Chapitre 17
Reconstruction anatomique
L’anatomie est souvent perçue par les étudiants comme un sujet dévolu à l’énumération de termes de structures corporelles. Les termes sont importants, car ils représentent le vocabulaire que les professionnels de santé utilisent pour communiquer, mais l’anatomie ne se réduit pas à cela.
Il existe un outil pouvant rendre les étudiants à l’aise en anatomie régionale. Il s’agit de la méthode par reconstruction anatomique. Au lieu de lutter avec une mémoire embrouillée de noms et de formes de structures, les étudiants peuvent utiliser une approche par étape afin d’organiser leur souvenir des données. Ce chapitre expose les grandes lignes de cette approche et introduit le chapitre suivant (chapitre 18) sur l’anatomie radiologique.
LE RACHIS LOMBAL
Le point de départ est de se rappeler que le rachis lombal est constitué de cinq vertèbres. Les éléments types de ces vertèbres sont les corps vertébraux. Ceux-ci sont empilés en une colonne reposant sur le sacrum. Les corps vertébraux sont séparés par des disques intervertébraux.
C’est la vue latérale de cette colonne qui introduit le niveau de détail suivant. Les vertèbres sont empilées de façon incurvée en formant la lordose lombale (figure 17.1). La troisième vertèbre lombale – souvent la plus horizontale – est une caractéristique de référence de cette colonne. Les vertèbres supérieures sont inclinées en avant et en haut ; les vertèbres inférieures sont inclinées en avant et en bas. Les étudiants capables d’évoquer les détails se rappelleront que la moyenne de l’angle lordotique de L1–S1 est d’environ 70° et dicte le degré de la courbure lordotique.
Figure 17.1 Apparence des cinq corps vertébraux et de leurs disques vue de profil, formant une colonne reposant sur le sacrum.
Sur une vue antérieure, cette colonne n’offre rien de notable. Les corps vertébraux sont d’apparence rectangulaire et séparés par leurs disques (figure 17.2A). De même, sur une vue postérieure, la colonne des corps vertébraux n’offre rien de notable non plus. La seule nouvelle caractéristique est l’origine des pédicules présents sur la surface postérieure des corps vertébraux (figure 17.2B).
Figure 17.2 Apparence des cinq corps vertébraux et de leurs disques, formant une colonne reposant sur le sacrum. A : Vue antérieure. B : Vue postérieure.
La couche suivante de reconstruction – sur une vue antérieure – présente le ligament longitudinal antérieur (figure 17.3A). En conséquence, le ligament longitudinal postérieur se présente sur une vue postérieure (figure 17.3B).
Figure 17.3 Les corps vertébraux et leurs disques sur lesquels les ligaments longitudinaux ont été ajoutés (voir figure 17.2). A : Ligament longitudinal antérieur. B : Ligament longitudinal postérieur.
Dans un premier temps, la reconstruction se focalise sur ce qui repose derrière les corps vertébraux. Le sac dural se présente, reposant dans le canal vertébral, et contenant la partie caudale de la moelle spinale se terminant au niveau L1–L2 (figure 17.4A). Les racines nerveuses pendent de la moelle spinale et forment la queue de cheval et les racines nerveuses lombales en passant autour des pédicules de leurs foramens intervertébraux (figure 17.4B), et finissent recouvertes par la moitié postérieure du sac dural (figure 17.4C).
Figure 17.4 Contenu du canal vertébral. A : Moitié antérieure du sac dural et de la moelle spinale se terminant sur L1–L2. B : Racines nerveuses lombales et racines de la queue de cheval. C : Moitié postérieure du sac dural renfermant la queue de cheval.
Le canal vertébral est ensuite recouvert par les éléments postérieurs de la colonne vertébrale lombale (figure 17.5A). Ils se composent des lames et des articulations zygapophysaires, des processus transverses et des processus épineux. Les lames se joignent au ligament jaune, alors que les processus épineux se joignent au ligament interépineux. À ce stade de la reconstruction, la vue antérieure a été peu modifiée. Les processus transverses sont les seuls éléments postérieurs évidents sur une vue antérieure. Ils peuvent être observés latéralement, derrière les corps vertébraux (figure 17.5B).