Quelques définitions
Hoax. Canular ou rumeur qui circulent et se propagent sur Internet.
Facebook®. Ce réseau social, créé par l’Américain Mark Zuckerberg, a passé en 2011 la barre des 500 millions d’abonnés !
www. Les trois « w » qui précèdent les adresses des sites Internet signifient « World Wide Web ».
Hadopi. Acronyme qui signifie Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet. Cette autorité publique a été créée en 2009 pour lutter contre le piratage des œuvres encore sous droits d’auteur via Internet.
Quelques chiffres
2 h 20. C’est le temps passé en moyenne, chaque jour, par un Français sur le Net.
2 milliards. C’est le nombre de personnes connectées au Web dans le monde.
70 %. Tel est le pourcentage de foyers abonnés au réseau en 2010. Dix ans plus tôt, ils n’étaient encore que 15 %…
Introduction
Internet est devenu un réseau mondialisé qui, en quelques années seulement, a connu une croissance fulgurante, totalement inédite et imprévisible. Sa spécificité ? Il s’agit d’un réseau international qui quadrille l’ensemble de la planète à la manière d’une toile d’araignée (d’où le nom « World Wide Web »). Internet est l’un des instruments qui construisent la mondialisation. Ce média prétend à l’universalité : il vise à relier toute l’humanité en lui offrant une plateforme commune dans un langage commun. Cet instrument révolutionnaire s’est imposé au monde entier et suscite autant d’espoirs que de craintes. Comme tous les médias, son potentiel dépend moins de ce qu’il est intrinsèquement que de l’utilisation qui en est faite.
Les innovations technologiques
Techniquement, le réseau est entré dans l’âge du multimédia, autrement dit la conjonction de l’image, du son, de l’animation et de l’interactivité (à travers les fameux liens hypertextes ou les blogs). C’est la synthèse de tous les instruments de communication réunis en un seul. Avec le très haut débit, Internet prend le pas sur tous les autres médias : on peut regarder la télévision en ligne ou « podcaster » ses émissions de radio préférées sans être obligé de les écouter à leur heure de passage. Les notions mêmes de temps et d’espace se modifient sous l’impulsion d’Internet.
Le succès est d’abord lié à la rapidité de transmission des informations. Avec le Web, on aboutit à la communication simultanée à travers les courriels, le chat (MSN®, Gmail®) ou la vidéocommunication (Skype®). Ces moyens innovants correspondent à une demande croissante de réactivité, de simultanéité, liée aux exigences de la globalisation, du marché, du travail, de la mobilité géographique. Nous sommes entrés dans une ère de nomadisme, une époque dans laquelle les humains bougent sans cesse. Malgré tout, il faut rester joignable à tout moment et quel que soit l’endroit où on se trouve. Partout connecté, l’internaute ne « déconnecte » plus et s’aliène au réseau.
Un progrès pour le développement de la connaissance ?
L’accès illimité aux informations sur Internet est le second facteur qui explique le succès du réseau mondial. Les sites mettent en ligne la quasi-totalité de la culture mondiale qui devient disponible, et ce presque gratuitement, pour qui peut se connecter. De vastes projets de numérisation sont en cours et des millions d’ouvrages seront accessibles. Une encyclopédie gigantesque comme Wikipédia®, rédigée par les internautes eux-mêmes, rivalise largement en quantité et en qualité avec des références comme l’Encyclopedia Britannica ou Universalis. La démocratisation ne concerne plus seulement l’accès au savoir mais la construction du savoir lui-même !
Cette disponibilité du savoir sur Internet peut néanmoins constituer un leurre : ce n’est pas parce que la connaissance est matériellement accessible qu’elle sera effectivement acquise. Arte ou France Culture sont deux chaînes, télé et radio, qui appartiennent au service public et qui sont diffusées gratuitement. Et pourtant, les audiences de ces médias culturels restent confidentielles ! Les études montrent que ceux qui disposent déjà d’un bon capital culturel profitent pleinement des nouvelles technologies pour accroître ce savoir. Les sociologues parlent de la loi du double cumul : en bref, quand on est déjà cultivé, on utilise les nouveaux médias comme des sources complémentaires de culture. A contrario, Internet ou la télé peuvent devenir des tropismes chronophages pour ceux qui ne lisent pas ou peu. Ils passent beaucoup de temps sur Internet sans s’y cultiver ou restent des heures devant des émissions sans intérêt, voire totalement régressives. En bref, s’ils ne restaient pas aussi longtemps devant des écrans, ils profiteraient de ce temps pour bricoler, échanger avec des amis ou la famille ou encore pour… lire !
