Chapitre 16 Appareil musculosquelettique
L’appareil musculosquelettique est constitué des os du squelette, de leurs articulations et des muscles squelettiques (volontaires) qui mobilisent le corps. Les caractéristiques et les propriétés des articulations ainsi que du tissu osseux et musculaire sont abordées dans ce chapitre.
Os
Fonctions des os
Les fonctions des os sont les suivantes :
Types d’os
Les os sont classés en os longs, courts, irréguliers, plats et sésamoïdes.
Os longs
Ils comportent un corps (NdT : diaphyse) et deux extrémités (NdT : épiphyses). Comme leur nom l’indique, leur longueur est beaucoup plus grande que leur largeur. Il s’agit par exemple du fémur, du tibia et de la fibula.
Structure de l’os
Structure générale d’un os long
Un os long a une diaphyse, ou corps de l’os, et deux épiphyses, ou extrémités de l’os (Fig. 16.1). La diaphyse est faite d’os compact, ménageant une cavité médullaire centrale contenant la moelle osseuse jaune, graisseuse. Les épiphyses comportent une couche externe d’os compact recouvrant de l’os spongieux, La diaphyse est séparée de chaque épiphyse par un cartilage épiphysaire, qui est ossifié quand la croissance est terminée. Un os s’épaissit par le dépôt d’os nouveau sous le périoste.
Les os longs sont presque entièrement recouverts par une membrane vasculaire, le périoste, qui a deux couches. La couche externe du périoste est dure et fibreuse, et protège l’os sous-jacent. La couche interne contient des ostéoblastes (cellules formant de l’os) et des ostéoclastes (cellules détruisant l’os), impliqués dans le maintien et le remodelage des os (voir ci-après). Le périoste recouvre l’ensemble de l’os, sauf à l’intérieur des cavités articulaires, et permet de donner attache à des tendons ; il est en continuité avec la capsule articulaire. Du cartilage hyalin remplace le périoste sur les surfaces articulaires des os formant des articulations synoviales.
Structure des os courts, irréguliers, plats et sésamoïdes
Ces os ont une couche externe d’os compact relativement fine, avec à l’intérieur du tissu spongieux contenant la moelle osseuse rouge (Fig. 16.2). Ils sont entourés de périoste, sauf sur la couche interne des os du crâne où il est remplacé par la dure-mère.
Structure microscopique de l’os
L’os est un type de tissu conjonctif résistant et durable. Son composant majeur (65 %) est un mélange de sels de calcium, principalement du phosphate de calcium. La matrice inorganique procure sa grande dureté à l’os, mais en lui-même il serait fragile et susceptible de se casser. Un tiers des composants des os est un matériel organique appelé ostéoïde, principalement constitué de collagène. Le collagène est très solide et procure une légère flexibilité à l’os. Le composant cellulaire de l’os représente moins de 2 % de la masse osseuse.
Cellules osseuses
Les cellules responsables de la formation de l’os sont les ostéoblastes (qui maturent ensuite en ostéocytes). Les ostéoblastes et les chondrocytes (cellules formant le cartilage) se développent à partir des mêmes cellules parentales du tissu fibreux. Les ostéoclastes détruisent l’os. Ce sont de grandes cellules multinucléées issues de la fusion de jusqu’à 20 monocytes (p. 68).
Ostéoblastes
Ces cellules formatrices d’os sécrètent à la fois les composants organiques et inorganiques de l’os. Ils sont présents :
Ostéocytes
Pendant que l’os se développe, des ostéoblastes sont piégés et restent isolés dans des lacunes. À ce stade, ils arrêtent de former de l’os nouveau et ils sont appelés ostéocytes. Ce sont des cellules osseuses matures qui contrôlent et entretiennent le tissu osseux ; elles sont nourries par le liquide interstitiel des canalicules qui irradient depuis le canal central de l’ostéon.
