17: Introduction à la génétique

Chapitre 17 Introduction à la génétique



Tous les êtres vivants, y compris les êtres humains, ont besoin de se reproduire. À la fin de leur vie, ils ont ainsi produit au moins un individu, probablement plusieurs, pour les remplacer. Cela assure la continuation de leur espèce. Les bébés héritent de leurs parents une copie de toute l’information qui leur est nécessaire pour se développer en tant que membres fonctionnels de leur espèce ; cette information est apportée par l’acide désoxyribonucléique (ADN), principalement à l’intérieur du noyau cellulaire. L’ADN est organisé en unités fonctionnelles appelées gènes, lesquels font partie de structures bien plus grandes, les chromosomes. Le terme génome désigne l’ensemble du matériel génétique contenu dans une cellule. La génétique est l’étude des gènes. La progression du savoir dans ce domaine a un profond impact sur de nombreux aspects de la vie quotidienne ; c’est le cas par exemple du conseil génétique aux familles porteuses de maladies héréditaires, ou de la production d’insuline humaine à partir de micro-organismes conçus génétiquement.


Le projet Génome humain, qui est une collaboration internationale, a été mis en place en 1990. Son objectif était d’identifier et de séquencer chaque gène sur chaque chromosome, et d’être en mesure de dessiner une carte de chaque chromosome, montrant la position de tous ses gènes. Il a été à la source d’un très grand nombre d’informations importantes concernant les troubles génétiques humains.



Chromosomes, gènes et ADN






Chromosomes


Presque toutes les cellules corporelles contiennent dans leur noyau une copie identique de l’ensemble du complément du matériel génétique individuel. Il existe deux importantes exceptions : les globules rouges (qui n’ont pas de noyau) et les gamètes ou cellules sexuelles. Dans une cellule au repos, la chromatine (matériel génétique, voir Fig. 3.8, p. 34) est diffuse et difficile à distinguer au microscope ; mais lorsque la cellule se prépare à se diviser, elle est collectée dans des structures compactes très visibles, en forme de saucisse, appelées chromosomes. Les chromosomes vont par paire, l’un étant hérité de la mère et l’autre du père ; une cellule humaine a ainsi 46 chromosomes qui peuvent être disposés en 23 paires. Une cellule avec 23 paires de chromosomes est appelée diploïde. Les gamètes (spermatozoïdes et ovules), qui ne contiennent que la moitié du complément normal, c’est-à-dire 23 chromosomes au lieu de 46, sont appelés haploïdes. Les chromosomes appartenant à la même paire sont appelés chromosomes homologues. Le jeu complet de chromosomes dans une cellule constitue son caryotype (Fig. 17.1).



Chaque paire de chromosomes est numérotée, la plus grande paire étant la numéro 1. Les 22 premières paires sont collectivement appelées autosomes ; les chromosomes de chaque paire sont identiques. Les chromosomes de la 23e paire sont appelées chromosomes sexuels (Fig. 17.2) car ils déterminent le sexe de l’individu. À la différence des autosomes, ces deux chromosomes ne sont pas nécessairement identiques ; le chromosome Y est bien plus court que le X est n’est porté que par les individus de sexe masculin. Un enfant héritant deux chromosomes X (XX), un de chacun de ses deux parents, est de sexe féminin ; un enfant héritant de sa mère un chromosome X et de son père un chromosome Y (XY) est de sexe masculin.





ADN


Les gènes sont composés de très longs brins d’ADN ; la longueur totale de l’ADN dans chaque cellule est d’environ un mètre. Comme tout cela est contenu dans les chromosomes et que leur longueur se mesure en micromètres (10−6 m), cela implique que l’ADN doit être enroulé de manière serrée pour être condensé dans un espace si petit.


L’ADN est une molécule double-brin, constituée de deux chaînes de nucléotides. Les nucléotides contiennent trois sous-unités :





La molécule d’ADN est parfois reliée à une échelle tordue, la partie supérieure étant formée par une alternance de chaînes d’unités de sucre et de phosphate (Fig. 17.3). Dans l’ADN, le sucre est le désoxyribose, d’où le D d’ADN. Les bases sont liées aux sucres, et chaque base se lie à une autre base sur l’autre chaîne sucre/phosphate, ce qui forme les barreaux de l’échelle. Les deux chaînes sont enroulées l’une autour de l’autre, donnant la disposition en double hélice (échelle tordue ou hélicoïdale). La double hélice elle-même s’enroule et s’enveloppe de manière très organisée autour de protéines structurales appelées histones, qui sont importantes pour maintenir la forme tridimensionnelle très spiralée de l’ADN. Le matériel ADN–histone est appelé chromatine. La chromatine est très spiralée et enveloppée dans les chromosomes (Fig. 17.4).







Synthèse protéique




L’ADN contient l’information biologique essentielle de la cellule, retranscrite dans le code de la base au centre de la double hélice. Les produits de cette information sont presque toujours des protéines. Les protéines sont essentielles pour l’ensemble des aspects de la fonction corporelle, formant les principaux éléments structuraux du corps ; il en est de même des enzymes (p. 25), essentielles pour l’ensemble des processus biochimiques corporels. Les groupes de protéines humaines sont constitués d’environ 20 acides aminés différents. Comme l’ADN cellulaire est trop grand pour sortir du noyau, une molécule intermédiaire est nécessaire pour transporter les instructions génétiques du noyau au cytoplasme, où les protéines sont synthétisées. C’est l’ARN messager (ARNm). La synthèse protéique est résumée dans la figure 17.5.


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May 7, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 17: Introduction à la génétique

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