Pédiatrie
FIÈVRE CHEZ L’ENFANT (1)
Conduite à tenir
Avant 3 mois
• Hospitalisation systématique en cas de fièvre (risque d’infection maternofœtale +++).
• Débuter une triple antibiothérapie : céphalosporine de 3e génération, céfotaxime (CLAFORAN) : 200 mg/kg/j en 3 inj. IVD; aminopénicilline, amoxicilline (CLAMOXYL) 200 mg/kg/j en 3 inj. IVDL; aminoside, gentamicine (CENTALLINE): 5 mg/kg/j en 1 inj. IVL 30 min. Si l’analyse du LCR est normale, on peut passer à une dose non méningée de 100 mg/kg/j en 3 fois pour les 2 premiers antibiotiques. Réévaluation du bilan infectieux à H24-H48 et adaptation du traitement selon les résultats sanguins et bactériologiques.
• En cas de mauvaise tolérance de la fièvre, hospitaliser et débuter après bilan infectieux complet une antibiothérapie (en l’absence d’orientation et en l’absence de méningite) par céphalosporine de 3e génération, ceftriaxone (ROCÉPHINE) : 50 mg/kg/j en 1 inj. IVD ± aminoside, gentamicine (GENTALLINE) : 5 mg/kg/j en 1 inj. IVL 30 min.
• Si le nourrisson n’a pas d’antécédent pathologique, un examen clinique rassurant (pas d’infection évidente, comportement normal) et un bilan biologique négatif, il pourra être renvoyé à domicile à condition d’être bien surveillé et d’être systématiquement revu après 24 h avec le résultat des cultures.
• Antibiothérapie adaptée au foyer clinique objectivé (angine, otite, etc.) ou aux examens orientés par le contexte (radio de thorax, ECBU, etc.).
• En l’absence d’étiologie évidente avec état général conservé, la fièvre est probablement d’origine virale : pas d’antibiothérapie; l’enfant sera revu 48 ou 72 h plus tard en cas de persistance de la fièvre (la réalisation d’un bilan biologique sera alors systématique).
ANTIPYRÉTIQUES (1)
FIÈVRE CHEZ L’ENFANT (2)
Traitements médicamenteux [1]
Antipyrétique, acétylsalicylate de lysine (ASPÉGIC) : 60 mg/kg/j en 4 à 6 prises per os.
• En première intention, utilisation d’une monothérapie (plutôt le paracétamol car moins d’effets secondaires). L’adjonction d’un autre médicament reste possible (ASPÉGIC ou ADVIL) en alternance si le paracétamol ne suffit pas. Une bithérapie d’emblée ne se justifie pas. L’aspirine est de moins en moins utilisée dans cette indication du fait du risque de syndrome de Reye décrit avec cette molécule dans certaines viroses de l’enfant, notamment en cas de varicelle ou de grippe au cours desquelles elle est même maintenant contreindiquée.
• En cas de troubles digestifs, la voie veineuse est utilisable : antipyrétique, paracétamol (PERFALGAN) : 60 mg/kg/j par voie IV en 4 injections IVL 15 min (demi-dose chez le nourrisson de moins de 1 an ou 10 kg).
ANTIPYRÉTIQUES (2)
INDICATIONS
Traitement symptomatique des états fébriles et douloureux.
Maladies inflammatoires (fortes doses : maximum 100 mg/kg/j).
EFFETS INDÉSIRABLES
– modéré : bourdonnements d’oreille, céphalées, vertiges, nausées ;
– à sévère : fièvre, hyperventilation avec alcalose respiratoire, acidose métabolique, coma, collapsus, insuffisance respiratoire, hypoglycémie.
CONVULSIONS FÉBRILES (1)
Traitement d’urgence
Si l’enfant convulse encore (durée > 5 min)
Benzodiazépine, diazépam (VALIUM):
En cas d’échec, cf. État de mal convulsif (épilepsie de l’enfant).
CONVULSIONS FÉBRILES (2)
Convulsions fébriles complexes
L’un de ces critères est présent (4 % des cas) :
ÉPILEPSIE DE L’ENFANT ET DU NOURRISSON (1)
Diagnostic différentiel
Ne pas confondre les convulsions du nourrisson avec :
– les myoclonies du sommeil, physiologiques, s’arrêtant au réveil;
– les trémulations qui s’arrêtent lorsqu’on immobilise le segment de membre;
– les malaises d’origine vagale;
– les dystonies liées au PRIMPÉRAN (qui devraient disparaître suite à la contre-indication du Primpéran avant 18 ans début 2012).
Traitement de la crise et de l’état de mal convulsif [1]
Anticonvulsivants
• Remplacer, dès que l’enfant a une voie d’abord, par benzodiazépine, clonazépam (RIVOTRIL) : 0,02 à 0,04 mg/kg (maximum 1 mg) IV sur 2 min, sous surveillance respiratoire (risque d’apnées)
• Puis (vers M15), renouveler RIVOTRIL : 0,02 à 0,04 mg/kg (maximum 1 mg) associé à antiépileptique, phénytoïne (DILANTIN) : dose de charge 20 mg/kg (maximum 1 g) en IVL dans sérum physiologique sur 20 min, ou phénobarbital (GARDÉNAL) : dose de charge de 15 à 20 mg/kg en IVL sur 20 min.
• Puis (vers M40) administrer l’autre antiépileptique que celui choisi précédemment (GARDÉNAL ou DILANTIN).
• Si le malade convulse toujours (vers M60), il doit être pris en charge en réanimation, et intubé après séquence rapide d’anesthésie par antiépileptique, thiopental (PENTHOTAL) : 2 mg/kg en bolus puis 3 à 5 mg/kg/h en IV; ou midazolaml (HYPNOVEL) : 0,15 à 0,5 mg/kg en bolus puis 0,12 à 1,4 mg/kg/h en IV.