Qui plus est, le savoir sur Internet n’est peut-être pas si accessible qu’il y paraît. Continuellement modifié dans le temps (les mises à jour) et perdu dans l’espace virtuel (les informations sont noyées dans des masses de données), le savoir devient diffus, confus, brouillé, dénué même de valeur et de sens. Comment trier le bon grain de l’ivraie dans les flots d’informations que diffuse Internet ? Quel savoir est « valable », valide, légitime, établi ? Sur quelles données peut-on se reposer ? Seul un esprit sagace et éclairé pourra, peut-être, se repérer dans le maquis du Net. Or, cet esprit clairvoyant se construit dans le temps, par l’étude, la connaissance et la compréhension profonde des textes. Le zapping (ou le clic frénétique) n’est pas le meilleur vecteur de l’acquisition du savoir. Pour le dire vite, étudier pendant une année les Essais de Montaigne sera sûrement plus formateur pour l’esprit que de surfer chaque jour sur le Net pour en glaner des bribes d’informations. La « wikiculture » n’est pas l’intelligence ! Il y manque la profondeur, le temps de l’analyse et de la réflexion. Qui profite le mieux du savoir en ligne aujourd’hui ? Ceux qui l’ont acquis dans les livres…
La sociabilité sur le Net : les réseaux sociaux en question
Le réseau Internet est un fabuleux outil pour relier les hommes dans un monde de plus en plus urbain, impersonnel, glacial et individualiste. Les nouveaux espaces publics sont moins réels que virtuels (forums, blogs, etc.) et Internet permet de se réunir autour de centres d’intérêt communs, d’affinités électives. Le Net est devenu la plateforme idéale pour l’échange de vues, de passions, d’idées. Même les sites de rencontres y fleurissent, pour le meilleur (sortir les plus timorés de l’isolement) comme pour le pire (les crapules ou les pédophiles s’y cachent derrière leurs pseudos). Les réseaux sociaux (Facebook®, MySpace®, Twitter®) sont devenus incontournables et participent d’une transformation radicale du « vivre ensemble ».
Attention néanmoins : sur Facebook® comme dans les blogs, le déballage de soi remet en cause la notion même d’intimité. Cette tendance est en partie liée à l’effacement des frontières entre vie privée et vie publique dans nos sociétés. Nous vivons en effet dans « l’hypertransparence » et le « traçage » : rien ni personne ne saurait rester inconnu et chaque chose comme chaque être peut faire l’objet d’un suivi permanent… La difficulté à effacer ses traces sur le Net témoigne de cette aliénation. Les jeunes ne mesurent pas les dangers qu’ils courent (au présent comme au futur) en livrant des pans entiers de leur vie à la connaissance du public. Mesurer l’audience de son blog (avec des outils toujours plus précis) ou comptabiliser ses « amis » sur Facebook® sont autant de marques d’un désir de notoriété. Comme si l’existence devait désormais se mesurer à l’aune du succès public qu’elle rencontre. La société comme l’individu paraissent trouver leur compte dans ce « déballage » de l’intime. Surveillance et immixtion dans la sphère privée favorisent le contrôle de chacun par tous ; recherche de notoriété et narcissisme comblent en apparence des existences ternes et dénuées de sens.
Un espace de liberté et de créativité
Il faut encore évoquer le formidable espace démocratique que constitue la « toile mondiale ». La communication est réellement interactive, fondée sur le feedback (la rétroaction) et non plus seulement unilatérale, comme peuvent l’être les médias hertziens. Avec la télévision ou la radio, un seul émetteur envoie l’information à de multiples récepteurs : cette configuration à sens unique autorise toutes les propagandes puisque le spectateur ou auditeur ne peut pas répondre. L’audimat constitue la seule rétroaction des médias classiques et le récepteur n’a qu’un pouvoir : éteindre le poste. Le propre d’Internet, c’est qu’il relie entre eux tous les récepteurs qui disposent d’outils pour émettre. Chacun peut mettre en ligne son site Internet ou son blog. Il existe une liberté d’expression quasi totale sur Internet (blogs, journaux intimes, forums, sites personnels). Cette liberté d’expression est en revanche extrêmement contrôlée dans les pays totalitaires (comme la Chine, l’Iran ou l’Arabie saoudite).
Un nouvel espace de croissance économique ?
Internet est également un outil fabuleux en matière de développement économique. Dans notre société (devenue informationnelle ou « postindustrielle »), ce sont les secteurs tertiaire et quaternaire qui explosent (services et nouvelles technologies de l’information). Internet participe beaucoup au développement économique et inaugure de nouveaux marchés. Facebook, Google, Yahoo, Ebay sont des sociétés très rentables dont le chiffre d’affaires progresse chaque année. Avantage non négligeable : l’achat de services en ligne (rencontres, téléchargements, etc.) et l’information développent une croissance économique relativement « propre », sans pollution.
Certains se plaignent néanmoins du fait que ce nouvel eldorado économique se développe sur les ruines des secteurs entiers qu’il dépouille. Les téléchargements illégaux et le peer-to-peer ont porté un coup dur à l’industrie du disque. Même si, depuis quelque temps, les ventes de musique en ligne progressent, les artistes ont eu de nombreuses raisons de s’inquiéter. Les commerçants sont également concurrencés par la vente en ligne qui pratique les prix les plus bas toute l’année.