispensées ainsi que les modalités d’évaluation.


Essayez de rencontrer des étudiants dans les salons consacrés à l’orientation, sur les forums Internet, soyez actifs en vous rendant à l’heure de la fin des cours dans un centre de formation, assistez aux portes ouvertes… Bref, multipliez les démarches que vous pourrez présenter à votre jury pour montrer que votre projet se base sur des informations solides et des sources diversifiées.



image Conditions d’accès à la formation

Le dernier moment de la recherche d’informations concerne les conditions d’accès aux instituts de formation. Pour bien aborder le concours, il est important d’en connaître les épreuves et de savoir s’auto-évaluer par rapport à celles-ci.



Exercice – construire une frise temporelle sur l’élaboration de son projet professionnel



Méthodologie

Sur une feuille, vous tracerez un axe vertical qui sera l’axe temporel sur lequel vous allez inscrire les dates des événements marquants dans votre orientation.


Dans la colonne de gauche, vous noterez les faits, et dans celle de droite, vos ressentis, vos impressions, les éléments qui vous ont marqué… au fur et à mesure du temps, on doit constater que tout vous mène vers ce métier, que vous vous êtes bien renseigné et que votre projet est mûrement réfléchi.



Exemple de frise








































Faits Dates Analyse
En classe de troisième, j’ai rendez-vous avec un conseiller d’orientation. Avril 2010 Après avoir évoqué mes qualités et mes attentes concernant mon futur métier, il m’explique que trois métiers ressortent de l’étude de ma personnalité : aide-soignant, aide médico-psychologique et animatrice socioculturelle. Je décide donc de me renseigner par des lectures et des recherches sur Internet sur ces trois métiers.
Je me lie d’amitié avec une personne qui a un petit frère autiste. Septembre 2010 J’ai plusieurs fois l’occasion de rencontrer son frère et je me sens vite à l’aise auprès de lui. Je questionne mon amie sur la prise en charge dont il bénéficie : il va du lundi au vendredi dans un IME où une équipe éducative l’encadre et lui propose des activités. Je décide de faire des recherches pour mieux comprendre la prise en charge des personnes porteuses de ce trouble.
Je vais à un forum des métiers. Février 2011 J’ai l’occasion d’échanger avec un AMP qui travaille dans un hôpital psychiatrique, il m’explique les avantages et les inconvénients de son métier, je comprends bien que le travail n’est pas facile mais les enjeux (la réinsertion sociale) et les façons de travailler (les soins et la relation sont intimement liés) m’intéressent fortement. Je ne connaissais pas ce terrain professionnel et décide donc de m’informer sur l’ensemble des lieux de travail de l’AMP.
Je passe mon BAFA avec un approfondissement assistant sanitaire. Février 2012 J’obtiens le PSC1. Je suis formée à la réglementation, à l’hygiène. Je découvre aussi le travail au sein d’une équipe. Je me sens très à l’aise dans ce rôle et je sais qu’un AMP est lui aussi amené à faire tout cela.
Stage auprès d’un AMP en EHPAD. Avril 2012 Pour la première fois, j’observe le travail quotidien de laide médico-psychologique grâce à une amie de mes parents qui a accepté que je l’accompagne durant deux semaines. Je vais avec elle voir les personnes dans leur chambre, je les sollicite pour qu’elles participent aux activités, j’aide des résidents à prendre leurs repas, etc.
Je suis un peu réservée dans un premier temps, mais au fil des jours, je constate que nous allons souvent voir les mêmes personnes, donc je me sens plus à l’aise avec elles, je leur parle, je plaisante pour les distraire durant leurs soins. Je vois des pathologies assez lourdes, mais j’arrive à être à l’aise et j’ai envie d’aider concrètement ces personnes.
Assistant sanitaire pour deux séjours adaptés. Juillet–août 2012 Je suis désormais très attirée par le métier d’AMP, mais je ne suis pas sûre d’être à l’aise avec tous les publics qu’il peut prendre en charge. Je m’interroge notamment sur les réactions que je pourrais avoir auprès d’adultes déficients mentaux. Lors de ces six semaines, je constate que je m’intègre vite à l’équipe de professionnels et que j’ai du plaisir à passer mes journées auprès de ce public. Bien que la communication verbale ne soit pas toujours possible, je constate qu’après quelque temps passé ensemble, il est toujours possible d’arriver à échanger et à savoir ce que la personne désire ou ressent. Je suis heureuse de contribuer à leur offrir ce temps de vacances.
Je rencontre un AMP. Septembre 2012 Puisque j’ai maintenant l’habitude d’encadrer des personnes handicapées, je souhaite comprendre le rôle d’un AMP auprès de ce même public. Je rencontre donc un AMP intervenant dans une maison d’accueil spécialisée. Il participe aux réunions avec les éducateurs spécialisés chargés du projet d’accueil de chaque personne, il échange avec les infirmiers pour mieux comprendre les pathologies des patients, il organise les sorties extérieures et les activités en interne, il collabore avec les aides-soignants dans les soins de confort réalisés chaque matin…
La diversité de ses missions retient tout mon intérêt, il réalise un accompagnement global durant des années où il côtoie la personne seule ou en groupe, ce qui lui permet de bien la connaître.
Je deviens bénévole dans un EHPAD. Depuis mars 2013 Je pense qu’il n’est pas nécessaire d’attendre d’être en formation d’AMP pour commencer à accompagner des personnes. Le bénévolat est un autre moyen de m’engager dans l’action concrète auprès d’un public âgé.
Je rends visite aux personnes isolées qui le souhaitent et aide l’animateur lorsqu’il en a besoin. Cette expérience me permet d’échanger avec les professionnels, de développer des capacités d’écoute et d’échange avec les résidents, de me confronter à la souffrance et à lourdeur des pathologies de certains, d’observer le travail des AMP… De nouveau, je constate que je me sens vite à l’aise et que j’apprécie les contacts humains variés que je peux vivre dans cette structure. Je décide de commencer concrètement à travailler le concours en achetant des ouvrages spécialisés et je recherche de nouveaux stages.