Os compact (cortical)
L’os compact représente jusqu’à 80 % de la masse corporelle osseuse. Il s’agit d’un grand nombre d’unités en forme de tubes parallèles appelés ostéons (systèmes haversiens). Ceux-ci comportent un canal central (canal de Havers), entouré par des anneaux concentriques ou plaques d’os, ressemblant aux anneaux d’un arbre (Fig. 16.3). Les ostéons tendent à être alignés en suivant la force qui est appliquée à l’os ; ainsi, par exemple, dans le fémur (os de la cuisse), ils vont d’une épiphyse à l’autre. Cela donne une grande résistance à l’os.
Le canal central contient des nerfs, des vaisseaux lymphatiques et des vaisseaux sanguins, et chaque canal central est relié avec des canaux environnants par des tunnels à angle droit entre eux, appelés canaux perforants. Les séries de lames osseuses cylindriques disposées autour de chaque canal central sont appelées lamelles. Entre les lamelles osseuses adjacentes aux ostéons se trouvent de petites cavités appelées lacunes, chacune contenant un ostéocyte. Les lacunes communiquent entre elles à travers une série de minuscules canaux appelés canalicules, qui permettent la circulation de liquide interstitiel à travers l’os, et le contact direct entre les ostéocytes (Fig. 16.4).
Os spongieux (trabéculaire)
À l’œil nu, l’os spongieux ressemble à un rayon de miel. L’examen microscopique révèle une charpente formée de trabécules (signifiant petites travées), consistant en quelques lamelles et en ostéocytes, connectées entre elles par des canalicules (Fig. 16.5). Les ostéocytes sont nourris par le liquide interstitiel qui filtre dans l’os à travers de minuscules canalicules. Les espaces entre les trabécules contiennent de la moelle osseuse rouge. De plus, l’os spongieux est plus léger que l’os compact, ce qui réduit le poids du squelette.
Développement du tissu osseux
Aussi appelé ostéogenèse ou ossification, le développement du tissu osseux débute avant la naissance, et ne se termine pas avant la 21e année de la vie environ (Fig. 16.6). Les os longs, courts et irréguliers, se développent dans le fœtus à partir de bâtons de cartilage, les ébauches cartilagineuses. Les os plats se développent à partir d’ébauches membranaires, et les os sésamoïdes à partir d’ébauches tendineuses.
Développement des os longs
Dans les os longs, les points où l’ossification débute sont de petites régions faites de cellules ostéogéniques, ou centres d’ossification, situées dans l’ébauche cartilagineuse. Cela s’accompagne du développement d’un collier osseux vers 8 semaines de gestation. Plus tard, l’apport sanguin se développe, et du tissu osseux remplace le cartilage tandis que des ostéoblastes sécrètent des composants ostéoïdes dans la diaphyse. L’os s’allonge tandis que l’ossification se poursuit et s’étend aux épiphyses. Vers la naissance, des centres d’ossification se développent dans les épiphyses, et le canal médullaire se forme quand des ostéoclastes détruisent le tissu osseux central, au milieu de la diaphyse. Durant l’enfance, les os longs continuent de s’allonger car la lame épiphysaire à chaque extrémité de l’os, constituée de cartilage, continue de produire du nouveau cartilage sur sa surface diaphysaire (la surface en face de la diaphyse de l’os, Fig. 16.6). Puis le cartilage se tourne contre l’os. Tant que la production de cartilage correspond au rythme de l’ossification, l’os continue de s’allonger. Au moment de la puberté, sous l’influence des hormones sexuelles, la croissance de la lame épiphysaire se ralentit, et elle est dépassée par le dépôt osseux. Une fois que l’ensemble de la lame épiphysaire est tournée contre l’os, la poursuite de l’allongement de l’os n’est plus possible.
Régulation hormonale de la croissance osseuse
Les hormones (voir Ch. 9) contrôlant la croissance osseuse ainsi que la persistance de la taille et de la forme des os sont les suivantes.
Figure 16.7 Microscopie classique de l’extrémité d’un os en croissance, montrant la lame épiphysaire.
Exercice et os
Bien que la croissance en longueur des os cesse définitivement une fois que les lamelles des épiphyses se sont ossifiées, l’épaississement de l’os est possible toute la vie. Cela implique le dépôt de nouveaux ostéons à la périphérie de l’os à travers l’action des ostéoblastes dans la couche interne du périoste. Porter des poids est un exercice qui stimule l’épaississement de l’os, le solidifiant et le rendant moins susceptible de se fracturer. Le manque d’exercice produit l’inverse, et rend les os plus légers, plus fragiles.
