Chapitre 14
La sécurité et les vigilances sanitaires16
SAVOIRS
La sécurité sanitaire
Le cadre législatif
La première loi de sécurité sanitaire a été adoptée en 1993. Suite à l’affaire du sang contaminé, elle a réformé l’organisation de la transfusion sanguine et instauré le premier dispositif de veille et de police sanitaire. En 1998, une loi vient renforcer la veille sanitaire et le contrôle des produits destinés à l’homme. C’est la base de la structure actuelle du dispositif de sécurité sanitaire.
Aujourd’hui, la sécurité sanitaire est définie comme suit : « L’ensemble des actions et des procédures permettant de réduire la probabilité des risques ou la gravité des dangers qui menacent la santé de la population et pour lesquelles l’action des pouvoirs publics est nécessaire »17.
Il existe deux principes fondamentaux :
L’organisation du contrôle sanitaire
Au niveau national
la proposition d’objectifs et de priorités de la politique de santé publique (notamment la prévention des risques, l’amélioration de l’état de santé général de la population, la qualité et la sécurité du système de santé, l’égal accès aux soins ainsi que la qualité de vie des personnes malades) ;
l’élaboration de la politique de prévention et de gestion du risque infectieux (en particulier la politique vaccinale et la politique de prévention des risques iatrogènes non infectieux) ;
la participation à contribution de la mise en œuvre des actions de prévention, de surveillance et de gestion des risques sanitaires liés à l’environnement, au milieu de travail, aux accidents de la vie courante, à l’eau et à l’alimentation ;
la centralisation de l’ensemble des alertes, en liaison avec les autres ministères et institutions concernés.
Au niveau régional
L’article L.1413-14 du Code de la santé publique prévoit que « tout professionnel ou établissement de santé ayant constaté une infection nosocomiale ou tout autre événement indésirable grave lié à des soins réalisés lors d’investigations, de traitements ou d’actions de prévention doit en faire la déclaration au directeur général de l’agence régionale de santé ».
Au niveau local
C’est la Haute Autorité de Santé (HAS), qui est chargée d’assurer la sécurité des patients. Les établissements de santé doivent mettre en œuvre une gestion des risques associés aux soins à laquelle doivent participer les coordonnateurs locaux des vigilances sanitaires. Ces derniers sont, pour les domaines qui les concernent, les relais des agences sanitaires nationales.
Les agences sanitaires
L’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM)
les médicaments : tous les médicaments (avant et après l’autorisation de mise sur le marché) et matières premières, les médicaments dérivés du sang, les stupéfiants et psychotropes, les vaccins, les produits homéopathiques (à base de plantes et de préparations) et les préparations magistrales et hospitalières ;
les produits biologiques : organes, tissus, cellules utilisés à des fins thérapeutiques ; produits de thérapie cellulaire et génique ; produits sanguins labiles ; produits thérapeutiques annexes ;
les dispositifs médicaux : thérapeutiques, de diagnostic, diagnostic in vitro, des plateaux techniques, logiciels médicaux ;
les produits cosmétiques et de tatouage ;
les autres produits de santé : biocides, produits diététiques destinés à des fins médicales spéciales.
L’Établissement français du sang (EFS)
Il fournit l’ensemble des établissements de santé publics et privés de France.
L’Institut national de veille sanitaire (InVS)
de rassembler, d’analyser et d’actualiser les connaissances sur les risques sanitaires, leurs causes et leur évolution ;
de détecter de manière prospective les facteurs de risque susceptibles de modifier ou d’altérer la santé de la population ou de certaines de ses composantes, de manière soudaine ou diffuse ;
d’étudier et de répertorier, pour chaque type de risque, les populations les plus fragiles ou menacées.
L’Agence de la biomédecine (ABM)
Elle a un large champ de compétences : la greffe, la procréation et la génétique humaines.
L’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN)
Cet institut assure par ailleurs la gestion de l’inventaire des sources radioactives.
Les vigilances sanitaires
Le principe
un système de déclaration par les fabricants, les professionnels de santé et les usagers du système de santé ;
une analyse du risque d’incident ou d’événement indésirable survenu par les autorités sanitaires, les experts et/ou les fabricants ;
une décision des autorités sanitaires en vue de prévenir l’apparition du risque. Il peut s’agit d’un rappel des recommandations de bonnes pratiques, d’un retrait de lot, d’un arrêt de commercialisation d’un produit…
Les principales vigilances
La matériovigilance
Elle a pour objet la surveillance des incidents ou des risques d’incidents pouvant résulter de l’utilisation des dispositifs médicaux, accessoires et consommables stériles et non stériles après leur mise sur le marché. Elle comprend :
le signalement et l’enregistrement des incidents ou risques d’incidents ;
l’enregistrement, l’évaluation et l’exploitation des informations signalées dans un but de prévention ;
la réalisation d’études concernant la sécurité d’utilisation des dispositifs médicaux ;
la réalisation et le suivi des actions correctives décidées.