Réalisations et objectifs professionnels


Une fois l’idée approfondie et le projet étayé, reste à mettre en œuvre les moyens pour réaliser les objectifs. Le jury appréciera que vous soyez capable de justifier clairement cet aspect.



image Objectifs à court terme


Il s’agit d’abord des moyens intellectuels que vous vous êtes donnés pour réussir. Comment avez-vous préparé votre concours ? Qu’avez-vous mis en œuvre pour le réussir ?


Réfléchissez également à ce que vous ferez si vous n’avez pas le concours. Les candidats qui pensent montrer de fortes motivations en répondant qu’ils n’envisagent pas autre chose se trompent : le jury y verra une forme de naïveté. Si vous avez de la maturité, vous ne placerez pas tous vos œufs dans le même panier. Il s’agit d’un concours, ne l’oubliez pas.


Pensez également aux moyens financiers et matériels que vous comptez mettre en œuvre pendant votre formation. Cette question n’est pas indiscrète, elle vise à s’assurer que vous avez établi un plan de financement pour les longs mois à venir. Le jury réclamera en effet des garanties pour s’assurer que vous irez au bout de votre formation. Vous devez arriver à l’oral avec une vision claire des années d’études qui vous attendent.



image Objectifs à long terme


Comment envisagez-vous votre avenir professionnel ? Quels aspects du métier vous intéressent en priorité ? Vous ne devez pas avoir de réponse trop tranchée sur ces questions (« Je ne veux pas travailler auprès d’enfants », « Je ne veux prendre en charge que les personnes âgées », « Je ne travaillerai que dans une association »). Le jury ne vous reprochera pas d’avoir une sensibilité et d’orienter votre projet en conséquence. Il interprétera en revanche comme un manque d’ouverture un projet trop exclusif. N’oubliez pas que vous entrez en formation, que vous avez encore de nombreuses choses à apprendre et que vous serez amené à réaliser des stages dans des services et des structures diversifiés.