Régime alimentaire et os
Un tissu osseux sain nécessite un apport adéquat en calcium ainsi qu’en vitamines A, C et D. Le calcium – et de petites quantités d’autres minéraux comme le phosphate, le fer et le manganèse – est essentiel pour une minéralisation adéquate de l’os. La vitamine A est nécessaire à l’activité ostéoblastique. La vitamine C est utilisée dans la synthèse du collagène. La vitamine D est nécessaire à l’absorption du calcium et du phosphate dans le tractus gastro-intestinal.
Marques osseuses
La plupart des os ont des surfaces irrégulières, des protubérances et des crêtes donnant attache aux tendons des muscles et aux ligaments. Elles ne sont pas comprises dans les descriptions des os qui suivent, sauf cas particulier, mais beaucoup sont indiquées sur les figures. Les marques osseuses et la terminologie en rapport sont définies dans le tableau 16.1.
Terme | Signification |
---|---|
Articulation | Jonction entre deux os ou plus |
Bordure | Crête osseuse séparant deux surfaces |
Condyle | Projection osseuse arrondie et lisse qui forme une partie de l’articulation |
Épine, processus épineux ou crête épineuse | Crête osseuse pointue ou aiguë |
Facette | Petite surface articulaire, généralement plutôt plate |
Fissure ou fente | Fente étroite |
Foramen(s) | Trou dans une structure |
Fosse | Trou ou dépression |
Méat | Cavité en forme de tube à l’intérieur d’un os |
Processus styloïde | Projection osseuse descendante pointue qui donne attache aux muscles et aux ligaments |
Septum | Cloison séparant deux cavités |
Sinus osseux | Cavité creuse dans un os |
Surface articulaire | Partie de l’os qui entre dans la formation d’une articulation |
Suture | Articulation inamovible, par exemple entre les os du crâne |
Trochanter, tubérosité ou tubercule | Projections osseuses rugueuses, habituellement pour l’attache de muscles ou de ligaments. Les différents noms sont utilisés en fonction de la taille de la projection. Les trochanters sont les plus grosses, et les tubercules les plus petites. |
Guérison des os
Les fractures osseuses sont classées en :
Après une fracture, les extrémités osseuses de l’os sont réunies par le dépôt d’os nouveau. Cela se produit en plusieurs stades (Fig. 16.8).
Facteurs retardant la guérison des fractures
Apport sanguin déficient
Il retarde la croissance du tissu de granulation et des néovaisseaux sanguins. L’hypoxie réduit aussi le nombre des ostéoblastes, et il accroît le nombre de chondrocytes qui se développent à partir de leurs cellules parentales communes. Cela peut conduire à une union cartilagineuse des extrémités osseuses, constituant une réparation plus faible que celle osseuse. Les sites les plus exposés à ce déficit d’irrigation, car elles ont normalement un faible apport de sang, sont le col du fémur, le scaphoïde et la diaphyse du tibia.
Squelette axial
Les os du squelette sont répartis en deux groupes : ceux du squelette axial, et ceux du squelette des membres (Fig. 16.9).
Figure 16.9 Squelette.
A. Vue antérieure : squelette axial en jaune ; squelette des membres en brun. B. Vue latérale.
Tête (Fig. 16.10 et 16.11)
La tête repose sur l’extrémité supérieure de la colonne vertébrale ; sa structure osseuse est divisée en deux parties : le crâne et la face.
