16: Méthodes de calcul d’implant après chirurgie réfractive cornéenne

CHAPITRE 16 Méthodes de calcul d’implant après chirurgie réfractive cornéenne



L’objectif du calcul d’implant est de déterminer la puissance de l’implant qui donnera la réfraction postopératoire souhaitée. Les techniques de chirurgie réfractive cornéenne limitant la possibilité d’appréciation de la véritable puissance cornéenne centrale, plusieurs solutions sont proposées, sans que ce problème ne soit actuellement résolu de façon aussi précise que ne le voudraient la technicité des implants modernes et les exigences des patients.


Malgré les progrès de nos appareils de mesure, l’obtention de la puissance cornéenne utile pour le calcul d’implant reste un point délicat du calcul, de même que la détermination de la position de l’implant. De nombreuses méthodes sont proposées avec, globalement, deux situations cliniques différentes:



En fonction de chaque situation, plusieurs auteurs ont proposé des solutions qui restent encore en voie d’analyse et de comparaison.



Solutions fondées sur les éléments préopératoires et postopératoires de la procédure réfractive


Elles font l’objet du tableau 16-I.




HISTOIRE RÉFRACTIVE DU PATIENT


La méthode de l’histoire réfractive du patient permet de calculer la puissance cornéenne après chirurgie réfractive de façon algébrique en se fondant sur la connaissance de la kératométrie moyenne préopératoire et de la différence réfractive produite par le geste réfractif [7].


La valeur de kératométrie est obtenue par la formule:


K = K Préop + Réfraction Préop – Réfraction Postop.


Cette méthode doit cependant être utilisée en s’appuyant sur la réfraction postopératoire à distance de l’intervention réfractive, mais avant l’installation de la myopie d’indice.


Par exemple, un myope de – 4 D opéré par LASIK sur une cornée de 44 D en préopératoire et devenu emmétrope six mois après l’intervention, pourra bénéficier du calcul suivant pour déterminer la puissance cornéenne utile pour le calcul d’implant : la différence réfractive produite est de 4 D, qu’on va retrancher des 44 D préopératoires : 44 – 4 = 40 D, qui peut être utilisé pour le calcul de l’implant. Une légère pondération peut être introduite pour ramener cette puissance au plan cornéen, tel qu’il est coutume de le pratiquer en implantologie et contactologie. La valeur de 40 D pourra aussi être comparée à la kératométrie, mesurée actuellement, pour effectuer une pondération en cas d’importante discordance.


Cette méthode peut être utilisée quel que soit le nombre de procédures réfractives pratiquées, en ne retenant que la réfraction postopératoire au stade stable (cf. encadré 16.1).



Encadré 16.1 Calcul d’implant après plusieurs procédures de chirurgie réfractive




Un patient myope a été opéré par LASIK pour une myopie de – 6 D.


Sa kératométrie moyenne préopératoire était Km = 46 D.


Une procédure LASIK a été réalisée en 2004, avec une sous-correction donnant une réfraction postopératoire de : 10/10, – 1,50 D.


La kératométrie moyenne après LASIK a été mesurée à 42,25 D.


Une reprise de LASIK a été réalisée en 2006, donnant une réfraction après le second LASIK de : 9/10, + 0,50 D.


La kératométrie après le second LASIK est mesurée à Km = 40,60 D.


La réfraction actuelle est de 6/10 avec – 1,50 D et la kératométrie est de 40,40 D.


Le calcul de la puissance de l’implant pourra être obtenu en se fondant sur la kératométrie préopératoire, soit 46 D. De cette kéra-tométrie, il faudra retrancher l’effet réfractif produit entre la situation de départ et la situation considérée comme stable avant que n’intervienne la myopie d’indice liée à la cataracte actuelle.


Dans cet exemple, la myopie de départ de – 6 D a été transformée en une légère hypermétropie de + 0,50 D en deux procédures, soit un effet réfractif de 6,5 D.


Pour l’utilisation de la méthode de l’histoire réfractive, ces 6,5 D seront à retrancher des 46 D de kératométrie de départ, soit 46 – 6,5 = 39,5 D.


La réfraction étant mesurée au vertex, une conversion pourra être faite pour appliquer cela au plan cornéen : soit une conversion de 6,5 D en 5,9 D. La puissance utilisable sera donc de 46 – 5,9 = 40,1 D pour le calcul de l’implant.


Cette valeur peut être comparée à la kératométrie actuelle de 40,40 D, qui reste cohérente.


L’association à la méthode du double K (cf. infra) est fortement conseillée pour limiter le risque de mauvaise estimation de la position de l’implant.


Le recours à cette méthode de l’histoire réfractive du patient se heurte souvent à l’imprécision des valeurs mémorisées ou à leur absence partielle, ne permettant pas d’installer ce raisonnement.



MÉTHODE DU CORNEAL BYPASS


La méthode du corneal bypass (Ladas et Stark [10]) nécessite les mêmes données que l’histoire réfractive du patient mais limite le risque d’erreur d’estimation de la position de l’implant en utilisant la kératométrie préopératoire pour les calculs. En pratique, le calcul d’implant est réalisé avec la kératométrie mesurée avant la chirurgie réfractive, en considérant que la puissance de l’implant emmétropisant est équivalente à celle de l’implant donné par la formule sur la ligne de l’amétropie correspondant à l’effet réfractif produit par la chirurgie réfractive.


Par exemple, pour un myope de – 3,50 D opéré de LASIK avec une réfraction postopératoire de + 0,50 D, la différence réfractive produite a été de 4 D. Si la kératométrie avant la chirurgie réfrac-tive était de 43 D, la puissance de l’implant emmétropisant sera calculée en utilisant les 43 D dans l’appareil de calcul et en visant une réfraction postopératoire de – 4 D (cf. encadré 16.2).





Méthodes de calcul fondées sur la différence entre les réfractions préopératoire et postopératoire



Jun 6, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 16: Méthodes de calcul d’implant après chirurgie réfractive cornéenne

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