ITEM 133 Accidents vasculaires cérébraux (AVC)
LIENS TRANSVERSAUX
Traitement et complications
Principales techniques de rééducation et de réadaptation. Savoir prescrire la masso-kinésithérapie et l’orthophonie.Sujets tombés aux CONCOURS de l’INTERNAT : 1996, 1997, 1998
CONSENSUS 
Les AVC représentent la 1re cause de handicap acquis en France, la 2e cause de démence et la 3e cause de mortalité.
80 % sont ischémiques et 20 % sont hémorragiques. La physiopathologie et la prise en charge de ces deux types d’AVC sont très différentes et c’est pourquoi ce chapitre est scindé en deux parties qui décrivent d’une part les AVC ischémiques (infarctus) et d’autre part les AVC hémorragiques (hématomes).
Les symptômes sont d’apparition soudaine et doivent être cohérents avec une localisation cérébrale : « Tout déficit neurologique focal d’installation brutale est un AVC jusqu’à preuve du contraire ».
Devant toute suspicion d’AVC, un bilan doit être réalisé en urgence avec en priorité une imagerie cérébrale (scanner sans injection ou au mieux IRM cérébrale avec séquence de diffusion) dont l’interprétation sera guidée par la clinique. Seul cet examen permet la distinction entre une hémorragie et une ischémie !
Avant l’imagerie cérébrale : on parle de suspicion d’« AVC ». Après l’imagerie, on ne parle plus que « d’infarctus » ou « d’hématome » cérébral.
Diagnostics différentiels : hypoglycémies +++ (plus rarement discutés : déficit postcritique (paralysie de Todd/épilepsie), aura migraineuse, SEP… (modes d’installation différents/AVC) (se discute essentiellement si déficit constaté au réveil).
La prévention secondaire est primordiale et comprend :
Les thromboses veineuses cérébrales sont rares (0,5 à 1 % des AVC) et graves. Elles sont polymorphes dans leurs manifestations cliniques et dans leurs causes. Une imagerie cérébrale spécialisée (au mieux IRM) s’impose pour en faire le diagnostic en urgence, car elles répondent généralement très bien à une anticoagulation efficace.I. ÉPIDÉMIOLOGIE
1re cause de handicap acquis, 2e cause de démence et 3e cause de mortalité dans les pays industrialisés.II. INFARCTUS CÉRÉBRAUX (AVC ISCHÉMIQUES)
A. Physiopathologie
1. Rappels anatomiques

Fig. 133-1. Diagramme des artères du cerveau, les 4 grands axes.
Source : Neurologie, par J. Cambier, M. Masson, H. Dehen, Masson, collection « Abrégés de médecine », 2004, 11eédition.

