Item 166 Myélome multiple des os
Liens transversaux
Sujets tombés au concours de l’Internat et aux ECN : 1995, 1996, 1997, 1998, 2001, 2004
• 1995 (zone Sud) : Homme de 70 ans présentant asthénie, perte de poids et douleurs dorsolombaires de rythme inflammatoire.
• 1996 (zone Sud) : Homme de 63 ans présentant altération de l’état général, douleurs rachidiennes et sur le plan biologique, une insuffisance rénale avec protéinurie et une anémie.
1) Savoir évoquer le diagnostic de myélome multiple et savoir organiser les examens complémentaires.
• 1997 (zone Nord) : Homme de 64 ans, douleurs dorsolombaires, hyperprotidémie, anémie et hypercalcémie.
• 1998 (zone Sud) : Homme de 65 ans, insuffisance rénale de découverte récente sur un fond d’altération général, de troubles digestifs. Il existe une anémie.
Le myélome multiple est une prolifération clonale de plasmocytes tumoraux produisant, dans la majorité des cas, un même type d’immunoglobuline.
Cette immunoglobuline monoclonale, retrouvée entière dans le sang et/ou sous forme de chaînes légères dans les urines, apparaît sous la forme d’un pic étroit à l’électrophorèse des protides sériques (EPS).
Quantifiable grâce à cet examen, elle représente ainsi un outil de diagnostic et de suivi de la maladie précieux.I Physiopathologie
Les principales conséquences de cette prolifération plasmocytaire sont :– une insuffisance médullaire (anémie, ++), due en partie à l’envahissement de la moelle par les plasmocytes tumoraux ;
– une insuffisance rénale, le plus souvent par précipitation, dans les tubules rénaux, des chaînes légères de l’immunoglobuline monoclonale ;
La diminution des gammaglobulines polyclonales (hypogammaglobulinémie résiduelle) est source de complications infectieuses (germes encapsulés : pneumocoque, Haemophilus ; bacilles à gram négatif) parfois sévères.
De nombreux facteurs de croissance et cytokines, en particulier l’IL-6, jouent un rôle majeur dans la prolifération tumorale.III Circonstances de découverte
La maladie peut être asymptomatique (en particulier les myélomes multiples de stade 1) ; il s’agit alors d’une découverte fortuite lors d’un examen systématique :
Évolution d’une gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS) ITEM 126 ; cette évolution est suspectée devant :IV Examen clinique
En cas de pic très élevé, en particulier IgA (dimères), des signes cliniques neurosensoriels d’hyperviscosité sont possibles :
Recherche des signes cliniques évocateurs de :– amylose AL (macroglossie, ecchymoses spontanées, syndrome du canal carpien, hypotension orthostatique, insuffisance cardiaque et œdème des membres inférieurs)* ;
V Examens complémentaires
A Évoquer le diagnostic
EPS :– visualisation d’une bande étroite (pic), traduisant la présence de l’immunoglobuline monoclonale (fig. 166-1) :
– dans le cas des myélomes multiples à chaînes légères ou non sécrétants, l’EPS montre simplement une hypogammaglobulinémie (fig. 166-2, illustrant bien la diminution de synthèse des gammaglobulines polyclonales).
B Confirmer le diagnostic
Immunoélectrophorèse ou immunofixation des protides sanguins :
Myélogramme :– moelle riche, envahie par des plasmocytes (> 15 %), souvent dystrophiques (chromatine fine et nucléolée) (fig. 166-3 ) ;
C Préciser le stade
Protéinurie des 24 heures :