Crâne
Le crâne est constitué par un certain nombre d’os plats et d’os irréguliers, protégeant le cerveau. Il a une base sur laquelle le cerveau repose, et une voûte, qui entoure et protège ce dernier. Le périoste à l’intérieur des os du crâne est formé par la couche superficielle de la dure-mère. Dans le crâne mature, les articulations (sutures) entre les os ne sont pas mobilisables (fibreuses). Les os présentent de nombreuses perforations (par exemple foramens, fissures, trous) par lesquelles passent des nerfs, des vaisseaux sanguins et des vaisseaux lymphatiques. Les os du crâne sont :
Os frontal
C’est l’os du front. Il forme une partie des cavités orbitaires et la saillie au-dessus des yeux, le bord supraorbitaire. Juste au-dessus de chacune de ces saillies supraorbitaires, à l’intérieur de l’os, se situe une cavité remplie d’air ou sinus, bordée par une muqueuse ciliée et s’ouvrant dans la cavité nasale.
La suture coronale unit de chaque côté l’os frontal à un os pariétal ; d’autres sutures fibreuses sont formées avec les os sphénoïde, zygomatique, lacrymal, nasal et ethmoïde. L’os est formé initialement de deux parties, réunies sur la ligne médiane par la suture frontale (voir Fig. 16.18).
Os pariétaux
Ces deux os forment les côtés et le toit du crâne. Ils s’articulent l’un avec l’autre par la suture sagittale, et chacun d’eux avec l’os occipital par la suture lambdoïde, avec l’os temporal homolatéral par la suture squameuse. La face interne de chacun est concave, et creusée pour s’adapter au cerveau et aux vaisseaux sanguins.
Os temporaux (Fig. 16.12)
Ces os siègent de chaque côté de la tête, et ils forment des articulations non mobilisables avec l’os occipital, et de chaque côté avec les os pariétal, sphénoïde et zygomatique. Chaque os temporal a plusieurs caractéristiques importantes.
La partie squameuse de l’os temporal est une partie mince en forme d’éventail, s’articulant avec l’os pariétal homolatéral. Le processus zygomatique s’articule avec l’os zygomatique pour former l’arcade zygomatique (os de la joue).
La partie mastoïdienne comporte le processus mastoïde, saillie osseuse aisément palpable derrière l’oreille ; ce dernier contient un grand nombre de très petites cavités (sinus) communiquant avec l’oreille moyenne (NdT : caisse du tympan), bordées par un épithélium pavimenteux.
L’os temporal s’articule de chaque côté avec la mandibule au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire, la seule articulation mobilisable du crâne. Immédiatement derrière cette articulation se trouve le méat (canal, conduit) acoustique externe, qui se dirige en dedans vers la partie pétreuse de l’os.
Os occipital (Fig. 16.13)
Cet os forme l’arrière de la tête et une partie de la base du crâne. Il présente des articulations non mobilisables avec les os pariétaux, temporaux et sphénoïde. Sa surface interne est fortement concave, et la concavité est occupée par les lobes occipitaux du cerveau ainsi que par le cervelet. L’occiput a deux condyles articulaires, formant des articulations condylaires (p. 429) avec le premier os de la colonne vertébrale, l’atlas. Cette articulation permet les mouvements d’inclination de la tête. Le foramen magnum (signifiant gros trou ; anciennement : trou occipital) est situé entre les condyles, et à son niveau la moelle spinale passe dans la cavité crânienne.
Os sphénoïde (Fig. 16.14)
Cet os occupe la partie moyenne de la base du crâne ; il s’articule avec les os occipital, temporaux, pariétaux et frontal (Fig. 16.11). Il relie les os crâniens et faciaux, et s’entrecroise dans la tête. La fosse hypophysaire (selle turcique), qui contient la glande pituitaire (hypophyse), est une petite dépression en forme de selle située à la face supérieure de la partie médiane de l’os. Le corps de l’os contient un sinus aérien relativement important, bordé par une muqueuse ciliée, et s’ouvrant dans la cavité nasale.
Os ethmoïde (Fig. 16.15)
L’os ethmoïde occupe la partie antérieure (NdT : et médiane) de la base du crâne ; il contribue à former la cavité orbitaire, le septum nasal, les parois latérales de la cavité nasale. Il présente de chaque côté deux projections dans la cavité nasale, les cornets supérieur et moyen. C’est un os très fragile, contenant de nombreux sinus aériens bordés par un épithélium cilié et s’ouvrant dans la cavité nasale. Sa partie horizontale plate, la lame criblée, forme le toit de la cavité nasale ; elle présente de nombreux petits orifices par où passent des fibres du nerf olfactif (pour l’odorat) venues de la cavité nasale. La très fine lame perpendiculaire de l’os forme la partie supérieure du septum nasal.