Traitement de relais
Au décours, les posologies de relais des médicaments utilisés sont :
– RIVOTRIL 0,2 à 0,4 mg/kg/j en IV continue;
– GARDÉNAL per os ou IV, 48 h après la dose de charge : 5 mg/kg/j;
– DILANTIN 5 mg/kg toutes les 6 à 8 h, à adapter aux résultats de dilantinémie (objectif 15 à 20 mg/L, toxique > 25 mg/L). Un relais per os à distance peut être fait par antiépileptiques, phenytoïne (DI-HYDAN) : 3 à 8 mg/kg/j en 2 ou 3 prises, difficile à équilibrer chez l’enfant.
ÉPILEPSIE DE L’ENFANT ET DU NOURRISSON (2)
Bilan étlologique
Le pronostic dépend de l’étiologie.
Traumatisme crânien | |
Souffrance fœtale aiguë | Lésions anoxo-ischémiques |
Processus expansif | Tumeur Abcès |
Infection | |
Hypertension artérielle | |
Troubles métaboliques | |
Cause vasculaire | |
Causes toxiques | |
Secondaires à une anoxie | |
Malformations cérébrales | Rechercher la cause de décompensation (infection, sous-dosage médicamenteux) |
Convulsions néonatales bénignes idiopathiques | |
Convulsions fébriles idiopathiques |
Bilan diagnostique
Bilan diagnostique devant une épilepsie de l’enfant ou du nourrisson*
Clinique : température, PA, glycémie capillaire, PC.
– lonogramme sanguin, kaliémie, gaz du sang glycémie, calcémie, lactates.
– Recherche de toxiques (sang + urines).
– Scanner cérébral (l’ETF n’a de valeur que positive car elle explore mal la périphérie du cerveau).
– PL (avant ou après le scanner selon la clinique).
– IRM cérébrale à distance de la crise.
DOULEUR DE L’ENFANT (1)
Évaluation de la douleur
Évaluer son intensité
• À l’aide d’échelles d’auto-évaluation comme l’échelle visuelle analogique (EVA) à partir de 6 ans.
• À l’aide d’échelles d’hétéro-évaluation chez l’enfant avant 6 ans, adaptées à la situation (EVENDOL aux urgences, douleurs postopératoires, nouveau-né, etc.).
• Chiffrer la douleur permet d’adapter au mieux le suivi thérapeutique.
Traitement de la douleur [1]
Médicaments
• Paracétamol : DOLIPRANE (15 mg/kg/6 h per os) ou PERFALGAN (15 mg/kg/6 h en IVL 15 min, demi-dose chez le nourrisson de moins de 1 an ou 10 kg).
• Acide acétylsalicylique (ASPÉGIC):
60 mg/kg/j en 4 à 6 prises per os (50 mg/kg/j en IV).
• Dans les douleurs à composante inflammatoire, on peut utiliser chez l’enfant : AINS, ibuprofène (ADVIL) :
DOULEUR DE L’ENFANT (2)
Posologie
– per os: 0,5 mg/kg (20 mg maxi) en dose de charge puis 1,2 à 3 mg/kg/j en 6 prises;
– IV : 0,5 à 1 mg/kg/j [commencer par un bolus de 0,1 mg/kg (6 mg maxi) puis réinjecter 0,025 mg/kg toutes les 10 min jusqu’à régression tolérable de la douleur (EVA < 4)]. Utilisation en IV continue ou avec PCA (continu + bolus ou bolus seuls). Augmenter par paliers de 30 à 50 % toutes les 8 h jusqu’à disparition de la douleur. Possibilité d’effectuer des bolus intraveineux (sur 5 min) correspondant à la dose horaire, avant les soins douloureux ou en cas d’exacerbation.
Surveillance : scope, douleur, fréquence respiratoire, conscience. Antidote à proximité ++ (NARCAN).
Effets secondaires
Prurit : traiter par anti-histaminique H1.
Globes vésicaux : nécessitent rarement le sondage.
Constipation : traiter par exemple par laxatif, lactulose (DUPHALAC).
Nausées, vomissements : antiémétique, métopimazine (VOGALÈNE) IR.
Prévention de la douleur
EMLA (lidocaïne + prilocaïne) tube de crème ou patch
À appliquer 1 h minimum avant prise de sang ponction lombaire, injection, etc.
Anesthésie locale
XYLOCAÏNE injectable 1 % (suture de plaie).
XYLOCAÏNE nébuliseur 5 % (anesthésie des voies aériennes supérieures, muqueuses buccales, cutanée).
TROUBLE DÉFICITAIRE DE L’ATTENTION AVEC HYPERACTIVITÉ
PSYCHOSTIMULANT
CONTRE-INDICATIONS
Hypersensibilité au méthylphénidate.
Manifestations d’angoisse ou psychotiques.
Affections cardiovasculaires sévères.
Antécédents personnels ou familiaux de tics moteurs, maladie de Gilles de la Tourette.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Surveiller la tension artérielle.
Respecter des périodes d’arrêt du traitement (pendant les vacances).
Risque de dépendance psychique.
Positivation des contrôles antidopage.
EFFETS INDÉSIRABLES
Nervosité, insomnies (diminuer les doses, donner le matin).
Diminution passagère de l’appétit.
Douleurs abdominales, nausées, vomissements, sécheresse buccale.
Possibilité de ralentissement de la croissance sans retentissement sur la taille finale.
Augmentation des transaminases, rarement hépatite sévère.
Occasionnellement : palpitations, tachycardie, HTA.
Hypersensibilité (éruption, prurit, arthralgies, etc.).
Risque carcinogène chez l’animal, non constaté chez l’homme.
Potentiel tératogène non exclu.