Objectifs généraux de l’épreuve orale et critères de sélection
CE QU’IL FAUT SAVOIR
L’épreuve écrite est importante pour vérifier votre capacité à raisonner et à rédiger, mais la sélection des futurs AMP ne pourrait se passer de l’épreuve orale.
En effet, l’écrit ne permet pas d’évaluer la maturité du candidat ni sa capacité à construire un discours cohérent et argumenté, et encore moins son aisance relationnelle. Tous ces aspects sont pourtant essentiels pour devenir AMP puisque le métier s’exerce en contact direct et permanent avec un public varié auquel le professionnel doit savoir s’adapter.
Ainsi, après être parvenu à satisfaire aux exigences de l’épreuve écrite, vous pourrez accéder à l’épreuve orale. Notez cependant que si vous possédez certains diplômes, vous n’aurez pas d’écrits de sélection à passer. Vous serez donc directement admissible à l’oral (cf. partie 1).
L’entretien de sélection n’est pas un simple exercice couperet ne visant qu’à sélectionner les meilleurs parmi une cohorte de candidats (parfois plus de 1000 candidats pour 90 places). Il s’agit surtout d’un passage permettant de s’assurer que la personne en lice se trouve bien à sa place, que son entrée en institut de formation sera bénéfique pour elle-même comme pour les personnes dont elle aura la charge. En ce sens, l’objectif, malgré la nécessaire sélection, reste éminemment humain : repérer, parmi les candidats, ceux qui feront des professionnels accomplis. La tâche, on le comprendra, recèle bien des difficultés. Le choix entre des candidats de valeur égale n’est pas toujours simple et certaines sélections peuvent susciter chez les recalés un sentiment d’injustice. Il convient néanmoins de garder à l’esprit que l’entretien n’a pas pour fonction d’écraser les faibles pour mieux repérer les forts, il n’est difficile qu’à seule fin d’éviter les erreurs de casting.
Les critères de sélection
L’épreuve orale est obligatoire. Elle vise à sélectionner les candidats en fonction des qualités exigées par la profession. Il n’existe pas, a priori, de bonnes et de mauvaises réponses (en cela, le présent ouvrage ne constitue nullement un livre de recettes !) : seulement des mauvaises manières d’argumenter et de plaider sa cause auprès d’un jury. Aucun parcours n’est d’entrée de jeu rejeté, car toutes les trajectoires de vie sont possibles pour intégrer le métier d’aide médico-psychologique. Ce qui compte, c’est la capacité de démontrer la cohérence à son projet, de convaincre de sa maturité, de son empathie, de sa volonté d’œuvrer auprès des personnes et de sa potentielle aptitude à travailler en équipe.
Durant cet entretien, l’attitude du jury est peu prévisible. Quelquefois très directif, posant de nombreuses questions, coupant même la parole au candidat, il semblera parfois plus lointain, mutique, laissant au candidat le soin d’argumenter sur ses motivations et sa personnalité. Il faudra être prêt à tous les cas de figure et démontrer de fortes capacités d’adaptation.
Nous verrons que la sélection évalue deux aspects fondamentaux du candidat : sa dimension professionnelle (parcours, projet, connaissance du métier…) et personnelle (tempérament, caractère, sensibilité, relations et vie sociales…).
La dimension professionnelle
Professionnellement, le jury évalue le degré d’élaboration du projet et le réalisme de votre candidature. Parmi les membres du jury, le formateur, généralement ancien travailleur social lui-même, va vous interroger sur l’organisation des études et sur votre capacité à les financer et à vous investir durant tout le temps de la formation, dans une démarche d’apprentissage et de construction de savoirs tant pratiques que théoriques.
