14. Législation

Chapitre 14. Législation


Administration de l’hôpital et confidentialité





En pratique



Problèmes posés


Un patient ne souhaite pas donner son identité pour son enregistrement.

Un patient souhaite garder l’anonymat et demande à être enregistré sous un pseudonyme.

L’administration de l’hôpital demande des informations sur un patient célèbre B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing.



POUR EN SAVOIR PLUS


Segade, J.-P., Place du directeur et secret professionnel, Nervure n° 2 (2002) 21; tome XV mars.


Consultation d’un mineur




Définitions



Autorité parentale


Ensemble des droits et des devoirs que la loi reconnaît aux père et mère pour élever et protéger leurs enfants mineurs (loi du 4 mars 2002 reprenant les ordonnances de 1958). Elle appartient aux père et mère, jusqu’à la majorité de l’enfant ou son émancipation, pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne.

En matière d’information et de consentement aux soins, les droits sont exercés par les titulaires de l’autorité parentale mais les mineurs ont le droit de recevoir eux-mêmes une information et de participer à la prise de décision les concernant « d’une manière adaptée à leur degré de maturité » (L. 111-2 du CSP).

Lorsque l’enfant est placé à l’ASE, qu’un parent a été déchu de l’autorité parentale par un jugement, il est parfois difficile de déterminer qui détient l’autorité parentale. Demander conseil en cas de litige à l’ASE.


Ordonnance de placement provisoire.


Mesure de placement prise par le juge des enfants confiant l’enfant B978229405476150014X/u14-01-9782294054761.jpg is missing ou l’adolescent B978229405476150014X/u14-01-9782294054761.jpg is missing à un service ou à un établissement habilité pour une durée limitée. La décision d’une ordonnance de placement provisoire en service de psychiatrie est ordonnée en urgence par le juge des enfants après avis médical circonstancié d’un médecin extérieur à l’établissement pour une durée de 15 jours renouvelable, après avis du médecin de l’établissement (sinon la sortie est prononcée).


Conduite à tenir





























Situation Pas de caractère d’urgence ni de danger immédiat Situation d’urgence ou danger immédiat
Les titulaires de l’autorité parentale n’ont pu être joints, le mineur ne s’oppose pas à ce qu’ils soient joints Les soins ne peuvent être dispensés
Prendre le temps de tenter par tout moyen de contacter les titulaires de l’autorité parentale
Consigner avec précision dans le dossier médical toutes les démarches qui auront été entreprises pour les contacter
Les autres membres de la famille n’ont aucun pouvoir
L’urgence commande et les soins sont dispensés
Poursuivre les tentatives pour joindre les titulaires de l’autorité parentale
Refus des soins par les titulaires de l’autorité parentale Tenter de convaincre les parents par une information claire sur les risques encourus
Il ne peut être procédé à aucun traitement ni aucune admission
Dépister une éventuelle situation de maltraitance ( cf. infra)
Faire signer aux deux parents une sortie contre avis médical (cf. fiche Refus de soin)
L’urgence commande et les soins sont dispensés
Contacter par téléphone le procureur de la République ou le juge des enfants afin que soit déclenchée d’urgence une mesure d’OPP
Désaccord des parents sur une décision thérapeutique ou une hospitalisation Les parents peuvent faire trancher leur différend par le juge aux affaires familiales
Faire signer une sortie contre avis médical au parent qui refuse les soins
Contacter par téléphone le procureur de la république ou le juge des enfants qui prendra les mesures adéquates (OPP)
Le mineur refuse que soient informés les titulaires de l’autorité parentale afin de garder le secret sur son état de santé Lorsque le traitement s’impose pour sauvegarder la santé du mineur : tenter d’obtenir le consentement du mineur à la consultation des représentants légaux
Le mineur doit se faire accompagner d’une personne majeure de son choix.
Les traitements et l’admission à l’hôpital peuvent alors être entrepris sans l’accord des représentants légaux.
Si le mineur refuse de se faire accompagner par une personne majeure de son choix, les représentants légaux doivent être consultés
Mentionner dans le dossier médical les raisons pour lesquelles le traitement ou l’intervention s’impose, le refus du mineur de consulter ses parents, les démarches accomplies pour essayer de le convaincre
Idem mais dans l’urgence le médecin prendra les décisions nécessaires à la sauvegarde de la santé du mineur
Situation de maltraitance d’un mineur Signalement auprès des autorités administratives, ASE, médecin responsable du service de PMI ou médecin de la DDASS (modèle disponible sur le site du Conseil de l’ordre des médecins) L’urgence commande et les soins sont dispensés
Signalement judiciaire par téléphone au procureur de la
République qui prendra les mesures adéquates (OPP)
Confirmation du signalement par écrit


Dans toutes les situations d’urgence et de réel danger où les parents restent ambigus vis-à-vis de leur consentement aux soins pour l’enfant, il est possible de saisir le juge des enfants qui prendra une ordonnance de placement provisoire.

