14: La fin de vie, le don d’organes, l’euthanasie

Chapitre 14 La fin de vie, le don d’organes, l’euthanasie



L’ESSENTIEL


Pour éviter que les soins ne deviennent de l’acharnement thérapeutique, il s’agit de concilier le respect de la vie avec l’usage des techniques audacieuses en chirurgie et en réanimation.


L’éthique est la moralité des mœurs. Ce n’est pas une discipline qui s’enseigne et que l’on apprend. C’est un souci de respect d’autrui que chacun porte en soi et qui doit concerner particulièrement le personnel de soins dans ses rapports avec le patient.


L’euthanasie est un acte, sévèrement puni par la loi, qui tend à provoquer la mort pour abréger les souffrances d’une personne. Il est autorisé, dans certaines circonstances, au corps médical (loi du 22 avril 2005 et décret du 6 février 2006).


Le don d’organes est un acte qui permet, lors de son vivant, de donner une autorisation de prélèvement d’un ou plusieurs de ses organe(s) sur son corps, lors de son décès.


Certaines démarches administratives doivent être faites après le décès par les proches du défunt. Celles-ci sont d’autant plus pénibles à réaliser qu’elles touchent des personnes fragilisées par la perte d’un être cher. Une aide et un soutien doivent leur être apportés.


Les unités de soins palliatifs ont beaucoup développé les aménagements qui permettent aux familles du défunt de disposer d’un lieu de repos où elles peuvent se reprendre, souffler, pleurer, mais aussi organiser leur repas. Les attitudes humaines du personnel de santé à leur égard sont essentielles (attitude d’écoute, de disponibilité, d’aide et de respect).


Le travail de deuil est le parcours obligé que doivent vivre ceux qui sont touchés profondément par la mort d’un être cher. Il fait passer la personne endeuillée par différentes étapes psychologiques et se termine généralement au bout d’un an (selon Freud).



S’ENTRAÎNER



Exercices thématiques









Explications de textes



Entraînement à l’ensemble de l’épreuve de français





Une démarche continue et respectueuse de la personne


[…] Assumer l’accompagnement d’une personne à l’approche de sa mort en institution ou au domicile relève de la qualité d’une présence, d’une relation humaine, respectueuse, attentionnée, confiante, solidaire et continue. Cet investissement auprès des personnes est un engagement, qui nécessite compétence et retenue. Il convient à cet égard d’éviter toute intrusion qui affecterait l’intimité et les valeurs propres de la personne en fin de vie. L’écoute, le dialogue et la compréhension permettent d’ajuster les attitudes et de satisfaire aux attentes exprimées. La valeur et la signification de ce temps ultime de la vie touchent à la personne comprise dans son histoire propre, notamment à ses attachements d’ordre familial, affectif, spirituel, philosophique et socioculturel. Il convient de les respecter. […] Le retour au domicile ou au pays, lorsqu’il est souhaité, représente, notamment, un enjeu à ne pas négliger. Les difficultés spécifiques souvent constatées en période terminale justifient également un soutien des proches, voire des professionnels. L’hospitalité des structures de soin tient pour beaucoup aux conditions d’accueil, d’écoute, d’assistance sociale : ces conditions favorisent une présence maintenue des proches jusqu’au moment de la mort. La concertation au sein de l’équipe dans le cadre de réunions régulières contribue au nécessaire effort d’élaboration, limite les situations de rupture et conforte les bonnes pratiques. De même le recours indispensable à des compétences relevant du champ des sciences humaines et sociales peut inciter à l’organisation de formations interdisciplinaires spécifiques au sein des services. De même que les différentes phases de l’accompagnement en fin de vie relèvent de procédures dont il convient d’anticiper la mise en œuvre, une attention particulière doit être portée à la période qui suit la mort. À la suite du décès, l’accompagnement se poursuit en institution dans le cadre des chambres mortuaires. Cet espace de soin, trop souvent ignoré, a mission spécifique d’accueil, intervenant dans la continuité, au terme du processus d’accompagnement de la fin de vie. Les rites de la mort s’avèrent déterminants dans l’expression d’un ultime témoignage de considération à l’égard du défunt. Ils permettent à ses proches de se retrouver auprès de lui et de s’engager dans ce travail de mémoire et de deuil indispensable à leur devenir. C’est dire l’importance des dispositifs mis en œuvre afin de favoriser un accueil digne qui tient à la présentation du défunt et, à la demande des proches, à la possibilité d’organiser une veillée funèbre. Les proches du défunt doivent pouvoir bénéficier, s’ils le souhaitent, de l’assistance morale et sociale qui leur permette, autant que faire se peut, de surmonter ce temps de rupture et de se réinvestir dans une dynamique de vie. Il importe, là également, d’accompagner leur cheminement dans le deuil. Les missions d’accompagnement concernent l’ensemble des professionnels de la santé qui se doivent d’assumer leurs obligations jusqu’au terme du soin. Les réflexions suscitées par cette dimension encore trop souvent négligée des responsabilités partagées contribuent à l’humanité des rapports sociaux et des pratiques soignantes. Les évolutions démographiques, caractérisées par l’avancée dans le grand âge, et l’allongement de la durée de vie de personnes affectées de maladie chronique, soumettent aujourd’hui notre société à la nécessité de choix d’engagements. Ces choix concernent les politiques de santé publique, car ils interrogent la sensibilité de notre société à l’égard des situations de vulnérabilité qu’accentue la maladie incurable. […]




May 16, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 14: La fin de vie, le don d’organes, l’euthanasie

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