Item 153 Tumeurs de l’ovaire
ITEM 140 Diagnostic du cancer : signes d’appel et investigations paracliniques ; stadification ; pronostic.
ITEM 141 Traitement des cancers : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie. La décision thérapeutique multidisciplinaire et l’information du malade.
• Prise en charge des kystes de l’ovaire présumés bénins. Recommandations pour la pratique clinique, CNGOF, 2001. http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/PURPC_09.HTM
• Traitement chirurgical du cancer de l’ovaire. Standards, options, recommandations, 2007. http://www.sor-cancer.fr/index.php?tg=fileman&idx=get&inl=1&id=2&gr=Y&path=organes+genitaux+feminins%2Fcancer+de+l+ovaire%2Fovaire+chirurgie&file=Plaquette+2007.pdf
• Traitement médical de première ligne du cancer de l’ovaire. Standards, options, recommandations, 2008. http://www.sor-cancer.fr/index.php?tg=fileman&idx=get&inl=1&id=2&gr=Y&path=organes+genitaux+feminins%2Fcancer+de+l+ovaire%2Fovaire+Traitements+compl%E9mentaires&file=RPC-SOR+2008+-+TEMO+-+Traitement+m%E9dical+de+1%E8re+ligne++FP.pdf
On considère comme cancer de l’ovaire au stade précoce les tumeurs qui paraissent macroscopiquement limitées à l’ovaire (stade IA) ou aux deux ovaires (stade IB). La présence de végétations néoplasiques à la surface des ovaires ou d’une rupture capsulaire ou d’une ascite néoplasique indique un stade IC.
On considère comme cancer de l’ovaire au stade avancé les tumeurs pour lesquelles il existe des implants tumoraux macroscopiques ou microscopiques au-delà des ovaires sur les organes pelviens ou intra-abdominaux.
Les cancers de l’ovaire sont découverts par les symptômes consécutifs à une masse pelvienne (douleur pelvienne, trouble du transit).
Les examens cliniques reposent sur une échographie pelvienne et endovaginale, une IRM pelvienne et des dosages des marqueurs tumoraux (CA 125, HCG, AFP).
I Épidémiologie ITEM 138
L’incidence est de 18/100 000 femmes par an en Europe, il touche 2 % des femmes, 4 500 nouveaux cas en France en 2008.
Le pronostic est mauvais : mortalité : 12/100 000 femmes par an (3 000 décès en France en 2008), 4e cause de mortalité par cancer chez la femme.
II Physiopathologie ITEM 138
Chaque structure histologique peut se transformer en tumeur bénigne ou maligne : tumeur épithéliale, tumeur germinale, tumeur du stroma.
La transformation maligne survient au sein de l’épithélium trappé au sein des kystes ovariens pendant l’ovulation donnant ainsi différents types histologiques tumoraux.
Les cancers épithéliaux de l’ovaire surviennent essentiellement au niveau de la surface épithéliale recouvrant l’ovaire qui est en contigüité avec le péritoine.
Les carcinomes séreux ressemblent ainsi aux trompes de Fallope, les carcinomes mucineux à l’endocol, les carcinomes endométroïdes à l’endomètre. Les tumeurs germinales dérivent des cellules gonadiques et les tumeurs des cordons dérivent des cellules stromales (cellules de la granulosa et de la thèque).
Les anomalies moléculaires sont mal connues : rareté des mutations de K-RAS et de l’amplification de l’oncogène HER2. Le gène P53 est muté dans 50 % des cas.
L’extension est typiquement locale suite à l’exfoliation des cellules tumorales dans la cavité péritonéale par contigüité puis vers les gouttières paracoliques et le diaphragme expliquant la fréquence des épanchements pleuraux métastatiques.
Un autre mode de dissémination consiste en la dissémination lymphatique paraaortique (via le ligament infundibulo-pelvien ou lombo-ovarien) ou pelvienne (via les canaux lymphatiques paramétriaux) : ganglions iliaques externes, obturateurs et hypogastriques. En revanche, la dissémination via le ligament rond est rare (rareté des adénopathies inguinales).
L’atteinte viscérale est rare au diagnostic et survient de façon tardive au cours de l’évolution : atteinte pleurale (++), hépatique ou pulmonaire.
On considère comme cancer de l’ovaire au stade précoce les tumeurs qui paraissent macroscopiquement limitées à l’ovaire (stade IA) ou aux deux ovaires (stade IB). La présence de végétations néoplasiques à la surface des ovaires, ou d’une rupture capsulaire, ou d’une ascite néoplasique indiquent un stade IC.
On considère comme cancer de l’ovaire au stade avancé les tumeurs pour lesquelles il existe des implants tumoraux macroscopiques ou microscopiques au-delà des ovaires sur les organes pelviens ou intra-abdominaux.
III Anatomopathologie
L’ovaire est une glande mixte constituée de plusieurs tissus aux fonctions différentes. Chacun de ces tissus peut être à l’origine d’une transformation néoplasique bénigne ou maligne ce qui explique la très grande variété des lésions ovariennes.
La glande est recouverte d’un épithélium qui est en continuité avec la séreuse péritonéale mais non recouverte par elle pour permettre l’ovulation.
Cet épithélium est à l’origine de 90 % des lésions ovariennes et celles-ci peuvent être bénignes (le plus souvent kystiques) ou malignes ou à malignité atténuée, dites « borderline ».
Pour les tumeurs épithéliales : on distingue les tumeurs bénignes (cystadénomes), les tumeurs malignes (adénocarcinomes) et les tumeurs dites « borderline » (ou à la limite de la malignité ou de faible potentiel de malignité). Les tumeurs borderline sont des tumeurs qui n’ont pas franchi le stroma.
A Tumeurs épithéliales
tumeur à différenciation séreuse:
– il s’agit d’une tumeur composite mi-solide, mi-kystique avec coexistence de territoires papillaires et de territoires solides,
tumeur mucineuse :
– caractérisée par des lésions kystiques multiloculaires contenant un matériel mucoïde et des secteurs solides avec invasion du stroma par des glandes,
B Tumeurs germinales
Tératomes :
– c’est une tumeur composée de tissus variés représentant des dérivés d’un ou de plusieurs feuillets embryologiques (à savoir l’ectoderme, l’endoderme et le mésoderme) ;
– le tératome est immature s’il est composé uniquement de tissus fœtaux ou adultes et immature s’il existe du tissu embryonnaire ;
C Tumeurs du stroma et des cordons sexuels (TSC)
Tumeurs de la granulosa :
– caractérisées par la présence de corps de Call-Exner et des cellules dont le noyau a un aspect en grain de café ;
Tumeurs à cellules de Sertoli-Leydig qui sécrètent des hormones sexuelles masculines en particulier la testostérone et l’androsténodione responsables de signes de virilisation.
IV Diagnostic
Il s’agit typiquement d’une femme de 65 ans consultant :
– en l’absence de symptôme devant une masse annexielle découverte dans le cadre d’un suivi gynécologique ou d’une échographie ;
– plus souvent pour une augmentation du volume de l’abdomen et des symptômes variés et non spécifiques, d’installation récente, depuis quelques semaines : inconfort abdominal, douleurs pelviennes et abdominales, hémorragies, pertes vaginales anormales, compression digestive, altération de l’état général.