Lorsque le juge des enfants demande une OPP en psychiatrie alors que l’état de santé ou la situation ne l’exige pas, il s’agit de discuter avec lui de l’opportunité d’un autre placement (foyer, famille d’accueil, etc.).


Le juge des enfants ou le procureur de la République







• Procureur de la République ou son substitut joignable 24 h/24, on peut passer par le biais d’une permanence téléphonique du commissariat ou de la gendarmerie (en passant par le 17). Il convient alors d’indiquer les coordonnées du service et l’objet de l’appel, et c’est le Parquet qui contactera le service. Ne pas donner l’identité du mineur au service de police.


POUR EN SAVOIR PLUS


1. Art. R.4127-43 du Code de la santé publique. « Soins aux mineurs négligés ».

2. Circulaire DGS/892/MS 1 du 9 mai 1974 relative à la mise en place de la sectorisation infanto-juvénile.

Laurent, A.; Barret, L., Législation concernant les soins en psychiatrie aux patients mineurs, Nervure vol 10 (2005) 1; n° 3 7-8.


Demande d’accès au dossier médical




Définitions, textes législatifs


Accès aux informations de santé : loi du 4 mars 2002.

Code de déontologie médicale.



En pratique



À faire






• Qui peut faire une demande d’accès formalisé aux informations de santé ?




– le patient,


– en l’absence d’opposition du patient : le tuteur mais pas le curateur (majeur protégé), les titulaires de l’autorité parentale (mineur), un médecin désigné par le patient, une personne mandatée par le patient, les ayants droit d’un patient décédé motivant leur demande,


– toute autre personne n’a aucun droit d’accès au dossier.


• Quels éléments du dossier peuvent être communiqués ? L’ensemble des informations formalisées comprenant : tout courrier échangé, les comptes rendus d’hospitalisation, l’observation médicale, tout examen complémentaire, le dossier infirmier, à l’exclusion des informations recueillies auprès d’un tiers extérieur à la prise en charge ou concernant un tel tiers.


• Modalités :




– la demande officielle doit être faite par écrit par le patient et adressée au directeur de la clientèle et de la qualité. Celui-ci doit s’assurer de l’identité du demandeur. Il demande éventuellement par courrier un complément d’informations sur les modalités souhaitées de consultation puis répond au demandeur et transmet immédiatement la demande au chef de service. Le délai de réflexion est de 48 heures. Le délai de transmission du dossier est de 8 jours pour les dossiers de moins de 5 ans ou 2 mois pour ceux de plus de 5 ans à partir de la date du visa de la direction de la clientèle et de la qualité ;


– la communication des informations demandées a lieu soit par consultation sur place soit par l’envoi de copies des documents. Les frais de photocopies des éléments du dossier sont à la charge du demandeur. Il est établi une attestation d’accès aux informations dont une copie est transmise à l’administration, une autre est archivée dans le dossier médical.



Difficultés



Implications sur la tenue du dossier et la rédaction des courriers


Prendre en compte que tout ce qui est inscrit dans le dossier est accessible au patient :




• éviter les termes péjoratifs, les interprétations abusives ;


• expliciter le raisonnement médical lorsqu’il comprend des doutes ou hypothèses diagnostiques ;


• pour les informations fournies ou concernant des tiers impliqués dans la prise en charge tels que famille B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing, médecins B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing, travailleurs sociaux, etc., s’abstenir de jugement et d’appréciation pouvant se retourner contre ces tiers, voire même d’accusation pouvant conduire à une suite médicolégale ;


• s’abstenir de faire figurer les éléments relevant de contenus de psychothérapie B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing ou de secrets de famille (deuil difficile, secret B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing non communicable en dehors de l’entretien, etc.) ou de les indiquer comme « des propos du patient lui-même ».

Les informations recueillies auprès d’un tiers non impliqué dans la prise en charge ou concernant un tel tiers doivent être rédigées sur feuille libre pour être facilement exclues du dossier


Mineur s’opposant à la consultation de son dossier médical par ses parents




Communication indirecte


À titre exceptionnel, lorsque le médecin estime que la consultation directe représente un risque grave pour le patient ou pour autrui, le médecin peut demander la présence d’un accompagnement pour que le patient prenne connaissance du dossier. Le patient peut passer outre.