Face
Le squelette de la face est formée de 13 os, s’ajoutant à l’os frontal, déjà décrit. La figure 16.16 montre les relations entre les os :
Os zygomatiques (os des joues)
Il s’agit initialement de deux os dont la fusion se produit avant la naissance. Les os zygomatiques forment la saillie des joues, une partie du plancher et de la paroi latérale de chaque cavité orbitaire.
Os maxillaire (mandibule supérieure)
Il s’agit initialement de deux os dont la fusion se produit avant la naissance. Le maxillaire, ou mandibule supérieure, constitue la partie antérieure du toit de la bouche, les parois latérales de la cavité nasale et une partie du plancher des cavités orbitaires. Le processus alvéolaire (anciennement : bord alvéolaire) se projette vers le bas, et il porte les dents supérieures. Il contient de chaque côté un gros sinus aérien, le sinus maxillaire, bordé par une muqueuse ciliée et s’ouvrant dans la cavité nasale.
Os nasaux
Il s’agit de deux petits os plats, aussi appelés os propres du nez, qui forment la plus grande partie des faces latérales et supérieure de la crête nasale.
Os lacrymaux
Ces deux petits os sont postérieurs et latéraux aux os nasaux, et ils forment la paroi médiale des cavités orbitaires. Chacun présente un foramen pour le passage du conduit lacrymonasal, par où passent les larmes allant du canthus médial de l’œil à la cavité nasale.
Vomer
Il s’agit d’un mince os plat s’élevant du milieu du palais dur pour former la majeure partie du septum nasal. Il s’articule en haut avec la lame perpendiculaire de l’os ethmoïde.
Os palatins
Ce sont deux os en forme de L. Leurs parties horizontales s’unissent pour former la partie postérieure du palais dur, et la partie verticale de chacun d’eux s’élève pour former une partie de la paroi latérale de la cavité nasale. À leur extrémité supérieure, ils forment une partie de la cavité orbitaire de chaque côté.
Cornets inférieurs
Chaque cornet nasal inférieur est un os en forme d’enroulement, qui constitue de chaque côté une partie de la paroi latérale de la cavité nasale, et qui se projette en elle au-dessous du cornet nasal moyen. Les cornets supérieurs et moyens appartiennent à l’os ethmoïde. Collectivement, les cornets accroissent la surface dans la cavité nasale, ce qui permet un réchauffement et une humidification plus efficaces de l’air.
Mandibule (os de la mâchoire inférieure) (Fig. 16.17)
C’est le seul os mobilisable de la tête. Il est fait initialement de deux parties qui s’unissent sur la ligne médiane. Chaque moitié a deux parties principales : un corps incurvé, avec le processus alvéolaire logeant les dents inférieures, et une branche, qui se détache presque à angle droit de l’extrémité postérieure du corps, et qui s’élève (NdT : branche de la mandibule).
À son extrémité, la branche se divise en deux processus : le processus condylaire, qui s’articule avec l’os temporal pour former l’articulation temporo-mandibulaire (voir Fig. 16.12) ; et le processus coronoïde, sur lequel s’attachent des muscles et des ligaments. L’endroit où la branche rejoint le corps est appelé angle de la mandibule.
Os hyoïde
C’est un os isolé en forme de sabot de cheval, situé dans les tissus mous du cou juste au-dessus du larynx et au-dessous de la mandibule (voir Fig. 10.4, p. 252). Il ne s’articule avec aucun autre os, mais il est relié au processus styloïde de l’os temporal par des ligaments. Il donne attache à la base de la langue.
Fontanelles du crâne (Fig. 16.18)
À la naissance, l’ossification des sutures crâniennes est incomplète. Là où trois os ou plus se rencontrent, il y a une région membraneuse distincte, ou fontanelle. Les plus grandes sont la fontanelle antérieure, non entièrement ossifiée avant l’âge de 12 à 18 mois, et la fontanelle postérieure, habituellement ossifiée 2 à 3 mois après la naissance. Les os du crâne ne fusionnent pas plus tôt pour permettre le modelage de la tête du bébé lors de l’accouchement.