Exposer ses motivations


Votre motivation, c’est-à-dire ce qui fonde votre désir de devenir un professionnel du travail social, est un élément central au moment des oraux. Connaître le métier avec précision et avoir un profil adapté ne suffit pas, il faut vouloir l’exercer et parvenir à l’exprimer.


Mais exprimer clairement sa motivation est difficile. Généralement, on ressent de l’intérêt pour un métier, on « sait au fond de soi » qu’on a trouvé sa voie. Mais le jury ne se contentera pas de cela : n’étant pas « au fond de vous », il a besoin de vous entendre décortiquer les raisons qui vous amènent à faire ce choix pour un métier.



CONSEILS


Pour exprimer vos motivations, il faut parvenir à lier connaissances et personnalité, c’est-à-dire ce que vous savez du métier et ce que vous voulez trouver dans le cadre de votre travail pour pouvoir vous épanouir professionnellement.



ERREURS À ÉVITER


Beaucoup de candidats expriment leur motivation de manière maladroite ou extrêmement classique, ce qui ne leur permet pas de retenir l’attention du jury et d’avoir une note qui leur permet de se distinguer de la masse des autres candidats. Ils vont, par exemple, dire :



Trop souvent, les candidats justifient leur envie de faire carrière en tant qu’AMP en expliquant que cela leur donnera le sentiment de faire quelque chose d’utile. Ce faisant, il place ce métier au-dessus de certains autres jugés moins valorisants, moins dignes. Pourtant, si on prend le temps de faire la liste de tous les métiers inutiles… la page reste blanche ! Pour quelles raisons verserait-on un salaire à quelqu’un qui fait quelque chose qui ne sert à rien ?


La société crée les métiers dont elle a besoin au fur et mesure qu’elle évolue. Aujourd’hui, les emplois de cochers se raréfient, tandis que de nouveaux métiers sont apparus au cours des cinquante dernières années, tels les métiers de l’informatique et de l’électronique. Le travail de l’aide médico-psychologique n’est donc pas plus utile qu’un autre, il répond lui aussi à un besoin. Si on cherchait les métiers les plus utiles, AMP ne ressortirait pas en premier, car il ne concerne pas tout le monde en permanence. Des métiers comme celui d’agriculteur ou d’éboueur arriveraient en tête de ce classement. L’éboueur réalise une mission d’utilité publique quotidienne et nous en profitons tous. Imaginons un instant une société où les ordures ne seraient plus évacuées : les problèmes d’hygiène et les maladies graves ne tarderaient pas à apparaître.


Vous voulez être utile ? Si c’est votre seule motivation pour choisir votre orientation, vous devriez donc plutôt essayer de devenir éboueur. Mais peut-être que ce métier ne vous intéresse pas. Par conséquent, c’est la finalité du travail de l’AMP qui oriente votre choix, car ce que ce métier permet de réaliser vous attire fortement et correspond à vos attentes professionnelles. Il vous reste maintenant à définir lesquelles et pourquoi.



Faire ce constat est tout à fait vrai. En effet, les AMP exercent avec un public de tout âge qui peut souffrir de handicaps ou de maladies et les structures employant des aides médico-psychologiques sont très nombreuses. Cependant, au cours d’une carrière, vous n’allez pas pouvoir travailler dans chaque type de structure ni côtoyer tous les types de handicap. Les études montrent qu’en moyenne, un professionnel réalise sa carrière dans deux ou trois lieux différents. On est donc bien loin de cette idée de zapping permanent qui, de toute façon, serait préjudiciable au professionnel comme aux structures.


