Chapitre 16 Reconstruction du sein par expansion et prothèse
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Principes de base
L’utilisation préalable de la technique d’autogreffe du tissu adipeux selon les principes de Coleman peut reconstituer la couche du tissu cellulaire sous-cutané perdu, mais également transformer la souplesse, la vascularisation et la trophicité des téguments (voir le chapitre 15). Cette technique allonge encore le temps de reconstruction, mais élargit les indications de reconstruction par prothèse pour les patientes vraiment réticentes aux lambeaux.
Technique chirurgicale
L’i ntervention se déroule en trois temps successifs séparés par un intervalle de 3 mois. Le premier temps accueille la mise en place de la prothèse d’expansion et la correction d’une ptôse ou d’une hypertrophie du sein opposé ; le deuxième temps, son ablation, son remplacement par une prothèse définitive et la symétrisation du sein opposé dans les cas d’hypotrophie ; le troisième temps, la reconstruction du complexe aréolomamelonnaire (décrite au chapitre 21).
1er temps opératoire : mise en place de la prothèse d’expansion
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale avec intubation en position demi-assise, bras en abduction.
Le dessin préopératoire (figure 16.1) trace la ligne médiane présternale, les limites inférieures et externes (sillons). Ces limites peuvent dépasser la future base mammaire si besoin pour libérer et recruter les téguments extramammaires.
Le cas échéant, l’hypertrophie ou la ptôse du sein opposé est traitée avec le dessin préétabli selon la technique du sein restant (voir le chapitre 5).
Le choix de la taille de la prothèse d’expansion est fonction de la morphologie de la patiente et de la surface de la base mammaire disponible. Le volume moyen d’un sein normal étant de 350 ml, le volume des prothèses d’expansion utilisées varie entre 300 et 500 ml. On utilise des prothèses d’expansion différentielles, c’est-à-dire avec une plus forte projection dans leur partie inférieure. La paroi est texturée de façon à prévenir une rotation intempestive de l’implant à l’intérieur de la loge. La valve de remplissage est incorporée à la prothèse, évitant les inconvénients de la mise en place et de l’ablation d’une valve à distance (figure 16.2). La prothèse d’expansion est placée en rétropectoral dans sa partie supérieure et en sous-cutané au niveau des deux tiers inférieurs. La prothèse est gonflée à 40 ml de sérum physiologique à l’aide d’une aiguille Butterfly 21 gauge pour assurer son déplissage sommaire.