Fig. 133-2. Représentation schématique des territoires artériels de cerveau.
Source : Neurologie, par J. Cambier, M. Masson, H. Dehen, Masson, collection « Abrégés de médecine », 2004, 11eédition.
B. Facteurs de risque
Tableau 133-I Fracteurs de risques d’AVC (infarctus ou hématomes).
| Majeurs RR ≥ 4 | Moyens RR 2-4 | Faibles ou discutés RR < 2 |
|---|---|---|
RR : risque relatif
C. Accidents ischémiques constitués (AIC) = infarctus cérébraux
1. Étiologies
Chaque AIC a à la fois UN mécanisme ET UNE cause.
La cause peut être :
(responsables de 25 % des AIC tout venants), les maladies des petites artères (25 % des AIC), et plus rarement une dissection, une angéite cérébrale (isolée ou dans le cadre d’une maladie de système), une artérite post-radique ;
L’athérosclérose et les dissections d’artères (aorte ou troncs supra-aortiques) sont les seules causes qui peuvent donner des infarctus par l’un ou l’autre des 2 mécanismes.a) Atteintes des vaisseaux
Artères de moyen et gros calibres (> 0,3 mm). Athérosclérose: l’athérosclérose prédomine aux bifurcations artérielles (voir fig. 133-1, page 107). Les occlusions de ce type d’artères peuvent rendre compte des infarctus territoriaux (ACA, ACM ou sylviens, ACP).
Artérioles. Les infarctus dits « lacunaires » ( = maladie des petites artères cérébrales ; « lacunes » = petits infarctus profonds de moins de 15 mm) sont dus le plus souvent à la lipohyalinose des petites artères perforantes, liée, le plus souvent, à l’HTA et/ou au diabète (voir fig. 133-3, page 110). Elles sont électivement situées en profondeur dans le cerveau (noyaux gris centraux et capsule interne, protubérance et cervelet).b) Atteinte cardiaque
Cardiopathies emboligènes
: fibrillation auriculaire (FA) dans un cas sur deux. Les autres pathologies cardiaques en cause sont principalement :d) Causes à évoquer chez le sujet jeune
Trois causes à évoquer en priorité :
l’endocardite infectieuse avec emboles cérébraux
: y penser devant tout AVC (hématome comme infarctus) fébrile, surtout avant 40 ans (rechercher une altération de l’état général, une fièvre, un souffle d’insuffisance mitrale ou aortique, une porte d’entrée infectieuse). « Tout AVC fébrile est une endocardite jusqu’à preuve du contraire » ;2. Clinique *
Installation soudaine d’un déficit neurologique
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NB : Les céphalées peuvent être présentes dans tout type d’AVC. Elles ne constituent pas un signe de localisation, et ne permettent en aucun cas la distinction entre une hémorragie et un infarctus qui n’est possible qu’à l’imagerie.
a) Signes évocateurs d’AVC du territoire carotidien (tableau 133-II)
Tableau 133-II. AIC carotidiens
| AIC sylvien (cérébral moyen) | Superficiel Cortex fronto-pariétal et temporal externes | |
| ProfondCapsule interne | Hémiplégie massive proportionnelle | |
| Total | ||
| AIC choroïdien antérieur | ||
| AIC cérébral antérieur:cortex fronto-pariétal interne | ||
| AIC cérébral postérieur:cortex occipital interne | ||
En italique : les régions cérébrales lésées principalement responsables des symptômes.
b) Signes évocateurs d’AVC du territoire vertébro-basilaire
Association variable d’atteinte :
, dysarthrie, troubles de la déglutition, syndrome vestibulaire central ;
Syndrome alterne: signe une atteinte du tronc cérébral. Association :
Fig. 133-4. Représentation corticale motrice (homonculus moteur) d’après W. Penfield et Rasmussen.
Source : Anatomie humaine, par H. Rouvière, A. Delmas, Masson, 15eédition, 2002.

Fig. 133-5. Représentation corticale sensitive (homonculus sensitif) d’après W. Penfield et Rasmussen.
Source : Anatomie humaine, par H. Rouvière, A. Delmas, Masson, 15eédition, 2002.
Un syndrome alterne à connaître : le syndrome de Wallenberg *
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Du côté de la lésion :
Du côté opposé à la lésion : anesthésie thermoalgique (atteinte du faisceau spinothalamique avant qu’il ne croise la ligne médiane).
Le « locked in » syndrome: tétraplégie avec diplégie faciale et mutisme liée à infarctus du pied de la protubérance. Seuls persistent les possibilités de cligner des paupières et mobiliser les globes oculaires vers le haut et le bas, avec un état de conscience normal (diagnostic différentiel des comas).c) Signes évocateurs de petits infarctus profonds (lacunes)
En cas de lacunes multiples, installation d’un syndrome dit « pseudo-bulbaire » :
Attentionà la distinction pas toujours facile entre un infarctus jonctionnel, de cause hémodynamique, et un infarctus dans un territoire péri-jonctionnel causé par une petite embolie distale : il faut alors s’aider du contexte clinique. Voir fig. 133-10bis.

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:
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, nausées, vomissements
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CONSENSUS