14: L’intervention professionnelle

Chapitre 14


L’intervention professionnelle



A L’observation


Observer une personne veut dire être attentif à elle, à son comportement et à la situation qu’elle vit. C’est un peu comme un arrêt sur image au cinéma, c’est-à-dire une fixation, une concentration de l’esprit sur un sujet afin d’en saisir les détails, d’en surveiller l’évolution. Elle consiste en un suivi objectif, sans jugement. C’est une opération moins simple qu’il n’y paraît qui met à contribution, non seulement notre capacité de concentration sur un sujet, mais aussi nos dispositions intellectuelles, affectives et organisationnelles. C’est sans doute pour cela que l’encyclopédiste Denis Diderot disait : « L’observation recueille les faits, la réflexion les combine et l’expérience vérifie le résultat. »








6 Les étapes du processus d’observation d’une personne





7 L’observation détaillée des expressions et des attitudes d’une personne


Voici les principaux éléments d’observation.



• L’expression faciale : est-elle calme, paisible, inquiète, anxieuse, indifférente, dure, tendre, figée, souriante ?


• Le regard : est-il fixe, attentif, distrait, absent, vide, gêné, angoissé, fatigué, triste ?


• La gestuelle : est-elle coordonnée, anarchique, agitée, figée, tremblante, lente, active, involontaire, impulsive ?


• La posture : est-elle tonique, affalée, somnolente, affaissée, recroquevillée (en chien de fusil)2 ?


• La démarche : est-elle assurée, rapide, lente, hésitante ?


• Le comportement : est-il calme, avenant, accueillant, docile, hautain, méprisant, agressif ?


• L’humeur : est-elle positive, négative, gaie, triste, exaltée, changeante, anxieuse ?


• La voix : est-elle forte, faible, tenue, monotone, éraillée, tremblante ?


• La tenue vestimentaire : est-elle propre, soignée, recherchée, négligée, originale, excentrique ?


• La coiffure : est-elle propre, soignée, ébouriffée, gominée, classique, apprêtée ?


• Les troubles et les problèmes : concernent-ils l’alimentation (avec une tendance à la boulimie, à l’anorexie…) ? Le sommeil (avec une tendance à l’insomnie, aux cauchemars, au somnambulisme) ? L’addiction (avec le tabagisme, l’alcoolisme, l’usage de drogues, l’abus de jeux) ?


• La capacité d’introspection : la personne a-t-elle conscience de son comportement, des effets de ses troubles sur sa santé, son comportement ? Son jugement est-il réaliste ? Est-il bon ? Pauvre ? Absent ?


• La réaction à ses problèmes : la réaction de la personne est-elle :






B La relation d’aide


Quand on parle de relation d’aide, il est indispensable de voir la distinction entre l’idée (sous l’angle technique) de « faire un soin » et celle de « prendre soin de quelqu’un ». C’est une différence qui permet d’inscrire son action dans une perspective porteuse de sens humain pour la personne aidée.



1 Les questions préalables


L’AMP doit se poser six questions essentielles à la relation d’aide.



1. Mon comportement est-il authentique, vrai ? C’est une façon d’être qui est perçue profondément par l’autre personne. Elle sent que son accompagnateur(trice) est digne de confiance, est fiable.


2. Suis-je capable de relations positives ? C’est une façon de savoir manifester de la chaleur humaine à autrui, de l’attention, du respect.


3. Ai-je assez de sécurité intérieure pour laisser la liberté à autrui ? C’est une façon de permettre à la personne aidée d’être elle-même confiante. À l’inverse, celui qui n’a pas sa propre sécurité intérieure cherche à « manger l’autre », à le rendre dépendant de soi, à vouloir qu’il se « coule dans le même moule » (cette attitude dans les relations de couple est très destructrice).


4. Puis-je faire preuve d’empathie ? C’est une façon de savoir s’introduire facilement dans le monde des sentiments, du ressenti de la personne aidée. Cela permet de mieux la comprendre.


5. Puis-je accepter l’autre tel qu’il est ? C’est une façon d’accueillir la personne sans la juger, sans avoir un regard intérieur désapprobateur.


6. Puis-je apporter une relation basée sur la confiance ? C’est une façon de créer immédiatement la sécurité dans les rapports humains en leur ôtant tout jugement de valeur. La personne aidée, mise en confiance, se sent « libérée ».




C Le développement et le maintien de l’autonomie


Un des rôles principaux de l’AMP est de préserver l’autonomie de la personne. Les causes de la perte d’autonomie sont très diverses selon l’âge de la personne et les situations vécues par chacun.




2 Les objectifs de l’aide


Les objectifs de l’aide apportée par l’équipe de soins peuvent être très différents selon les personnes. Il s’agira soit de maintenir l’autonomie résiduelle, soit de restaurer l’autonomie perdue.



Maintenir l’autonomie résiduelle


L’objectif de l’aide est d’encourager les personnes à retrouver une partie de leur autonomie pour leur faciliter la vie au quotidien (cf. Situation ci-dessous).




Restaurer l’autonomie perdue


La personne qui a été hospitalisée pour une longue maladie ou qui subit un handicap a perdu son autonomie. L’objectif des aidants est de l’aider à retrouver cette autonomie.


La vieillesse est souvent marquée par une diminution de l’autonomie motrice (figure 4.4). L’AMP veillera à stimuler l’autonomie résiduelle en favorisant la marche au moyen d’aide technique, telle que la canne (figure 4.5).





May 12, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 14: L’intervention professionnelle

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