Un professionnel ne devient compétent (c’est-à-dire qu’il maîtrise les connaissances requises et qu’il sait les utiliser pour agir) que progressivement. Il faut du temps pour s’habituer à un lieu de travail et à ses spécificités, pour se sentir à l’aise avec ses collègues et pour se voir reconnaître une légitimité de la part des usagers. Les théoriciens de la compétence estiment que tout ce processus prend plusieurs années, généralement cinq ans. Ce qui explique qu’une fois en poste, les AMP n’ont pas envie de tout remettre en cause par un changement de lieu de travail rapidement.


Pour une structure, chaque départ et chaque arrivée d’un professionnel viennent perturber un équilibre fragile instauré au fil du temps. Donc, pour l’institution aussi, les allées et venues des professionnels sont à limiter.


En conclusion, même s’il y a de nombreux possibles quand on débute une carrière d’AMP, il faut avoir conscience que vous ne pourrez pas tout faire et que vous serez confronté à des choix. Il n’empêche que les débouchés variés peuvent être un atout puisque, durant la formation, vous ferez des stages dans différentes institutions et vous aurez l’opportunité d’échanger avec vos collègues de promotion afin d’avoir une meilleure représentation des lieux de travail et de préciser ce qui vous convient le mieux. Une fois votre premier choix réalisé, vous pourrez garder à l’esprit qu’en cas de lassitude, un changement de lieu de travail est toujours possible, ce qui peut être une bonne solution pour donner un nouvel élan à sa carrière tout en continuant à pratiquer le même métier.


En approfondissant l’idée du changement, c’est souvent l’absence de routine générée par ce cadre de travail qui ressort. Là aussi, évoquer cette idée ne suffit pas : il faut expliquer pourquoi l’absence de routine est un atout pour vous dans un métier. Cela ne va pas de soi, la routine permet de bien connaître ce que l’on a à faire, c’est rassurant de se sentir compétent, de pouvoir anticiper sur ce qui va se passer… Mais ce n’est pas ce qui vous motive. Pourquoi ?


Que ce soit par un changement de lieu de travail ou par une longue collaboration avec une seule structure, la routine et le travail social sont difficilement conciliables. À partir du moment où le métier est basé sur l’accompagnement d’autrui, la mission pourra être identique, mais ces modalités de mise en œuvre sont à reconstruire chaque jour.


Par exemple, un AMP qui doit aider trois personnes à s’habiller a un objectif identique pour chacune. Mais, puisqu’il va solliciter chaque personne pour qu’elle participe dans la mesure de ses capacités, puisque aux gestes vont s’ajouter des paroles, des interactions, etc., ce temps d’habillage vécu trois fois durant une matinée ne sera pas routinier.





Exercice – réfléchir à ses motivations

Pour préparer la présentation de vos motivations, essayez de les approfondir suffisamment pour qu’elles soient tout à fait spécifiques au métier d’AMP et non transposables à d’autres métiers.



EXEMPLE


Si vous déclarez vouloir être AMP afin d’apporter du réconfort aux personnes et d’être là pour les écouter, pourquoi ne pas faire carrière en tant que psychologue ? À elle seule, cette motivation ne suffit pas.


Pour vous aider, vous pouvez prendre le temps de réfléchir aux motivations possibles présentées ci-dessous et essayer de justifier à voix haute l’importance qu’elles ont à vos yeux.



image Est-il important pour vous d’avoir de l’autonomie dans votre travail ?


image Est-il important pour vous que votre travail vous intéresse ?


image Est-il important pour vous que votre travail soit bien rémunéré ?


image Est-il important pour vous d’avoir des responsabilités professionnelles ?


image Est-il important pour vous de travailler au sein d’une équipe ?


image Est-il important pour vous de rencontrer de nombreuses personnes sur votre lieu de travail ?


image Est-il important pour vous d’exercer dans un domaine professionnel préservé du chômage ?


image Est-il important pour vous d’avoir la possibilité d’évoluer dans votre travail ?


image Est-il important pour vous d’avoir le sentiment de faire quelque chose d’utile ?


image Est-il important pour vous d’avoir un métier qui amène à se déplacer, à être en mouvement ?


image Est-il important pour vous d’avoir des horaires fixes ?


image Est-il important pour vous d’avoir un métier conciliable avec une vie de famille ?