Dans le cas d’une hospitalisation sous contrainte B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing, le médecin peut estimer nécessaire d’adresser les informations de santé par l’intermédiaire d’un médecin. Si le patient s’y oppose, l’avis de la Commission départementale des hospitalisations psychiatriques s’impose et le délai de consultation est porté à 2 mois.


Information à donner


Sur les modalités précises d’accès au dossier médical.

Une fois en sa possession, le patient doit être averti des conséquences éventuellement dommageables consécutives de la divulgation qu’il ferait lui-même à des tiers des documents médicaux de son dossier et dont le médecin ne pourrait être tenu pour responsable.


POUR EN SAVOIR PLUS


HAS HAS. Accès aux informations concernant la santé d’une personne – Modalités pratiques et accompagnement. Déc. 2005 (Nouvelle version modifiée des recommandations de l’Anaes de fév. 2004). Disponible sur le site de la HAS.

Jonas, C.; Senon, J.-L., La loi du 4 mars 2002 relative aux droits du malade et à la qualité du système de santé : les moyens d’une amélioration de la relation médecin-malade, Ann. Méd. Psychol. 161 (2003) 404409.


Demande de sortie contre avis médical






• des représentations erronées de la maladie, de l’hôpital, de la thérapeutique et de ses effets secondaires ;


• des aspects culturels B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing (barrière de la langue, préférence pour les médecines traditionnelles) ;


• des contraintes sociofamiliales : prix des médicaments, coût de l’hospitalisation B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing, problèmes liés à un arrêt de travail, autre personne à charge ou animal domestique.

Reformuler simplement l’information initiale et l’offre de soin pour s’efforcer de convaincre. S’assurer que les explications ont été comprises, ainsi que les conséquences d’un refus de soins. Au besoin proposer de faire intervenir, à titre de conseil auprès du patient, un proche désigné comme personne de confiance au sens de la loi du 4 mars 2002.



La pathologie altère la capacité à consentir aux soins


Celle-ci se définit comme la capacité à recevoir une information, à comprendre et à écouter, à raisonner, à exprimer librement sa décision et la maintenir. Le refus peut être en rapport avec des idées délirantes B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing, une désorganisation de la pensée, une angoisse B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing importante, une intention suicidaire B978229405476150014X/u14-01-9782294054761.jpg is missing, un déni complet de la maladie, l’emprise de substances B978229405476150014X/u14-01-9782294054761.jpg is missing, une détérioration intellectuelle. Le refus est rarement accessible à la persuasion. Un traitement médicamenteux symptomatique aux urgences est parfois accepté. Il y a lieu de proposer toute solution d’attente acceptable par le patient : appel téléphonique à une personne de l’entourage, au contraire séparation d’avec un entourage présent et lui-même hostile aux soins (quand cette séparation est possible), contact avec le médecin traitant B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing qui appuiera la nécessité de soins, maintien en consultation prolongée B978229405476150014X/u14-02-9782294054761.jpg is missing jusqu’au lendemain ou le temps qu’agisse le traitement.

Le patient se trouve dans les cas spécifiés par la loi du 27 juin 1990 :



La pathologie n’altère pas la capacité à consentir aux soins


Rédiger une observation médicale complète. Faire remplir un formulaire de sortie contre avis médical cosigné si possible par un accompagnant. Mais ce document n’a pas de valeur de protection juridique absolue pour le médecin. Il reste néanmoins une pièce essentielle en cas de plainte. Par ailleurs, il n’est pas rare que cette trace écrite de la nécessité de soin affirmée par le médecin au patient et à sa famille aboutisse à moyen terme à un changement de décision et une demande de soin.


Formulaires de refus de soins




Formulaires de refus d’hospitalisation par l’entourage







CENTRE HOSPITALIER

SERVICE DES URGENCES

FORMULAIRE DE REFUS D’HOSPITALISATION PAR L’ENTOURAGE

Le(date) : ………………………………………………………

à (lieu) : ……………………………………………

Je reconnais avoir été informé(é) de manière claire par le Dr.………………………, et avoir compris les risques encourus en refusant d’établir la demande nécessaire à l’hospitalisation sous contrainte de M.………………………… né le………… domicilié à ………………… lien de parenté ou de proximité ……………………

Je comprends que, même si je signe ce document, cela ne m’empêchera pas de revenir à l’hôpital avec M.…………………… si je le désire, et que, au contraire, j’y suis encouragé(e) si j’ai des questions ou si je reviens sur ma décision.

Signature de la personne

Une copie de ce document peut être remise à la personne si elle le demande.



Jun 8, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 14. Législation

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