Chapitre 14 Expertise ganglionnaire
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Depuis la théorie de Wirchow stipulant que le cancer du sein était une maladie à extension centripète, le curage axillaire est devenu un standard dans le traitement de cette maladie. D’abord cantonnée aux 3 niveaux de BERG (chapitre 2, Anatomie du sein), le curage est devenu moins extensif et au milieu des années 1950, le curage a concerné les niveaux I et II de Berg. L’introduction de la procédure du ganglion sentinelle opérée à la fin des années 1990, a permis de poursuivre la désescalade thérapeutique et de diminuer la morbidité de cette expertise ganglionnaire. Si on replace le curage axillaire dans son contexte historique on peut dire avec certitude que pour l‘époque il était un élément indispensable du traitement curatif. L’introduction de la chimiothérapie et de la radiothérapie a modifié l’histoire naturelle de la maladie. L’amélioration des taux de survie a fait proposer de façon systématique une chimiothérapie aux patientes ayant une atteinte ganglionnaire. Le curage est devenu alors un acte thérapeutique et pronostic qui a permis de classifier les patientes de bon et de mauvais pronostic, et a permis de poser l’indication de chimiothérapie. Plusieurs études prospectives et randomisées ont essayé de montré l’avantage sur la survie de ce curage par rapport à une simple abstention. La réponse n’est pas claire quant à l’avantage réel du curage sur la survie globale. L’avenir est donc probablement à l’expertise ganglionnaire par la procédure du ganglion sentinelle afin de sélectionner les patientes nécessitant ou non un traitement adjuvant par chimiothérapie ou radiothérapie.
Le curage axillaire
Installation
La patiente est installée en décubitus dorsal. Le bras est en abduction à 90° et le creux axillaire est placé le plus près du bord de la table. Le champ opératoire placé de telle sorte que l’aide opératoire peut se placer en face de l’opérateur (figure 14.1).
Incisions
Plusieurs types d’incisions ont été décrits :
L’ouverture de l’aponévrose clavipectoro axillaire est réalisée au bistouri électrique ou au bistouri froid. A l’ouverture de celle-ci, on peut constater que la coloration de la graisse n’est pas identique par rapport à celle du tissu sous cutanée preuve que l’on est bien dans le bon plan (figure 14.2).
Il reste ensuite à terminer le curage en ramenant le tissu cellulograisseux vers la berge externe du curage. On repère le bon plan sur la berge externe de l’incision. On dissèque alors vers la profondeur sur un a deux centimètres avant de reprendre la dissection de la profondeur vers la superficie en contrôlant le pédicule précédemment disséqué. On veillera pendant ce temps à ne pas léser les nerfs intercostaux précédemment conservés (figure 14.3).