Chapitre 14 L’obstétricien
une trajectoire
Une trajectoire
Le diagnostic anténatal et le consentement éclairé ont été traités plus haut (cf. chapitres 2 et 5.4).
La péridurale
Il y a 30 ans, la péridurale ne se pratiquait encore que dans des endroits et pour des indications bien particuliers ; une femme accouchait donc dans la douleur, comme il l’est écrit dans la Bible. Si elle en avait peur, elle suivait une préparation à la naissance dite « sans douleur », pendant laquelle elle apprenait à respirer comme un « petit chien » ou des rudiments de sophrologie. Elle accouchait quand même dans la douleur. Une analgésie locale du périnée au niveau des nerfs honteux (sic !), voire une injection de Dolosal® qui la « shootait » pour l’expulsion, complétaient ses efforts de respiration. En cas de trop grande agitation, ou de cas particuliers comme un accouchement sous X, ou encore l’expulsion d’un enfant malformé, l’anesthésiste était appelé pour une anesthésie générale en fin de travail. La femme ne participant plus à son accouchement, l’obstétricien sortait l’enfant au forceps au prix d’une épisiotomie généreuse.
L’échographie obstétricale, le diagnostic anténatal et le consentement éclairé
Les avancées techniques ont permis de :
• déterminer très précisément la date de début de grossesse, du moins dès lors que le diagnostic de grossesse était fait tôt, ce qui a induit les dates de dernières règles « théoriques », et le décompte en semaines d’aménorrhée, avec les conséquences pour les futures mères évoquées plus haut ;
• suivre sur des courbes la croissance du fœtus, permettant ainsi le dépistage de l’hypotrophie ou de la macrosomie ;
• connaître le sexe du bébé, maintenant souvent dès la première échographie vers 13 SA, ce qui peut avoir une importance médicale dans certaines pathologies liées au sexe ;
• identifier par la mesure des différents flux ou dopplers les troubles de la perfusion fœtale à différents stades de gravité, jusqu’à celui évoquant une mauvaise perfusion cérébrale du fœtus ;
• connaître avec certitude la position du bébé avant l’accouchement (siège ou tête en bas) et celle du placenta (trop près du col, ou le recouvrant, rendant parfois la césarienne indispensable) ;
• mesurer la quantité de liquide amniotique qui ne doit être ni trop peu, ni trop abondant et la qualité du placenta, les annexes fœtales ;
• dépister des anomalies du bébé lors de chaque trimestre, mais essentiellement lors de l’échographie dite morphologique, entre 22 et 24 SA.