Fonctions de la tête
Les différentes parties de la tête ont des fonctions spécifiques et variées.
Colonne vertébrale (Fig. 16.19)
La colonne vertébrale est faite de 26 os ; 24 sont des vertèbres séparées, qui se dirigent vers le bas, depuis l’os occipital de la tête ; puis il y a le sacrum, formé à partir de cinq vertèbres fusionnées ; et, enfin, le coccyx, formé à partir de trois à quatre petites vertèbres fusionnées. La colonne vertébrale est divisée en différentes parties. Les 7 premières vertèbres, dans le cou, forment la colonne cervicale ; les 12 vertèbres suivantes représentent la colonne thoracique ; les 5 suivantes, la colonne lombale, les vertèbres les plus basses s’articulant avec le sacrum. Chaque vertèbre est identifiée par la première lettre de la partie où elle se trouve dans la colonne, suivie d’un nombre qui indique sa position. Par exemple, la vertèbre située le plus haut est appelée C1, et la troisième vertèbre lombale est appelée L3.
Caractéristiques d’une vertèbre typique (Fig. 16.20)
Corps
C’est la partie la plus grande de la vertèbre ; elle est large et aplatie. Lorsque les vertèbres sont empilées les unes sur les autres dans la colonne vertébrale, ce sont les surfaces aplaties du corps de chaque vertèbre qui s’articulent avec les surfaces correspondantes des vertèbres adjacentes. Cependant, il n’existe pas de contact direct entre les os car, entre chaque paire d’os, se trouve un coussinet solide de fibrocartilage appelé le disque intervertébral. Les corps des vertèbres sont situés à l’avant de la colonne vertébrale, et leur taille augmente grandement à la base de la colonne, car la colonne inférieure doit supporter bien plus de poids que les régions supérieures.
Arc vertébral (neural)
Il délimite un grand foramen vertébral. Il est situé derrière le corps, et forme les parois postérieures et latérales du foramen vertébral. Les parois latérales sont formées à partir de lames osseuses appelées pédicules, et les parois postérieures sont formées à partir de lames. Se projetant à partir de l’endroit où le pédicule et la lame s’unissent, se trouve une saillie latérale appelée processus transverse ; et là où les deux lames s’unissent en arrière sur la ligne médiane, elles forment le processus épineux. Ce sont les saillies osseuses qui peuvent être senties à travers la peau tout au long de la colonne. L’arc neural possède quatre surfaces articulaires : deux s’articulent avec la vertèbre sus-jacente, et deux avec celle sous-jacente. Les foramens vertébraux forment le canal vertébral (neural), qui contient la moelle spinale.
Caractéristiques particulières des vertèbres dans les différentes parties de la colonne vertébrale
Vertèbres cervicales (Fig. 16.21)
Ce sont les plus petites vertèbres. Les processus transverses délimitent un foramen par lequel passe l’artère vertébrale montant vers le cerveau. Les deux premières vertèbres cervicales, l’atlas et l’axis, sont atypiques.
La première vertèbre cervicale, l’atlas, est l’os sur lequel la tête repose. Sous l’atlas se trouve l’axis, la deuxième vertèbre cervicale (C2).
L’atlas (Fig. 16.22A) est essentiellement un anneau osseux, sans corps distinct ni processus épineux, bien qu’il ait deux courts processus transverses. Il possède deux facettes aplaties qui s’articulent avec l’os occipital ; ce sont les articulations condyloïdes (p. 427), lesquelles permettent l’inclination de la tête.
Figure 16.22 Les vertèbres cervicales supérieures vues par au-dessus.
A. L’atlas. B. L’axis. C. L’atlas et l’axis en position, avec le ligament transverse.
L’axis (Fig. 16.22B) est situé sous l’atlas. Il a un petit corps, avec une petite projection vers le haut appelée apophyse odontoïde ou dent de l’axis. Il occupe une partie du foramen postérieur de l’atlas, situé au-dessus, et il y est fermement attaché par le ligament transverse (Fig. 16.22C). Le mouvement de rotation de la tête d’un côté à l’autre se situe dans cette articulation.
