Pharmacovigilance
Histoire de la pharmacovigilance
Trois crises
Le scandale de la thalidomide
Une des leçons pharmacologiques de ce drame est la nécessité d’utiliser deux espèces animales différentes dans les tests de tolérance pendant la grossesse : en effet, la thalidomide n’a pas eu d’effets tératogènes sur la rate gravide, mais en revanche il en a manifesté sur la lapine gravide.
L’affaire Distilbène®
Le diéthylstilbestrol ou DES est découvert en 1938. En 1946, un article dans The American Journal of Obstetrics and Gynecology, suggère, selon l’hypothèse purement endocrinienne des complications de la grossesse, que l’administration de la substance diéthylstilbestrol diminuerait les avortements, les morts in utero, les accouchements prématurés et autres complications. Bien que son efficacité soit douteuse, une grande quantité de Distilbène® sera prescrite avec un pic de consommation allant de 1965 à 1975 (En France, on estime que 200 000 femmes ont pris du DES).
Structure et fonctionnement de la pharmacovigilance
Définition de la pharmacovigilance
En conséquence, la réglementation du médicament est très stricte et lors du développement, des essais précliniques à la fin des essais cliniques, tout est mis en œuvre pour réduire tous les risques. Cependant tous les risques ne sauraient être découvert pendant ces phases, c’est pourquoi a été inventé la phase IV de surveillance post-AMM ou pharmacovigilance.
• le signalement des effets indésirables suspectés d’être dus à un médicament, y compris en cas de surdosage, de mésusage, d’abus et d’erreur médicamenteuse ;
• le recueil, l’enregistrement, l’évaluation et l’exploitation de ces informations dans un but de prévention ou de réduction des risques et au besoin pour prendre des mesures appropriées ;
• la réalisation de toutes études et de tous travaux concernant la sécurité d’emploi des médicaments.
Champ d’application de la pharmacovigilance
L’article R.5121-150 précise les produits sur lesquels s’exerce la pharmacovigilance, à savoir :
• les médicaments et produits après la délivrance d’une AMM ;
• les médicaments après la délivrance de l’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) ;
• les médicaments homéopathiques ;
• les médicaments traditionnels à base de plantes ;
• les autres produits mentionnés à l’article L.5121-1 après leur délivrance, à savoir : les préparations magistrales, les préparations hospitalières, les préparations officinales, les produits officinaux divisés, les spécialités génériques, les médicaments immunologiques (vaccins sérums, toxines, allergènes non spécifiques), les produits radiopharmaceutiques, les préparations de thérapies géniques, préparation de thérapie cellulaire xénogénique, les médicaments biologiques et médicaments biologiques similaires.
• les allergènes préparés spécialement pour un seul individu ;
• pour les médicaments dérivés du sang et pour les autres médicaments d’origine humaine, sous réserve des règles particulières prévues pour ces médicaments par le 14 de l’article L.5121-20 ;
• pour les médicaments mentionnés à l’article L.5121-9-1 après la délivrance de l’autorisation prévue à ce même article.
Les acteurs de la pharmacovigilance
La pharmacovigilance est un système qui repose sur de nombreux acteurs interconnectés entre eux (figure 15.1) : les patients, les professionnels de santé, les industries du médicament, les Centres régionaux de Pharmacovigilance, l’ANSM, l’EMA et enfin l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Les CRPV
Ces informations sont ensuite traitées et envoyées à l’ANSM.
Les industries du médicament
Au sein de cette entreprise, l’on doit avoir une « personne qualifiée » (QPPV) au sens entendue par l’Union européenne, qui est en permanence disponible, et une « personne référence », qui est soit un médecin soit un pharmacien. Ces deux types de personnes résident dans l’Union européenne ou dans l’espace économique européen.
• données sur la personne qualifiée ;
• données sur l’organisation structurelle du titulaire d’AMM ;
• données concernant les sources de données de sécurité ;
• données sur les systèmes informatiques employés ;
• données sur les types de processus employés ;
• donnée sur les performances du système ;