CONSEILS


Pour aider le jury à percevoir la sincérité de vos motivations pour le métier, faites attention à votre attitude. Il ne suffit pas d’avoir un discours bien construit, il faut que votre attitude soit en adéquation avec vos propos. Déclarer « […] et donc pour ces différentes raisons, AMP est vraiment le métier que je veux exercer et je suis impatient de débuter la formation » perdra de sa force de conviction si vous le dites d’une voix hésitante, en regardant le sol. Vos motivations doivent vous amener à sourire, on doit percevoir le plaisir que vous avez à la simple évocation du métier. Regardez votre jury dans les yeux et n’ayez pas peur d’en faire trop.


Voici quelques constructions verbales pouvant être utilisées pour présenter vos motivations :




Exercice – trouver un exemple explicite

Malgré tout le soin que vous pourrez apporter à l’exposé de vos motivations, sachez que tous les candidats se présentant au concours d’entrée en formation d’AMP se sont renseignés sur le métier et que celui-ci les intéresse. Tous les candidats sont motivés et il sera donc difficile de vous distinguer par votre façon d’évoquer le métier et ce qui vous plaît dans ce métier.


L’envie d’être utile, la diversité des publics et des lieux de travail, le marché de l’emploi porteur, la relation de confiance qui s’instaure entre l’usager et l’AMP, le travail en équipe… sont les grandes motivations mises en avant par les candidats et le jury les a entendues cent fois.


Vous pouvez cependant tenter de marquer l’esprit du jury et de l’aider à vous retenir parmi les personnes admises à entrer en formation en vous appuyant sur votre vécu et en ponctuant vos propos d’exemples concrets. Ceux-ci vous appartiennent, vous êtes le seul à les avoir vécus, vous serez donc le seul à les évoquer lors de l’entretien et cela peut marquer positivement votre prestation. Ce conseil est vrai pour l’ensemble de l’entretien et particulièrement au moment d’expliquer vos motivations.



Méthodologie

Trouvez dans votre vie professionnelle, vos expériences de stage ou de bénévole, voire votre vie personnelle, un exemple, une situation concrète qui rassemble les éléments qui vous amènent à vouloir exercer ce métier et détaillez cette scène de façon très précise.


Il ne s’agit pas de retrouver la situation qui vous a amené à construire ce projet professionnel mais une situation vécue qui vous a permis d’être convaincu que vous étiez vraiment fait pour ce métier-là. Quand vous avez trouvé la situation, décortiquez-la en précisant : qui ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Comment ? Quelles étaient mes pensées ? mes ressentis ? mes observations ?


Le but est d’évoquer cette situation de façon précise afin de permettre au jury de vous imaginer dans cette circonstance avec tous les éléments importants pour se représenter la scène. Le temps de cet exemple, il doit pouvoir « vivre » l’action comme s’il regardait un film et comprendre que ce métier doit devenir le vôtre.



EXEMPLE


Un candidat au concours a choisi une situation de stage vécue dans un SAVS.


Quand le jury lui demande : « Pourquoi pensez-vous que le métier d’AMP peut vous convenir ? », il lui raconte son exemple.


« J’en ai été vraiment convaincu lors de mon stage au SAVS où j’ai rencontré Bruno, un homme de 52 ans qui y vit avec son frère. Cependant, lorsque j’ai débuté mon stage, son frère avait été hospitalisé dans un service de psychiatrie, car il avait fait une grave crise d’angoisse et Bruno s’était muré dans le silence. À plusieurs reprises, j’ai essayé de lui parler, de lui sourire, mais il restait indifférent à toutes mes tentatives d’approches. L’ensemble de l’équipe avait également constaté le mal-être de Bruno et, lors d’une belle après-midi, une AMP a décidé de faire une balade avec trois usagers dont Bruno afin de lui changer les idées. Elle m’a proposé de l’accompagner.