La septième vertèbre cervicale, C7, est aussi connue sous le nom de vertèbre proéminente. Elle possède une longue proéminence épineuse qui se termine en tubercule renflé, lequel peut facilement être senti à la base du cou.
Vertèbres thoraciques (Fig. 16.23)
Les 12 vertèbres thoraciques sont plus grandes que les vertèbres cervicales, car cette partie de la colonne vertébrale doit supporter davantage de poids corporel. Le corps et les processus transverses ont des facettes articulaires pour l’articulation avec les côtes.
Vertèbres lombales (Fig. 16.20)
Ce sont les plus grosses vertèbres car elles doivent supporter le poids de la partie supérieure du corps. Elles ont d’importants processus épineux pour les attaches musculaires.
Sacrum (Fig. 16.24)
Le sacrum est fait de cinq vertèbres rudimentaires, fusionnées pour former un os triangulaire ou en forme de coin, avec une face antérieure concave. Sa partie supérieure, ou base, s’articule avec la 5e vertèbre lombale. Elle s’articule de chaque côté avec l’os iliaque pour former l’articulation sacro-iliaque, et son extrémité inférieure s’articule avec le coccyx. Le bord antérieur de la base, le promontoire, fait saillie dans la cavité pelvienne. Les foramens vertébraux sont présents, et il y a de chaque côté de l’os une série de foramens pour le passage de nerfs spinaux.
Caractéristiques de la colonne vertébrale
Disques intervertébraux
Deux vertèbres adjacentes ont leur corps séparé l’un de l’autre par un disque intervertébral, fait d’une bordure externe de fibrocartilage (anneau fibreux) et d’une partie centrale de matériel gélatineux (nucleus pulposus) (Fig. 16.25). Les disques sont les plus minces dans la région cervicale, et ils deviennent progressivement plus épais en allant vers la région lombale. Le ligament longitudinal postérieur, dans le canal vertébral, contribue à les maintenir en place. Ils ont une fonction d’absorption des chocs, et l’articulation cartilagineuse qu’ils forment contribue à la flexibilité de la colonne vertébrale dans son ensemble.
Foramens intervertébraux
Quand deux vertèbres adjacentes sont regardées latéralement, un foramen formé par un trou entre les pédicules vertébraux est visible. La moitié de la paroi est formée par la vertèbre du haut, et l’autre moitié par la vertèbre du bas (Fig. 16.26).
Ligaments de la colonne vertébrale (Fig. 16.25)
Ces ligaments maintiennent les vertèbres ensemble, et ils contribuent à maintenir les disques intervertébraux en position.
Le ligament transverse maintient le processus odontoïde de l’axis dans la position correcte par rapport à l’atlas (Fig. 16.22C).
Le ligament longitudinal antérieur s’étend sur toute la longueur de la colonne, devant les corps vertébraux.
Le ligament longitudinal postérieur siège à l’intérieur du canal vertébral, et il s’étend sur toute la longueur de la colonne vertébrale, en contact étroit avec la face postérieure du corps des vertèbres.
Le ligament jaune réunit les lames de vertèbres adjacentes.
Le ligament nuchal et le ligament supraspinal réunissent les processus épineux ; ils s’étendent de l’occiput au sacrum.
Courbures de la colonne vertébrale (Fig. 16.27)
Quand elle est vue de côté, la colonne vertébrale présente quatre courbures, deux primaires et deux secondaires.
Mouvements de la colonne vertébrale
Les mouvements entre les vertèbres sont très limités. Cependant, les mouvements de la colonne dans son ensemble sont très étendus, comprenant la flexion (incurvation en avant), l’extension (incurvation en arrière), la flexion latérale (incurvation vers le côté) et la rotation. Il y a plus de mouvements dans les régions cervicale et lombale qu’ailleurs.
Fonctions de la colonne vertébrale
Ces fonctions sont les suivantes.