Item 152 Tumeurs de l’œsophage
• Recommandations nationales résumées dans le thésaurus national de cancérologie digestive de la FFCD, 2007. http://www.snfge.asso.fr/01-bibliotheque/0g-thesaurus-cancerologie/publication5/sommaire-thesaurus.asp#1218
Il existe deux types de cancers de l’œsophage, le carcinome épidermoïde survenant sur intoxication alcoolo-tabagique et l’adénocarcinome survenant sur endobrachyœsophage.
Le bilan d’extension comprend une fibroscopie œsophagienne, une échographie endoscopique, un scanner thoraco-abdomino-pelvien, une imagerie cérébrale et une TEP.
Le traitement curatif du cancer de l’œsophage peut être chirurgical ou fond sur une radiochimiothérapie.
I Épidémiologie ITEM 138
Dans le monde, variations géographiques :
– incidence moyenne en Europe. La France a l’incidence de cancer de l’œsophage la plus élevée d’Europe ;
Population :
– prédominance masculine (sex-ratio 8/1) : chez l’homme, incidence de 8,3 cas/100 000 habitants/an ; chez la femme, incidence de 1 cas/100 000 habitants/an ;
II Pathogénie
A Facteurs de risque ITEM 139
Carcinome épidermoïde :
– alcool : le type d’alcool et le mode de consommation influencent la cancérogenèse. Les alcools forts consommés chauds semblent particulièrement cancérigènes, expliquant l’incidence du cancer de l’œsophage en Normandie et en Bretagne (habitudes locales). L’éthylisme chronique multiplie par 20 le risque de cancer de l’œsophage ;
– alcool et tabac ont une action cancérigène synergique. En France, l’intoxication alcoolo-tabagique est responsable de 90 % des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage. L’intoxication alcoolo-tabagique multiplie par 100 le risque de cancer de l’œsophage ;
– autres facteurs d’importances diverses :
• facteurs alimentaires : boissons chaudes, carences protidiques ou vitaminiques, taux de nitrates dans l’alimentation,
• rôle possible du virus HPV dans les carcinomes épidermoïdes des patients ne présentant pas d’intoxication alcoolo-tabagique,
• risque de dégénérescence tardive sur achalasie de l’œsophage, lésions caustiques, ou exceptionnels diverticules œsophagiens,
B Génétique
Les avancées scientifiques récentes concernent essentiellement les anomalies génétiques et phénotypiques des adénocarcinomes de l’œsophage :
C Histoire naturelle
Naissance : les cancers de l’œsophage naissent de lésions inflammatoires de la muqueuse endoluminale.
Modification de la muqueuse bronchique : apparition progressive d’anomalies cytologique et histologique caractérisant l’évolution vers la malignité :
– aspect précancéreux de réversibilité inconstante : dysplasie, puis carcinome in situ (respectant la membrane basale) ;
Extension locorégionale :
– les cancers de l’œsophage se développent :
• en profondeur dans l’épaisseur de la paroi œsophagienne, qui comporte une muqueuse et une musculeuse, mais pas de séreuse à l’étage thoracique,
– le carcinome épidermoïde se développe principalement dans les deux tiers supérieurs de l’œsophage et l’adénocarcinome dans le tiers inférieur ;
Extension lymphatique :
– extension médiastinale (ganglions juxta-œsophagiens, intertrachéobronchiques), puis sus-claviculaire ou cœliaque ;
III Anatomopathologie
IV Diagnostic ITEMS 140, 205, 280, 308
A Circonstances de découverte
En France, aucun protocole de dépistage systématique n’est actuellement validé dans la population générale pour le cancer de l’œsophage .
Découverte fortuite lors d’un bilan en l’absence de symptômes (antécédents de cancer ORL, surveillance d’une pathologie œsophagienne à risque de transformation).
Signes d’envahissement de structures médiastinales :
– nerveuses : dysphonie par paralysie récurrentielle (surtout à gauche), dyspnée par atteinte du nerf phrénique, syndrome de Claude Bernard-Horner par atteinte du sympathique ;
Altération de l’état général, parfois unique signe d’appel. L’amaigrissement est en général au premier plan chez un patient devenu aphagique.
B Examen clinique
Examen digestif complet, dont palpation abdominale, à la recherche d’une hépatomégalie, d’une carcinose péritonéale, d’une masse épigastrique.
Examen neurologique : recherche de signes de localisation métastatique ou d’un syndrome paranéoplasique.
Examen général : palpation du creux sus-claviculaire gauche à la recherche d’un ganglion de Troisier.
C Fibroscopie œsophagienne
Réalisée sous anesthésie locale ou anesthésie générale chez un patient toujours à jeun strict (> 6 h).
Fibroscope souple introduit par la bouche, descendu dans l’œsophage, puis l’estomac et le duodénum (fibroscopie œsogastroduodénale, FOGD).