Durant cette sortie, Bruno a commencé à cueillir des fleurs et je suis allé lui parler de son bouquet. Pour la première fois, il m’a répondu et il m’a expliqué qu’il cueillait des fleurs parce que, si son frère rentrait aujourd’hui, cela lui ferait plaisir. Ce bouquet de fleurs a été le début d’une conversation que nous avons eu durant toute la promenade et, petit à petit, en parlant de différentes choses, j’ai vu le visage de Bruno qui se détendait, il a même souri. J’ai été tellement heureux à ce moment-là, j’ai compris que le choix de l’AMP avait été le bon : en permettant à Bruno de quitter l’institution, elle était parvenue à lui changer les idées. C’est vraiment cela que j’aime dans ce métier, les actes peuvent paraître très simples, anodins et pourtant ils peuvent aussi avoir de grandes conséquences sur les individus quand ils sont bien choisis.


Cette promenade est pour moi inoubliable et j’ai vraiment envie que mon quotidien professionnel soit ponctué d’autres moments de ce type. Je sais que j’aurais beaucoup de plaisir à retrouver chaque jour les usagers et à trouver de bonnes idées pour les voir heureux. C’est pour cela que je veux devenir AMP. »


Un discours de ce type-là, expliqué avec une attitude non verbale adaptée, c’est-à-dire avec des yeux qui pétillent de joie à l’évocation de cette rencontre avec l’usager, montre que la personne sait ce qui l’attend quand elle sera professionnelle, qu’elle a une réelle motivation à s’impliquer dans un métier de l’aide à l’autre et qu’elle a compris le sens du travail de l’AMP. Beaucoup d’éléments sont d’ores et déjà réunis pour permettre au jury de penser qu’elle fera une bonne professionnelle.



Exercice – écrire une lettre de motivation

CV et lettre de motivation sont deux documents complémentaires qui permettront au jury d’avoir quelques éléments sur votre parcours antérieur et votre profil avant de vous rencontrer. Par conséquent, la lettre de motivation ne peut pas être une répétition du CV. Chacun de ces deux documents a un but précis et cette lettre répond à d’autres attentes (cf. « Exemple de lettre de motivation », p. 125).



Comment présenter sa lettre ?

La lettre de motivation suit les règles françaises concernant la rédaction de tout courrier. Par conséquent, vous devrez indiquer en haut à gauche : votre nom en majuscules suivi de votre prénom, votre adresse et de votre numéro de téléphone.


Votre courrier est adressé à quelqu’un, il faut donc indiquer un peu en dessous de votre identité et sur la partie droite de la feuille : le nom du destinataire (ou à défaut Monsieur le Directeur), le nom du centre de formation qui vous a convoqué à l’oral et son adresse.


Un courrier doit aussi être daté, vous pourrez donc indiquer la date en haut à droite, ou en face du destinataire sur la partie gauche de la feuille, ou encore à la fin de votre lettre avant de la signer. En effet, il ne faudra pas oublier de signer votre lettre. Vous n’aurez pas besoin de réécrire votre nom avant de signer puisque vous avez déjà indiqué votre identité en haut de la page.


Enfin, une lettre doit présenter un objet. Ici, ce sera « lettre de motivation », ou « exposé des motivations », ou « lettre de présentation », ou « présentation des motivations en vue d’une entrée en formation », etc.


Aujourd’hui, il est bien accepté qu’une lettre de motivation soit dactylographiée. Si le règlement de sélection de l’école ne mentionne pas qu’elle doit être manuscrite, vous aurez donc le choix. Si vous décidez de l’écrire à la main, veillez à laisser des marges à gauche comme à droite et à rédiger un document lisible et aéré.




