Chapitre 14 Échocardiographie peropératoire
Introduction
L’échocardiographie transœsophagienne (ETO) constitue une voie privilégiée pour explorer le cœur en peropératoire. Elle offre des images échographiques d’une grande résolution, sans gêner le chirurgien pendant son intervention. Les données de l’ETO aident à l’optimisation du geste chirurgical, notamment lors de la chirurgie valvulaire, et au monitoring peropératoire de la fonction cardiaque en particulier.
Méthodologie
Technique d’examen
• la voie transœsophagienne ou ;
• la voie externe à l’aide d’une sonde peropératoire posée sur la peau du patient ou directement en contact de l’organe à examiner. La sonde « épicardique » permet l’exploration de l’aorte et de structures cardiaques sans interface dans le « champ opératoire » .
La technique d’examen et les modalités de l’ETO sont discutées dans le chapitre 3.
L’ETO 3D en temps réel est une avancée technologique très utile et très efficace dans le cadre de la chirurgie cardiaque (chapitre 10).
L’échographie dite épi-aortique constitue une méthode particulière de l’échographie externe appliquée à l’exploration directe de la crosse aortique en peropératoire. On utilise une sonde peropératoire spécifique linéaire phased array avec 128 éléments prézoélectriques et la fréquence d’émission de 7,5 à 15 MHz (système Philips) (figure 14.1). Cette sonde autorise l’imagerie 2D trapézoïdale et panoramique et le mode Doppler (pulsé et couleur). Dans le cas d’échographie épi-aortique, la sonde ultrasonore est recouverte d’une gaine de protection adaptée et stérile.
Conditions d’examen
L’échocardiographie peropératoire nécessite :
• une collaboration étroite multidisciplinaire entre l’échographiste, le chirurgien et l’anesthésiste pour optimiser la technique chirurgicale et les tactiques anesthésiques ;
• une solide formation théorique et pratique en échographie cardiaque transthoracique et transœsophagienne ;
• une bonne connaissance de l’environnement chirurgical cardiaque (techniques chirurgicales, facteurs hémodynamiques, procédures anesthésiques…).
Pour garantir la sécurité du patient monitoré par échocardiographie lors d’une intervention chirurgicale, il faut respecter les conditions suivantes (figure 14.2) :
• vérifier attentivement la sonde échographique avant chaque utilisation ;
• utiliser un équipement de protection obligatoire y compris une gaine protectrice stérile agréée enveloppée sur la sonde ainsi qu’un gel de transmission échographique stérile lors de l’examen peropératoire direct ;
• assurer un couplage adéquat entre la surface du patient et la surface de la gaine afin d’obtenir un bon contact acoustique ;
• retirer toujours la sonde du patient avant une défibrillation électrique ;
• respecter scrupuleusement le protocole de désinfection de la sonde peropératoire.
Figure 14.2 Technique d’examen échographique peropératoire.
Sources : Fig. A : d’après A. Maudière, D. Chatel, J. Frederic et al, Apport de l’échocardiographie épiaortique per-opératoire. L’Écho de la Filiale, 2010. Fig. B : d’après J. Andres, P. Podolec, A. Gackowski, Echokardiogarfia srodoperacyjna. In : Echokardiografia praktyczna. Medycyna Praktyczna – Astra Zeneca 2004.
Enfin, un médecin pratiquant l’échographie peropératoire doit posséder les compétences dans :
Intérêt clinique
• visualiser, localiser et évaluer les structures cardiaques anatomiques ;
• identifier et quantifier les flux sanguins intracardiaques ;
• effectuer les mesures cardiaques précises (diamètres, surfaces, vélocités…) lors de l’intervention ;