Le candidat doit exprimer son intérêt pour la formation mais aussi pour la profession, formuler ses motivations dans un discours clair, cohérent, structuré. Les membres du jury attendent des futurs étudiants qu’ils sachent établir des liens entre leur parcours (professionnel, personnel ou bénévole) et la formation au métier d’AMP. Pour cela, ils doivent analyser leurs expériences, « décanter » leurs stages ou périodes salariées pour en retirer des savoirs, des principes ou des questionnements. Certes, le travail de l’AMP requiert du dynamisme, du volontarisme, un certain « allant »… Cependant, cette vitalité doit cohabiter avec le recul, la distance et la capacité à se remettre en cause.
Pour vérifier cela, vous allez échanger avec le jury sur votre connaissance des lieux d’exercice, le travail quotidien, le public pris en charge… Toutes vos expériences peuvent être évoquées dans cet oral pour démontrer que vous avez une connaissance concrète du milieu et que votre intérêt pour le métier s’ancre dans une réflexion approfondie sur ses aspects positifs mais aussi sur les difficultés qu’il vous faudra surmonter.
La dimension personnelle
D’un point de vue psychologique, les instituts de formation sélectionnent les candidats capables d’écouter, de se décentrer, de prendre de la distance avec leur histoire personnelle. Le métier d’aide médico-psychologique ne convient guère aux personnes égocentriques, uniquement tournées sur leurs intérêts et leurs problèmes. Il s’agit tout au contraire d’établir du lien, du relationnel, mais aussi de se montrer capable d’écoute, tant avec les personnes et leur famille qu’avec les autres membres de l’équipe.
Le jury sera dès lors sensible aux indices de fragilité (faiblesse, excessive empathie, sensibilité outrée) ou de rigidité (manque d’écoute, attitude hautaine…) que le candidat pourra manifester. Par ailleurs, l’entretien se fixe comme objectif de détecter les déséquilibres émotionnels patents ou le manque de maturité évident.
Le jury peut être amené à vous interroger sur votre famille et l’éducation que vous avez reçue, il peut vous demander d’évoquer votre enfance, des moments difficiles de votre vie, il peut vous questionner sur vos motivations à vouloir aider autrui…
Le candidat saura-t-il instaurer une relation de confiance avec des personnes de tout âge ? Pourra-t-il faire face aux situations de crise et d’urgence qui ne manqueront pas de se présenter à lui ? Sera-t-il capable d’accompagner physiquement et psychologiquement les personnes parfois en fin de vie ?
Il va sans dire que nul ne peut, avec certitude, répondre à ces questions et présager de l’avenir… Les jurys construisent néanmoins des outils suffisamment pertinents pour sélectionner les profils recherchés et s’assurer que les candidats s’engagent dans un projet réaliste, qu’ils sont en phase avec leurs vraies aspirations, qu’ils pourront s’épanouir dans leur vie professionnelle et remplir les missions qui leur seront confiées. Dès lors, ceux qui ne sont pas sélectionnés ne doivent pas considérer qu’ils n’ont pas été à la hauteur… Encore une fois, cette épreuve n’a rien à voir avec une compétition ! Les personnes ne sont pas recalées parce qu’elles sont « nulles » mais parce que le jury estime qu’au moment où elles passent le concours, leurs motivations et leur personnalité ne sont pas en adéquation avec les exigences de la profession. Elles risquent de ne pas se sentir à l’aise en situation professionnelle et de mettre en danger les publics dont elles ont la charge. On n’entre pas en formation d’AMP pour « essayer », tâtonner dans son orientation professionnelle. Le nombre de places est limité et les centres de formation veulent être sûrs de trouver des candidats qui n’abandonneront pas et sauront mener leur projet à bien.
Au bout du compte, pour devenir AMP, il faut savoir conjuguer des aptitudes relationnelles (empathie, autonomie, maîtrise de soi, facultés d’adaptation, sens des responsabilités, capacité à travailler en équipe…) et des capacités techniques (rigueur, minutie, patience…). Le repérage de ces différents atouts s’effectue durant cet entretien individuel et s’appuie sur des grilles d’évaluation.

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