Stages en milieu professionnel


Quand le candidat a clairement cerné les tenants et les aboutissants du métier auquel il se destine, reste à s’immerger dans le concret, à comprendre comment fonctionne une institution pour enfants handicapés, un centre de rééducation fonctionnelle, une maison d’accueil spécialisée ou n’importe quelle structure dans laquelle l’AMP intervient. C’est à ce moment-là qu’apparaît la nécessité d’effectuer des stages. Or, il est difficile de se rendre sur le terrain, et ce pour plusieurs raisons.


D’abord, il faut une convention de stage, document nécessaire à la structure d’accueil en cas d’accident. Rares sont les directeurs de structure qui acceptent les stagiaires sans documents officiels. Les missions locales, l’université, le Pôle emploi, le CIO peuvent parfois fournir des conventions de stage.


Ensuite, les étudiants en formation sont prioritaires sur les autres postulants qui doivent se partager les places restantes.


Dans la mesure du possible, tentez d’obtenir une convention pour suivre de près un professionnel dans son élément. Il ne s’agit pas seulement de connaître les pratiques, il faut aussi comprendre comment s’organise le travail en équipe, qui sont les personnes dont l’AMP a la charge, quels outils sont mis à sa disposition pour mener ses missions, etc.


Il existe deux manières de concevoir le stage. Il peut s’agir d’un stage de découverte, d’une durée d’un ou deux jours, visant à creuser les informations théoriques recueillies au CIO ou sur les salons. On peut aussi s’imprégner de l’environnement de l’AMP à travers un stage d’approfondissement de plusieurs semaines. Le choix entre la découverte et l’approfondissement dépend surtout de l’avancée du candidat dans son projet et de sa disponibilité.


Attention cependant : il ne faut pas effectuer un stage pour dire qu’il a été fait, autrement dit à seule fin d’ajouter une ligne à son CV… Trop de candidats reviennent de stage avec cette unique phrase en guise de commentaire : « C’était génial. », « Superintéressant »… Ils investissent de l’affect là où il faudrait de l’analyse et de la compréhension. C’est un signe d’immaturité et d’incapacité à prendre du recul. Le jury sera attentif à ce que vous avez retenu de votre séjour sur le terrain : un stage ne vaut que s’il se conclut par un rapport qui décortique avec une extrême précision les pratiques professionnelles observées.



image Connaissance du vocabulaire professionnel


Un projet élaboré s’appuie sur une bonne connaissance du vocabulaire professionnel. On ne vous demandera pas de connaître sur le bout des doigts tout le « jargon » professionnel. Vous devez néanmoins montrer que vous vous êtes suffisamment immergé dans le secteur pour en retenir quelques codes. Pour cela, faites-vous un carnet de vocabulaire et notez par exemple les termes techniques des actes de soins, le nom des pathologies, les sigles… et leur définition. Attention néanmoins : n’essayez pas « d’étaler » votre savoir. Rien de pire, aux yeux des examinateurs, qu’un discours creux, scolaire et hâtivement appris pour la circonstance. Il faut véritablement « habiter » sa parole. Aussi, vaut-il mieux s’exprimer avec un discours non professionnel mais pertinent plutôt qu’avec un jargon approximatif et creux.




Exercice – élaborer un rapport de stage

Les expériences de terrain, que ce soit en tant que professionnel, stagiaire ou bénévole, sont fréquemment abordées lors de l’oral de sélection. Prendre le temps de garder des traces écrites sur ce qu’on a pu vivre dans différentes structures le temps d’une journée ou de plusieurs semaines est important, car ces expériences peuvent se dérouler à distance du jour de l’oral et pourtant, le jury appréciera que vous soyez capable de vous appuyer sur des exemples pour développer une analyse ou étayer une opinion.


L’expérience de terrain doit donc faire l’objet d’un travail écrit, et ce à différents moments.



May 13, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 17. Se préparer à répondre aux questions relevant de la dimension professionnelle

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